26 février 2017

Y-a-t-il un Fillon bashing ?

Ignoré par les médias jusqu'au premier tour des primaires de la droite, la victoire éclatante de François Fillon ne lui a donné aucun état de grâce auprès des grands médias. D'abord son portrait vite dressé - caricaturé ? - de moine triste, catho pratiquant et s'assumant conservateur sur le plan sociétal : tous les chiffons rouges dont se gaussent les médias " progressistes" !
 Puis est venu la phase programme. Qu'en a-t-on retenu ? Fillon c'est la purge, la Sécu démantelé, la "guerre" anti fonction publique. Je cherche quelque chose qui aurait trouvé grâce aux yeux des médias ? Rien  ! Rien d'équivalent à l'annonce sorti du chapeau d'Emmanuel Macron " Des 80 % de Français exonérés de la Taxe d'habitation" relayée en une du journal de France 2 le soir même, sans aucun élément de contextualisation et d'analyse critique, comme le disent les journalistes. Bref le quotidien.
La troisième phase est explosive : Fillon Gate, Pénélope Gate, etc. Il y avait matière sans doute compte tenu des déclarations imprudentes du leader de la droite sur la probité, mais le pilonnage a été incessant et massif. Les précautions oratoires sur la présomption d'innocence, les emplois " présumés fictifs" ont vite été mises de côté, même dans les journaux matinaux de France Culture. Le tribunal médiatique qui fonctionne en meute et dont le coeur penche à gauche, a vite fait de lyncher l'hypocrite. Là aussi, quelles mises en perspective ? quelle contexte ? quelles périodes, quels montants mensuels ? Peu d'interrogations journalistiques, il fallait  que ce soit ressenti comme énorme ! Pas plus d'enquêtes de la part des super investigateurs en "caméra cachée" pour savoir comment cette info est passée en 48  heures de la Une du Canard enchaîné le mercredi, en une enquête judiciaire convoquant ses premiers témoins, le vendredi. Tout était prêt ? Je n'en sais rien mais c'est le rôle des journalistes d'enquêter, de ne pas se contenter des propos des uns ou des autres, d'aller voir ce qui se passe dans les coulisses.
 Alors Fillon bashing ?


Libellés : , , , , , ,

23 février 2017

J'ai vu Mehdi Meklat...

J'ai vu Mehdi Meklat jeudi dernier dans l'émission de François Busnel La Grande Librairie. L'invité principal était Kamel Daoud qui a mes yeux n'a pas été bien traité dans cette émission. J'ai fait la connaissance de Mehdi Meklat invité avec son collègue Badrou, venus faire la promotion de leur dernier livre Minute. N'étant plus auditeur de Pascale Clarke, ni lecteur des Inrocks , ni de Libération, le talent précoce de ces jeunes du Bondy Blog, m'avait échappé. Avec sa casquette américaine, sa chemise rouge haut boutonnée, Meldhi Meklat monopolisait la parole avec aisance, laissant peu de place à son co-auteur qui disait pourtant des choses très pertinentes. J'ai senti qu'il portait peu d'intérêt et sans doute, peu de considération, aux autres invités, particulièrement Philippe Val - qui semble-t-il lui avait ouvert les portes de France Inter - et Kamel Daoud ( question de génération ?).
Bref tout cela entre gens de bonne compagnie. Patatras ! le lendemain, grâce à des internautes persévérants, tout le monde apprenait que la coqueluche des médias parisiens le jour, était la voix de la haine, la nuit. Sous le pseudo de Marcelin Deschamps, de 2011 à 2016, ses tweets étaient d'un très grande violence, mysogines , homophobes, antisémites, racistes anti-blancs, souvent contre des personnes nommément désignées. Je me refuse à en reproduire tellement il sont odieux.  Les maisons d'éditions et de télé ont tout de suite pris leur distance - sauf Pascale Clark qui a trouvé que " Son personnage odieux, fictif ne servait qu'à dénoncer". Meldhi Meklat de son côté estimait que tout cela était " obsolètes" et présentait ses excuses. Tout en prenant soin le week end dernier de faire disparaitre près de 5 000 tweets de son personnage a "la duplicité maléfique"...

L'affaire Meklat est un " symptôme révélateur" écrit Le Monde dans son éditorial de ce jour.
" Cette duplicité en reflète une autre, celle de deux sociétés parallèles qui n'arrivent pas à converger: la société médiatique, artistique et politique, consciente des ratés  de l'intégration des minorités issues de l'immigration, désireuse d'y dénicher des profils nouveaux, brillants, de "héros positifs", mais réticente à faire elle-même le lent et laborieux effort d'intégration accompli dans certains autres pays, et la société des quartiers que ces difficultés d'intégration rendent de plus en plus rebelles et de plus en plus radicale dans l'expression de cette rebellion".
...
Une illustration de la montée de la violence rhétorique amplifiée par les réseaux sociaux.
L'expérience montre qu'elle peut ouvrir la voie à de dangereux débordements.

