27 octobre 2010

Brazil : la campagne en direct

Diamantina
Bel Horizonte avant le passage de Lula
Salvador à fond la sono !
RIO Copacabana cool
Rio centre : terre de mission pour Dilma
Analyse sommaire :
Le sud du Brésil est plutôt favorable à Serra, alors que le nord est plutôt pour Dilma. Sociologiquement cela signifie un vote clivé, assez logique des populations pauvres pour la candidate du Parti des Travailleurs, alors que les classes moyennes ou bien insérer comme nos interlocuteurs étaient tous hostiles à Dilma. Hostilité généralement modérée mais qui pouvait comporter être vive quand on l'accuse par exemple non seulement d'avoir été terroriste mais d'avoir pratiqué la torture ! Le Brésil a eu ses années de plomb avec le régime militaire et ce passé n'est pas lointain. Pour cette classe moyenne Serra a une bonne image : il est parti en exil au moment de la dictature, il a été un ministre de la santé qui a créé les médicaments génériques et a été efficace dans la lutte contre le sida. Il a une image centre droit, politicien classique et approchant les 70 ans c'est sa dernière chance. On l'accuse en fin de campagne de vouloir privatiser le pétrole off-shore.
Dilma va être élue sans trop de difficultés et pour cela Lula ne ménage pas sa peine. Il faut dire qu'il garde une très bonne image et un excellent bilan à partir des bonnes bases crées par son prédécesseur Cardoso qu'il a su faire fructifier. 70 millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté au cours de la dernière décennie et tout une partie de la population pauvre a pu accéder à un minimum de consommation. Le "RMI" mis en place a joué un rôle moteur pour l'économie. Il comporte des obligations au regard des vaccinations des enfants et de leur scolarité. Certains employeurs se plaignent déjà de ne pas trouver aussi facilement qu'auparavant des ouvriers pour les mines en particulier. Ce n'est pourtant pas une société d'assistance, mais le débat existe déjà.
La campagne électorale est apparue assez calme. Certes il y a des affiches nombreuses - surtout à Salvador, presque le nord - mais seules le portrait du candidat, son parti et son n° pour le vote électronique ( il sont plus en avance que nous !)y figurent. Quelques sonos de véhicules à fond les décibels, circulant dans les villes et les campagnes et distribuant à la volée la photo du ou des candidats, ou des jeunes agitant des drapeaux pour Dilma à Rio ou Bel Horizonte, montrent que l'échéance approche.
Au total le deuxième tour ne suscite pas une passion extraordinaire. Bien qu'il y ait similitude des prénoms et noms comme en 2007 en France ( Dilma comme Ségolène, et Serra Comme Sarkozy ) ce n'est pas la même intensité. Si le vote n'était pas obligatoire, ce qui comporte l'obligation de décompter les bulletins nuls et qui fera que dans les résultats officiels Dima n'aura peut-être pas 50%, il y aurait sans doute pour ce 2ème tour beaucoup d'abstentions. En particulier les électeurs de la candidate écologiste et évangéliste Marina Silva ( L'avortement a été aussi une question dans la campagne pour affaiblir Dilma )ces électeurs voteront plutôt Serra.
Mon pronostic : 55-45 en suffrages exprimés ( nuls exclus ).A noter que le Brésil est encore une démocratie jeune et le fait que le député fédéral le mieux élu au 1er tour ait été le clown analphalbète " Tiririca" avec 1,3 millions de voix, a choqué beaucoup de gens, et les jeunes brésiliens paraissent peu politisés. A noter aussi une presse écrite - et peut-être la télé - assez nettement favorable à Serra.
De notre envoyé spécial et à ses frais au Brésil du 9 au 20 octobre 2010

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