Bons profs =bons élèves
Extrait d'un article paru dans la lettre Ouvertures animée par Jean-Luc Martin Lagardette ( reçu en 2008 à l'Observatoire )
Ouvertures n° 19 - Septembre 2011
Education Commentaires (2)
Confirmation scientifique : les bons profs font les bons élèves
24/07/2011 par Eric Lombard
En tant qu´élève ou parent, nous savons que la motivation et les résultats scolaires dépendent beaucoup de la qualité des enseignants. Mais cela restait à prouver scientifiquement. C’est maintenant chose faite. Reste à trouver la recette pour avoir de bons profs qui soit du goût du corps enseignant !
Dans un rapport du 12 juillet 2011, le CAS (Centre d’analyse stratégique, rattaché au Premier ministre), fait le point sur « l’effet enseignant ». Pour améliorer le niveau scolaire, de nombreuses pistes ont été invoquées ou essayées : aménagement du temps scolaire, révision des programmes, réduction de la taille des classes… Mais la clé de voûte de tout enseignement n’est-elle pas l’enseignant lui-même ?
De l’intérêt de miser sur les profs
Avoir un bon prof peut faire la différence. C’est ce que montrent plusieurs études récentes aux résultats concordants et jugés robustes :
• l’efficacité de l’enseignant explique de 10 à 20% des différences de progression constatées chez les élèves,
• l’effet enseignant est plus marqué en maths qu’en français ou en lecture,
• l’effet enseignant est très supérieur à l’effet établissement, qui, lui, ne dépasse pas 5%,
• améliorer l’efficacité des enseignants est le premier levier d’amélioration de la réussite scolaire, devant la réduction de la taille des classes.
Toutefois, toutes les études relèvent une dilution de « l’effet enseignant » dans le temps, c´est-à-dire que si un élève passe d’un bon prof à de moins bons, l’effet bénéfique s’estompe dans le temps.
Ce qui ne sert pas à grand chose :
Selon les études citées, la faculté d’un enseignant à faire progresser ses élèves ne dépendrait que très peu de son niveau de formation initiale ou de son ancienneté. Ce n’est donc pas sur la formation des enseignants que devraient porter prioritairement les efforts.
De même, il a été démontré que l’idée de doper la motivation des profs en augmentant leurs salaires ou en instituant des systèmes de rémunération au mérite n’améliore pas le niveau des élèves.
Ce qu’il faudrait faire :La première piste repose sur le constat de la Brookings Institution, cité dans le rapport du CAS, qu’il ne faut pas plus de deux ans de métier aux enseignants pour faire leurs preuves. L’institution américaine propose alors fort logiquement de n’attribuer le diplôme d’enseignant qu’au bout de deux ans de pratique, tout en concédant que le coût politique d’une telle révolution pourrait être élevé et qu’il faudrait de nombreuses années avant qu’elle ne fasse sentir ses effets.
Les autres propositions reposent sur l’amélioration du « feedback » donné aux enseignants. Elles essaient de pallier les effets pervers des antiques inspections pédagogiques. A noter en particulier l’idée de faire évaluer les profs par leurs élèves. Cette pratique, courante en formation professionnelle, est en effet encore très rare dans les écoles. La raison, selon l’auteur du rapport du CAS : « On prétend souvent que les élèves ne sont pas capables de juger de la qualité d’un enseignant. Cela est inexact ». Comme l’a démontré aux Etats Unis le projet MET, les élèves ont un jugement fiable et pertinent... et ils sont plus avisés qu’on ne le croit. Ils mettent ainsi en avant deux critères déterminants pour les enseignants : la capacité à « tenir » leur classe, et le fait d’avoir un niveau élevé d’exigence.
Ouvertures n° 19 - Septembre 2011
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Confirmation scientifique : les bons profs font les bons élèves
24/07/2011 par Eric Lombard
En tant qu´élève ou parent, nous savons que la motivation et les résultats scolaires dépendent beaucoup de la qualité des enseignants. Mais cela restait à prouver scientifiquement. C’est maintenant chose faite. Reste à trouver la recette pour avoir de bons profs qui soit du goût du corps enseignant !
Dans un rapport du 12 juillet 2011, le CAS (Centre d’analyse stratégique, rattaché au Premier ministre), fait le point sur « l’effet enseignant ». Pour améliorer le niveau scolaire, de nombreuses pistes ont été invoquées ou essayées : aménagement du temps scolaire, révision des programmes, réduction de la taille des classes… Mais la clé de voûte de tout enseignement n’est-elle pas l’enseignant lui-même ?
De l’intérêt de miser sur les profs
Avoir un bon prof peut faire la différence. C’est ce que montrent plusieurs études récentes aux résultats concordants et jugés robustes :
• l’efficacité de l’enseignant explique de 10 à 20% des différences de progression constatées chez les élèves,
• l’effet enseignant est plus marqué en maths qu’en français ou en lecture,
• l’effet enseignant est très supérieur à l’effet établissement, qui, lui, ne dépasse pas 5%,
• améliorer l’efficacité des enseignants est le premier levier d’amélioration de la réussite scolaire, devant la réduction de la taille des classes.
Toutefois, toutes les études relèvent une dilution de « l’effet enseignant » dans le temps, c´est-à-dire que si un élève passe d’un bon prof à de moins bons, l’effet bénéfique s’estompe dans le temps.
Ce qui ne sert pas à grand chose :
Selon les études citées, la faculté d’un enseignant à faire progresser ses élèves ne dépendrait que très peu de son niveau de formation initiale ou de son ancienneté. Ce n’est donc pas sur la formation des enseignants que devraient porter prioritairement les efforts.
De même, il a été démontré que l’idée de doper la motivation des profs en augmentant leurs salaires ou en instituant des systèmes de rémunération au mérite n’améliore pas le niveau des élèves.
Ce qu’il faudrait faire :La première piste repose sur le constat de la Brookings Institution, cité dans le rapport du CAS, qu’il ne faut pas plus de deux ans de métier aux enseignants pour faire leurs preuves. L’institution américaine propose alors fort logiquement de n’attribuer le diplôme d’enseignant qu’au bout de deux ans de pratique, tout en concédant que le coût politique d’une telle révolution pourrait être élevé et qu’il faudrait de nombreuses années avant qu’elle ne fasse sentir ses effets.
Les autres propositions reposent sur l’amélioration du « feedback » donné aux enseignants. Elles essaient de pallier les effets pervers des antiques inspections pédagogiques. A noter en particulier l’idée de faire évaluer les profs par leurs élèves. Cette pratique, courante en formation professionnelle, est en effet encore très rare dans les écoles. La raison, selon l’auteur du rapport du CAS : « On prétend souvent que les élèves ne sont pas capables de juger de la qualité d’un enseignant. Cela est inexact ». Comme l’a démontré aux Etats Unis le projet MET, les élèves ont un jugement fiable et pertinent... et ils sont plus avisés qu’on ne le croit. Ils mettent ainsi en avant deux critères déterminants pour les enseignants : la capacité à « tenir » leur classe, et le fait d’avoir un niveau élevé d’exigence.
Libellés : bons élèves, bons profs, CAS ( Centre d'Analyse Stratégique), Rentrée scolaire
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