Libellés : , , , , , , ,

20 février 2017

Ai-je été colonialiste ( ou néocolonialiste) ?

Eh oui je dois l'avouer j'ai consacré huit ans de ma vie professionnelle, de 1966 à 1974,  à la Coopération avec les pays d'Afrique noire, en l'occurrence la République Populaire du Congo - marxiste léniniste à l'époque -  ( Congo Brazzaville) et la Côte d'Ivoire. J'ai même enseigné les impôts locaux à l'ENA de Brazzaville ainsi que " La rédaction administrative"  en plus de mes taches d'inspecteur des impôts qui visaient essentiellement à contrôler les entreprises détenues par les expatriés appelés " les Européens". Ce qui a pu me conduire à visiter des chantiers jusqu'au fin fond de la forêt équatoriale...En Côte d'Ivoire, j'étais intégré dans l'équipe du budget d'investissement, pour les financements extérieurs - c'étaient les années fastes pour le budget ivoirien - avec de nombreux collègues du cabinet d'études Cegos qui bénéficiait de généreux contrats.
Mon chef était congolais, ou ivoirien, comme l'ensemble du gouvernement. L' indépendance était acquise en douceur depuis 1960, mais il y avait beaucoup de jeunes coopérants français - enseignants, ingénieurs, médecins, chercheurs, cadres administratifs, etc. - encore présents pour faire encadrer un certain nombre de services publics, et former les cadres nationaux. Nous accomplissions notre service national pendant 20 mois en lieu et place du service militaire, avec la possibilité de prolonger par la suite avec un contrat civil. Ce que j'ai fait à deux reprises.
Nous n'étions plus dans la période coloniale, mais post-coloniale ou néo-coloniale pour reprendre une terminologie plus idéologique. On peut sans doute considérer que si nous rendions service honnêtement par nos activités, il y avait aussi de la part de l'Etat français, en contrepartie, une formation pratique et avantageuse de ses cadres. Nous étions sans conteste dans les CSP plus des populations congolaises ou ivoiriennes. C'était l'aboutissement d'un long processus historique que l'on voudrait aujourd'hui condamner d'un bloc. Nous étions de plain pied dans la présence française en Afrique, avec ses incontestables avancées dans le domaine de la santé, de l'éducation ( au Congo 95 % des enfants étaient éduqués), de l'Administration, des infrastructures, notamment ferroviaires, etc. Bref les pays "tournaient". Tournaient-ils à l'envers ? La copie du modèle occidentale conduisait-elle fatalement à une impasse ? La domination économique des Européens  avait-elle vocation à perdurer ? Etait-ce un crime, comme vient de le dire un peu vite Emmanuel Macron, ou, comme je pense, on l'enseigne aujourd'hui dans nos collèges et lycées ? Je n'entend pas ces propos dans la bouche des élites africaines qui ont su tirer le meilleur de leur double racine et qui à l'aide de la francophonie occupent pleinement leur place dans le monde. Ils permettent à l'Afrique de connaître aujourd'hui les meilleurs taux de croissance et de développement. Je constate aussi que dans les pays que j'ai bien connu, aucune ville, aucune région n'a changé de nom, comme pour rayer des pages d'histoire ( ce qui a été le cas sur l'autre rive du Congo...)
De mon modeste vécu dans ces années, je me refuse au jugement globalisant qui plait tant aux médias et aux politiques ( Souvenez-vous Georges Marchais et le bilan " globalement positif de l'URSS" !). La lucidité oui, la culpabilisation, non.

Libellés : , , , , , ,

15 février 2017

Décrypter la langue des médias

L' OMUP ( Observatoire des médias de l'université permanente) a reçu le 27 janvier Ingrid Riocreux jeune agrégée de lettres modernes qui a publié en 2016 un essai approfondi et roboratif sur le thème "La langue des médias, destruction du langage et fabrication du consentement"  Editions l'Artilleur.
Séance passionnante, étayée, qui analyse le discours du Journaliste et met au jour l'inconscient de notre société.



