28 avril 2021

Rwanda : Vincent Duclert ambassadeur de Macron ?

 Vincent Duclert président de la commission d'historiens mise en place par Emmanuel Macron pour déterminer le rôle de la France au Rwanda avant et pendant le génocide des Tutsis a notamment conclu à " Une responsabilité écrasante de la France" et particulièrement du cabinet du président Mitterrand dans les évènements du printemps 1994. Hubert Védrine a eu, il y a quelques jours, l'occasion, dans les matins de France Culture, de répondre à ce ce rapport et aux nombreuses erreurs ou inexactitudes qu'il comporte.

https://www.franceculture.fr/emissions/linvitee-des-matins/hubert-vedrine-ancien-ministre-des-affaires-etrangeres-secretaire-general-de-lelysee-au-moment-du

La Croix du 13 avril livre une tribune de Vincent Duclert sous le titre Lettre d'espoir depuis Kigali où il relate sa visite au président rwandais Paul Kagame "qui m'a accordé le 9 avril une audience de plus d'une heure, avec des égards pour un chercheur, pour l'équipe de chercheurs que je représentais, que beaucoup de responsables politiques auraient rêvé d'avoir". Il envisage dans cette lettre " La poursuite d'une recherche commune de la vérité". 

Cette démarche et cette attitude témoignent d'une grande naïveté. Il est certain que le président rwandais Paul Kagamé au pouvoir à Kigali depuis 1994 et vraisemblablement jusqu'en 2036, ancien chef militaire du FRP ( Front patriotique Rwandais), ne peut que se féliciter d'un rapport qui ne parle que que de la France et ne met jamais en cause le FPR. Pas plus qu'il ne parle de l'action des USA, de la Grande Bretagne, de la Belgique et d'Israël, alors que la lettre de mission du président de la République demandait " d'analyser le rôle et l'engagement de la France au Rwanda au cours de cette période, en tenant compte du rôle des autres acteurs engagés au cours de cette période". Que l'on parle et recherche en priorité le rôle de la France - pour établir sa lourde responsabilité ! -  cela ne peu que convenir à Emanuel Macron et à l'évidence à Paul Kagamé qui pourront bientôt établir des relations "normales" suspendues depuis 1994.

Dans la recherche de la vérité les archives rwandaises n'ont-elles rien à dire sur la destruction de l'avion du président Habyarimana point de départ du génocide Tutsis ? Depuis 27 ans l'énigme subsiste. les témoins se rétractent ou disparaissent. La commission Duclert élude la question en estimant que l'évènement n'a pas été déclencheur...

J'ai l'impression que le  rapport Duclert ayant eu son effet médiatique dans l'opinion, désormais on veut tourner la page et passer à la diplomatie.

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