23 janvier 2007

La dérive de la fiscalité locale

La dérive de la fiscalité locale est évidente et spectaculaire. Nous sommes loin de l'objectif " chaque euros dépensé doit être un euro utile". Il est surprenant de ne jamais entendre parler de mesure de productivité, de comparaison d'efficacité: il est vrai -et contre productif- que les dotations de l'Etat sont d'autant plus généreuses que les budgets augmentent. Alors les dépenses de fonctionnement ne cessent d'augmenter, le train de vie est prestigieux.
Une anecdote : j'ai bien connu une grande administration d'Etat dans un service départemental d'environ 1 200 agents. Il y avait comme parc de véhicules, une voiture de fonction pour le directeur et un véhicule utilitaire. Les déplacements professionnels des agents étaient chichement remboursés sur des états de frais. Quand je constate chaque jour le parc automobile de n'importe quelle collectivité -qui par ailleurs condamne sévèrement les déplacements auto des citoyens- je ne peux qu'avoir le sentiment d'un immense gaspillage.
Les investissements sont loin d'être tous productifs : ne sommes nous pas les champions de monde des giratoires, dans une compétition parfois grotesque.
Enfin nos élus ont très souvent peu de scrupules à augmenter les impôts. Et pour une raison simple. Il y a à peine un tiers des redevables -les plus aisés- de la taxe d'habitation qui paient la totalité de ce qui est normalement dû. Les autres bénéficient de plafonnement à différents niveaux en fonction des revenus. Le manque à gagner est compensé par l'Etat, par ailleurs si décrié. Il en va de même lorsque les collectivités décident d'accorder divers abattements : l'Etat compense !
Fonctionnement non maîtrisé, investissements trop souvent de prestige, fiscalité insouciante : la décentralisation a sa face noire, et il faudra bien des réorientations fermes, sinon l'hostilité des Français ne cessera de croître.