Journalistes à l'écoute de leur public ?
C'était le 21 mars dernier dans le cadre des conférences débats de l'OMUP ( Observatoire des médias)
- Les journalistes locaux sont-ils vraiment à l’écoute
de leurs lecteurs, auditeurs, téléspectateurs ?
La table-ronde
est animée par Antony Torzec,
président du Club de la Presse Nantes
Atlantique.
Avec la
participation d’Élisabeth Clément,
directrice de Télénantes, Béatrice
Limon, responsable de la locale L.A. de Ouest-France, Marc Dejean, rédacteur en chef de Presse-Océan,
François Rivaud, rédacteur en chef
de France Bleu Loire Océan et Romain
Ledroit, rédacteur en chef du magazine en ligne Fragil.
Le thème de la conférence-débat est lancée autour de
plusieurs interrogations.
Etes-vous
à l’écoute du public ?
Globalement la réponse est OUI,
Mais…
Car il faut déjà connaître son
public : la grande diversité des lecteurs d’un quotidien (entre 400 et
500 000 personnes touchées par jour) « Acheté le journal, c’est exprimer une attente » et l’on
échappe pas à « l’air du temps ».
Il faut faire son métier de journaliste, et comme le dit Marc Dejean « Notre métier c’est l’actualité ».
L’appréciation est modulée selon les supports : la tv locale ne peut pas être
dans l’hyper proximité, et la radio locale traite aussi l’actualité moins
« chaude ».
Comment choisir les sujets ?
Diversité des réponses également
en fonction des supports – et leurs contraintes – mais aussi en fonction de la
ligne éditoriale.
Pour la télé, l’image va être dominante, alors qu’en radio, on va
avoir le souci de bien raconter : « Les choix sont subjectifs, mais il faut les traiter objectivement »
dit François Rivaud, qui souligne la difficulté de la tache – et la grande
place du sport - dans une rédaction qui
est « Un bouillon de culture ! ».
Béatrice Limon approuve et souligne le souci permanent de l’illustration. Marc
Dejean fait référence à la ligne éditoriale du journal qu’il anime, au regard
de l’actualité locale « Ne pas être
institutionnel, jouer un rôle critique » et constate, que quoi que
l’on dise « Les faits divers font
acheter ».
Comment se fait le contact ?
De plus en plus, voire
exclusivement lorsqu’il s’agit de pur player comme Fragil, la réactivité des
internautes, est le contact qui s’impose. Les formes traditionnelles,
principalement dans la presse écrite, comme Le courrier des lecteurs - « vieille tradition ! » - sont
certes pris en considération, et « On
s’efforce d’y répondre », tout en sachant « qu’à 90 %, c’est
pour se plaindre ». Marc Dejean fait part de l’intérêt des études
scientifiques de lectorat, et de la place prise par le Net, sous diverses
formes : commentaires sur les articles, articles les plus lus, etc.
Toutefois, il y a peu de contacts directs avec les journalistes. François
Rivaud souligne l’obligation de répondre lorsqu’une erreur, ou une information
inexacte, a été diffusée.
Le Débat
Débat animé et foisonnant avec le
public, voir passionné lorsqu’une question a été posée sur le rôle de formateur, ou le rôle pédagogique
du journaliste, qui n’est pas partagé
par les invités. « Nous n’avons pas
à imposer notre opinion » précise Béatrice Limon, approuvée par ses
collègues, très attachés au respect de la déontologie professionnelle. Forte
affirmation également de Marc Dejean à propos de la crise de la presse écrite,
qu’on impute souvent à l’arrivée d’Internet «
Le grand échec de la presse écrite, c’est il y a quinze ans, avant Internet,
par laisser-aller et un manque de modestie généralisé ! ».
Libellés : Antony Torzec, Béatrice Limon, Elisabeth Clément, françois Rivaud, Les journalistes locaux, Marc Dejean, OMUP ( Observatoire des médias UP), Romain Ledroit
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