Raymond Barre : mon professeur
En 1963 -65, à la fac de droit et sciences-éco de Paris, place du Panthéon, il nous enseignait l'économie politique et l'économie internationale. Il venait de la fac de Caen, et cette promotion légitime, il l'assumait pleinement. Le succès de son livre d'économie politique, pas original, mais didactique et complet, lui assurait déjà une notoriété. Dans sa toge noire et rouge, il avait déjà son style , un peu pontifiant, dénué d'humour, et ne supportant pas le moindre chahut ou contestation. J'étais parfois exaspéré du temps passé à expliquer des "évidences" comme la formation du prix par la rencontre de la courbe d'offre et de la demande. Mais c'était le style Barre.
Suivant les cours de la fac, en même temps que l'école nationale des impôts (ENI), pour décrocher la licence de droit ou de sciences-éco - 4 ans à l'époque - indispensable pour être titularisé inspecteur, nous n'étions pas les étudiants que recherchait Raymond Barre. Il voulait des étudiants totalement économistes, soucieux de recherche, parlant ou, à minima, lisant l'anglais couramment. C'était une noble ambition, dans laquelle notre demande, d'abord utilitaire du diplôme, ne trouvait guère sa place.
Sa conscience professionnelle le conduisait à visiter les TD ( travaux dirigés) animés par les assistants. C'est ainsi qu'un soir il est venu à l'improviste à l'ENI pour évaluer nos travaux d'économie internationale. Manque de chance, c'était l'hiver, la grippe sévissait - parfois un peu à la Cécilia ! - et il y avait beaucoup d'absents : mauvais point ! Un exposé était prévu, mais ses auteurs, des amis bordelais, faisaient partie des "malades": mauvais point ! Sans connaître la venue du Maître, ils m'avaient confié le soin de présenter leur texte au groupe et par la même à notre cher professeur. Ma présentation personnelle reçue des félicitations, mais n'étant que l'interprète et non l'auteur-compositeur, le débat sur le fond que souhaitait Raymond Barre, tourna court. Enfin, nous avions évité le naufrage, grâce aussi au chargé de TD qui était également évalué dans cette visite !
C'était Barre, rigoureux, exigeant, pas drôle, tel qu'en lui-même. Un modèle quand même de prof de fac, artisan d'une démocratisation sans concession.
Suivant les cours de la fac, en même temps que l'école nationale des impôts (ENI), pour décrocher la licence de droit ou de sciences-éco - 4 ans à l'époque - indispensable pour être titularisé inspecteur, nous n'étions pas les étudiants que recherchait Raymond Barre. Il voulait des étudiants totalement économistes, soucieux de recherche, parlant ou, à minima, lisant l'anglais couramment. C'était une noble ambition, dans laquelle notre demande, d'abord utilitaire du diplôme, ne trouvait guère sa place.
Sa conscience professionnelle le conduisait à visiter les TD ( travaux dirigés) animés par les assistants. C'est ainsi qu'un soir il est venu à l'improviste à l'ENI pour évaluer nos travaux d'économie internationale. Manque de chance, c'était l'hiver, la grippe sévissait - parfois un peu à la Cécilia ! - et il y avait beaucoup d'absents : mauvais point ! Un exposé était prévu, mais ses auteurs, des amis bordelais, faisaient partie des "malades": mauvais point ! Sans connaître la venue du Maître, ils m'avaient confié le soin de présenter leur texte au groupe et par la même à notre cher professeur. Ma présentation personnelle reçue des félicitations, mais n'étant que l'interprète et non l'auteur-compositeur, le débat sur le fond que souhaitait Raymond Barre, tourna court. Enfin, nous avions évité le naufrage, grâce aussi au chargé de TD qui était également évalué dans cette visite !
C'était Barre, rigoureux, exigeant, pas drôle, tel qu'en lui-même. Un modèle quand même de prof de fac, artisan d'une démocratisation sans concession.
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