4 octobre 2017

Attentats, supporte-t-on la vérité ?

Selon un proverbe populaire espagnol " Il ne faut pas montrer la vérité nue mais en chemise" . Une grande partie de la presse audiovisuelle fait sienne ce proverbe, quand il s'agit de parler de l'attentat terroriste de dimanche dernier à Marseille, où deux jeunes filles ont été tuées à l'arme blanche par un assaillant qui, aux dires de témoins, aurait crié " Allah Akbar"en se précipitant sur ces victimes. Faut-il dire ou ne pas dire qu'une des deux jeunes filles a été égorgée et que l'autre a reçu un grand nombre de coups de couteaux dans le ventre "à la vitesse d' un marteau piqueur" ( Le Monde) selon un témoin de la scène ?.  Dire simplement qu'elles ont été tuées " à l'arme blanche" n'est-ce pas édulcorer, banaliser, prendre de la distance,  vis-à-vis de cet attentat particulièrement violent. D'un autre côté, être explicite sur les circonstances précises de ces assassinats, n'est-pas susciter un surcroît d'émotion et d'horreur, qui peut être insupportable à une partie de l'opinion ?
A priori, la mission du journaliste est de rendre compte des faits, de la façon la plus objective possible, sans en rajouter, ni en retrancher, ni porter de jugement. Si l'on considère que relever qu"Allah Akbar" est très souvent la signature d'un attentat islamique, et repris à ce titre par la presse, il est significatif au même titre, que le mode opératoire du terroriste en visant la gorge de sa victime, "signe" son crime et par là même oriente l'enquête de la police. Il est sans doute plus important de dire la vérité des choses dans ce domaine du terrorisme, que dans n'importe quel fait divers sans conséquences politiques.
En revanche, pour ce qui concerne les images, je suis réservé, car il y a trop souvent un usage abusif ( cf. chaîne d'info en boucle), une recherche de voyeurisme,  qui n'apportent pas souvent dans ce domaine, un supplément d'information appréciable. 

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