Pourquoi une langue des médias ?
Nous avons tous notre propre langue dans laquelle s’intègre la langue des médias. La langue du Journaliste est investie d’une autorité qui lui confère un pouvoir fortement normatif, ne serait-ce que par imprégnation.
La langue des médias c’est le « copié-collé » des dépêches de l’AFP, qui conduit à un constat d’uniformité. Avec ses codes et ses règles : il convient de condamner les « dérapages » et toutes les « phobies ».
Les journaux et les  journalistes se surveillent entre eux et adopte volontiers des rappels à l’ordre. C’est au nom de «  l’éthique de responsabilité » qu’il faut encadrer ce que peuvent penser les lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs des médias.  Pour penser bien, dans le sens de l’Histoire. D’où l’emploi d’adverbes temporels : déjà, encore, pas encore. D’où aussi l’utilisation des images qui jouent pleinement sur l’émotivité. Pourtant beaucoup de citoyens n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’il faut penser, ils ne veulent pas être encadrés. Cette pression conduit à un manque de confiance de plus en plus grand entre médias et public, révélé par toutes les enquêtes.
Conscient  de ce décalage les médias réagissent en multipliant les fact checking, les « décodeurs » «  L’œil du 20 h » etc., qui ne sont pas forcément aussi neutres qu’ils le prétendent.
Ingrid Riocreux réhabilite à ce propos les sondages, qui par exemple dans l’élection américaine avaient montré le faible écart entre les deux candidats. Les médias ont comme si ce fait, objectif, ne pouvait pas conduire à la victoire de Trump. Le même phénomène avait été constaté en Grande Bretagne avec le Brexit ou le référendum européen de 2005.
Ingrid Riocreux  estime que la dénonciation des médias est stimulante et qu’il faudrait renouer avec l’enseignement du décryptage, développer la culture de l’analyse du message et la liberté de réception. A l’école, l’égalité dans l’accès à la parole devrait être prioritaire.
Elle préconise une vigilance qui va des fautes  de français aux fautes au regard de l’éthique journalistique.

Libellés : , , , , ,

11 février 2017

Arbre aux hérons, plus cher que la tour Eiffel

Je reprends volontiers la chronique de Sven Jelure sur son blog lameformeduneville, où il démontre que l'Arbre aux hérons coutera en € constants plus cher que la tour Eiffel. Je note au passage que les Machines de l'ile reprennent systématiquement les éléments de langage que nous avions développés avec le projet de nouveau Pont Transbordeur : objet Monde, tour Eiffel de Nantes...

http://lameformeduneville.blogspot.fr/

C'est un blog passionnant sur la vie culturelle nantaise "officielle" et ses coûts connus ou cachés.

Libellés : , , , ,

8 février 2017

Que d'âmes douces et tendres...

Que d'âmes douces et tendres au-dessus de nous

dans le bleu sombre de la mort

Aimons-nous

Victor Hugo

En hommage à Marie-Françoise

Libellés : ,

5 février 2017

Pont transbordeur 2, Arbre aux hérons 8

Entre 8 et 10 € le prix du billet  pour accéder à l'Arbre aux hérons ( cf.PO hier).
L'accès à la rue piétonne du Transbordeur ne devait pas dépasser 2 € dans les études, demandées par Nantes Métropole, sur la rentabilité financière et touristique de l'ouvrage... Deux poids, deux mesures !

Libellés : , , ,

3 février 2017

Chute de la crédibilté des médias


Comme chaque année l'institut Kantar Sofrès se livre à une étude détaillée du baromètre de confiance des Français dans les médias,  pour le journal La Croix.
La Croix, dans son édition papier, titre " Médias l'exigence s'accroît" " Médias, la grande attente des Français" ce qui est une manière élégante de présenter la forte baisse de la crédibilité des médias depuis 2015 - et le plus bas niveau depuis 2002- quelque soit le support : Radio, Journal, Télévision, Internet ( dans l'ordre de crédibilité).


Baromètre des médias, l’intérêt des Français pour l’actualité au plus bas depuis 2002
La Croix, le 02/02/2017
INFOGRAPHIES Le baromètre annuel « La Croix » Kantar Sofres/Kantar Média sur la confiance dans les médias montre une chute de l’intérêt pour l’information et de la crédibilité des médias.
Les Français envoient à leurs médias une double alerte : parallèlement à une chute notable de l’intérêt qu’ils portent à l’actualité – qui perd 6 points en un an et se retrouve ainsi à son plus bas niveau depuis 2002, l’année qui avait vu Jean-Marie Le Pen arriver au second tour de la présidentielle–, la confiance s’étiole, elle aussi : la télévision et la presse écrite perdent respectivement 9 et 7 points par rapport à 2016. La radio demeure la plus crédible – et la seule légèrement au-dessus de la moyenne – même si elle perd également 3 points…

Des médias attendus pour la présidentielle

On peut s’étonner – et se réjouir – dans un contexte de baisse d’intérêt et de confiance de noter que 78 % des Français prêtent un rôle important aux médias pour la présidentielle. Plus l’on est jeune et diplômé et plus on attend les médias « au tournant » de l’élection. Une majorité écrasante (74 %) exige une information vérifiée qui lui permette de suivre la campagne et non des prises de position ou même une aide au choix. Résurgence du reproche régulièrement adressé aux médias de prendre parti pour tel ou tel candidat ou option de société (Brexit, élection de Donald Trump…)
L’indépendance des journalistes toujours questionnée
D’année en année, la suspicion de soumission des journalistes aux pressions se confirme. 

Je ne trouve pas beaucoup d'échos de cette enquête dans la presse...

Libellés : , ,