Ligne 4 BusWay : beaucoup plus de way que de bus
Le 6 novembre, 9 Busways sur les 20 prévus pour la ligne 4 vont être en service. En attendant la livraison des Busways manquants, ils seront complétés par des bus articulés. Ce dernier contretemps est – espérons-le – l’ultime avatar d’un projet qui en a connu de nombreux depuis près de 15 ans : glissement progressif du tramway vers le tram-bus, puis le bus optique et enfin le Busway ; itinéraires modifiés deux ou trois fois ; chantiers mettant l’humeur et les nerfs des sudistes à rude épreuve. Mais enfin la ligne 4 existe, et même si elle supprime pratiquement un pont essentiel pour l’accès automobile à Nantes, elle s’inscrit à l’évidence dans le paysage et pour longtemps.
Ce qui frappe lorsque l’on regarde l’ensemble de ce projet, c’est d’abord la modeste part du matériel roulant dans le budget total : 12 millions d’euros sur un total d’environ 70 millions, c’est à dire un cinquième. Pour parodier une marque d’anisette on pourrait dire 1 dose de Busway pour 5 doses de voiries et aménagement divers. Cela est particulièrement frappant lorsque l’on suit l’ensemble de l’itinéraire.
Couloir de bus amélioré sur la partie sud de la ligne – et pas totalement en site propre – , la ligne 4 change de décor et d’emprise au sol, en arrivant sur l’axe des ponts , et surtout sur l’ile Beaulieu. Ce sont des aménagements 5 ou 6 fois plus coûteux, qui manifestement ne sont pas indispensables au Busway : « cendriers géants » sur le boulevard Gabory, giratoires à profusion, collection spectaculaire de réverbères, pins noirs d’Autriche à plus de 3000 euros l’exemplaire, saute-mouton des dix passages surélevés de Beaulieu. Tout cela est spectaculaire, coûteux, et vise d’une part, à dissuader une fois de plus et à grande échelle la circulation automobile, et d’autre part, à participer de façon quelque peu ostentatoire au projet île de Nantes.
Ces choix ne pourraient être après tout, qu’un bon thème de débats pour la démocratie participative, si en parallèle à cette belle vitrine, la Sémitan ne grappillait quelques économies en réduisant ses services. En particulier sur la ligne 28 dans la traversée du centre de Beautour à Vertou, où quatre arrêts vont être supprimés en raison du Busway. Cette information a fortement mis en émoi, et suscité une grande incompréhension chez les habitants de ce secteur qui par plusieurs centaines ont manifesté leur désapprobation ( O-F 20 et 28 /10). Ils se mobilisent pour faire revenir la Sémitan sur sa décision. Des réductions identiques sont constatées à Saint Sébastien. Allonger les distances d’accès au réseau, n’est sans doute pas le meilleur moyen d’inciter les usagers à s’orienter davantage vers les transports collectifs. Un réseau dense, fréquent et rapide est plus utile à l’utilisateur, que des aménagements spectaculaires, certes bon pour la communication publique, mais non indispensables.
Au total, plus de bus et moins de « ways » répondraient mieux aux besoins de mobilité.
Paru dans le forum Ouest-France Nantes du 31/10/2006
Ce qui frappe lorsque l’on regarde l’ensemble de ce projet, c’est d’abord la modeste part du matériel roulant dans le budget total : 12 millions d’euros sur un total d’environ 70 millions, c’est à dire un cinquième. Pour parodier une marque d’anisette on pourrait dire 1 dose de Busway pour 5 doses de voiries et aménagement divers. Cela est particulièrement frappant lorsque l’on suit l’ensemble de l’itinéraire.
Couloir de bus amélioré sur la partie sud de la ligne – et pas totalement en site propre – , la ligne 4 change de décor et d’emprise au sol, en arrivant sur l’axe des ponts , et surtout sur l’ile Beaulieu. Ce sont des aménagements 5 ou 6 fois plus coûteux, qui manifestement ne sont pas indispensables au Busway : « cendriers géants » sur le boulevard Gabory, giratoires à profusion, collection spectaculaire de réverbères, pins noirs d’Autriche à plus de 3000 euros l’exemplaire, saute-mouton des dix passages surélevés de Beaulieu. Tout cela est spectaculaire, coûteux, et vise d’une part, à dissuader une fois de plus et à grande échelle la circulation automobile, et d’autre part, à participer de façon quelque peu ostentatoire au projet île de Nantes.
Ces choix ne pourraient être après tout, qu’un bon thème de débats pour la démocratie participative, si en parallèle à cette belle vitrine, la Sémitan ne grappillait quelques économies en réduisant ses services. En particulier sur la ligne 28 dans la traversée du centre de Beautour à Vertou, où quatre arrêts vont être supprimés en raison du Busway. Cette information a fortement mis en émoi, et suscité une grande incompréhension chez les habitants de ce secteur qui par plusieurs centaines ont manifesté leur désapprobation ( O-F 20 et 28 /10). Ils se mobilisent pour faire revenir la Sémitan sur sa décision. Des réductions identiques sont constatées à Saint Sébastien. Allonger les distances d’accès au réseau, n’est sans doute pas le meilleur moyen d’inciter les usagers à s’orienter davantage vers les transports collectifs. Un réseau dense, fréquent et rapide est plus utile à l’utilisateur, que des aménagements spectaculaires, certes bon pour la communication publique, mais non indispensables.
Au total, plus de bus et moins de « ways » répondraient mieux aux besoins de mobilité.
Paru dans le forum Ouest-France Nantes du 31/10/2006
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