Réacs ou bien-pensants
Pour répondre à cette grande question qui hante une grande partie de la presse, je reprends volontiers cette partie de l'édito de Jacques Julliard dans Marianne de cette semaine.
...Voilà l’une des conséquences de
la fin du marxisme ordinaire et de la vision de classes de la société. Loin
d’avoir progressé en rigueur, nous sommes revenus à des concepts prémarxistes,
empreints de moralisme et dépourvus de vertu analytique :
« réacs » et « bien-pensants » ! Je vous demande un
peu ! Nous nous imaginions dans le « postmodernisme » et nous
voilà revenus à l’ère de la reine Victoria (1837-1901). Tout est désormais dans
l’apparence, le conformisme social, l’affectivité. On ne dit pas quartier
populaire ou immigré, on dit quartier sensible ; on ne dit plus fasciste,
ou raciste, on dit nauséabond.
Qu’est-ce qu’un « réac »
aux yeux d’un « bien-pensant » ? Un dissimulateur, un homme qui
avance masqué, qui habille sa détestation des minorités en amour du peuple
réel, sa haine de l’islam en apologie de la laïcité, son refus de l’étranger en
culte de l’identité nationale. Et qu’est-ce qu’un « bien-pensant »
aux yeux d’un « réac » ? Un bobo antiplébéien qui dissimule son
indulgence pour la drogue en sévérité pour l’alcool, son indifférence envers la
malaria en militantisme contre le sida, son relativisme quant à la criminalité
ordinaire en sévérité pour le racisme, son ralliement au capitalisme mondialisé
en critique du souverainisme, et sa phobie du christianisme en indulgence
éperdue pour l’islam.
...Jacques Julliard 10 octobre
C'est très bien vu. Il en conclut que pour beaucoup, nous sommes à la fois l'un et l'autre mais que cela n'a pas vraiment d'importance.
Libellés : "réactionnaire", bien-pensant, Jacques Julliard, Marianne, reine Victoria
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