Côte d'Ivoire, hélas prévisible

Laurent Gbagbo n'accepte pas le résultat du suffrage universel. Quelle surprise ! Il n'y a pas de quoi être étonné de la part de quelqu'un surnommé Le Boulanger, car sachant rouler dans la farine tous ceux qui s'opposent à lui.
Je me souviens de son slogan de la campagne électorale " Ou on gagne, ou on gagne !" tout était dit.
Pourtant la Côte d'Ivoire n'est pas condamnée à cette division qui peut devenir tragique. Alassane Ouattara peut reprendre le flambeau d'Houphoët Boigny qui n'était peut-être un démocrate au sens ou nous l'entendons, mais qui a su pendant des décennies faire cohabiter toutes les populations de Côte d'Ivoire, dans la prospérité économique. Alassane Ouattara a été son premier ministre dans les années 90. Personnellement j'ai travaillé dans les années 70 avec un secrétaire d'Etat originaire du nord du pays Abdoulaye Koné, homme intègre et compétent. Nous avions comme ministre de Finances Konan Bédié ( j'ai du garder quelques uns des discours que j'avais rédigé pour lui à l'occasion de la signature d'accords de coopération franco-ivoiriens ), Konan Bédié, déjà tout en rondeur, mais très politicien, et qui était le " chouchou" d'Houphoët, étant aussi Baoulé. Le concept d'ivoirité qu'il a mis en avant lorsqu'il est devenu président de la république, déjà pour écarter Ouattara est à l'origine des divisions et de la crise actuelle.Le fait que Konan Bédié éliminé au 1er tour de l'élection présidentielle, se soit désisté pour Ouattara a été en quelque sorte son acte de contrition.
Mais je persiste : la Côte d'Ivoire m'inquiète...
( Tout ce que j'écris montre bien que j'étais de plain pied dans la FrancAfrique : mais ce n'était ni la crise , ni la guerre civile et la population souffrait moins qu'aujourd'hui. Vaste sujet qui mérite au moins un débat ).