9 novembre 2016

Les médias tombent de l'armoire...

Nouveau coup de tonnerre dans le monde médiatique : aussi bien aux Etats-Unis qu'en France, aucun des grands journaux, des grands médias, n'avait anticipé la victoire, somme toute assez large de Donald Trump. Hier soir encore, sur toutes les antennes, malgré le faible écart donné par les sondages ( 3-4 points) aucun commentateur ne donnait le candidat républicain, vainqueur. J'ai ainsi entendu que c'était du 95 % pour Hillary Clinton et du 5% pour Donald Trump...
Dans cette élection, les journalistes et commentateurs avaient depuis longtemps fait leur choix. En l'occurrence un choix moral : Trump était vraiment infréquentable, à l'opposé de toutes les valeurs du politiquement correct. Il était facile de trouver chez lui la petite phrase qui faisait mouche. Comme disait Fouquier-Tinville  accusateur du tribunal révolutionnaire sous la Terreur " Donnez-moi une petite phrase de n'importe qui, et je l'envoie à la guillotine !". Les médias se sont donc intéressés en priorité, aux petites phrases choquantes de Trump - et elles ont été nombreuses - sans vraiment analyser les raisons de la progression constante de cet OVNI politique qui aurait du être davantage au centre de leurs travail journalistique. Les lunettes moralisatrices ont déformé la réalité qui émergeait. L'engagement, "l'esprit de conviction" l'a constamment emporté sur "l'esprit de responsabilité " qui devrait inciter les journalistes à sortir des à priori moraux pour voir la réalité telle qu'elle est, et à quitter aussi le panurgisme, autre travers constant, qui fait dire aux journalistes la même chose que leurs confrères.
Ce constat vient bien en écho de notre débat de vendredi dernier à l'Observatoire des médias avec Maurice Szafran sur le thème Le journaliste est-il par définition engagé ? J'y reviendrai, mais il avait souligné comment pensée unique et panurgisme avaient déjà conduit à de grandes fractures, entre la presse et l'opinion, en 2005 en France avec le rejet par référendum du traité européen et, il y a moins de 6 mois, le Brexit en Grande Bretagne, que personne dans le monde médiato-politique ne voulait voir venir.

OMUP 4/11/16 - Maurice SZAFRAN interrogé par Gérard Salouze et Jean-Claude Charrier

Libellés : , , , , ,

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Victoire assez large de Trump, dis-tu...à relativiser dans la mesure où Hillary Clinton obtient plus de suffrages que lui et que sa victoire n'est du qu'au système électoral archaïque en vigueur aux USA...celui des grands électeurs.

Ce n'est pas la première fois que le vainqueur en nombre de suffrages est le battu de la présidentielle.

Bizarre ces Américains !

10 novembre, 2016  

Enregistrer un commentaire

<< Home