4 octobre 2017

Attentats, supporte-t-on la vérité ?

Selon un proverbe populaire espagnol " Il ne faut pas montrer la vérité nue mais en chemise" . Une grande partie de la presse audiovisuelle fait sienne ce proverbe, quand il s'agit de parler de l'attentat terroriste de dimanche dernier à Marseille, où deux jeunes filles ont été tuées à l'arme blanche par un assaillant qui, aux dires de témoins, aurait crié " Allah Akbar"en se précipitant sur ces victimes. Faut-il dire ou ne pas dire qu'une des deux jeunes filles a été égorgée et que l'autre a reçu un grand nombre de coups de couteaux dans le ventre "à la vitesse d' un marteau piqueur" ( Le Monde) selon un témoin de la scène ?.  Dire simplement qu'elles ont été tuées " à l'arme blanche" n'est-ce pas édulcorer, banaliser, prendre de la distance,  vis-à-vis de cet attentat particulièrement violent. D'un autre côté, être explicite sur les circonstances précises de ces assassinats, n'est-pas susciter un surcroît d'émotion et d'horreur, qui peut être insupportable à une partie de l'opinion ?
A priori, la mission du journaliste est de rendre compte des faits, de la façon la plus objective possible, sans en rajouter, ni en retrancher, ni porter de jugement. Si l'on considère que relever qu"Allah Akbar" est très souvent la signature d'un attentat islamique, et repris à ce titre par la presse, il est significatif au même titre, que le mode opératoire du terroriste en visant la gorge de sa victime, "signe" son crime et par là même oriente l'enquête de la police. Il est sans doute plus important de dire la vérité des choses dans ce domaine du terrorisme, que dans n'importe quel fait divers sans conséquences politiques.
En revanche, pour ce qui concerne les images, je suis réservé, car il y a trop souvent un usage abusif ( cf. chaîne d'info en boucle), une recherche de voyeurisme,  qui n'apportent pas souvent dans ce domaine, un supplément d'information appréciable. 

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21 avril 2008

JO de Pékin : seul Mélenchon ....



A A propos des manifestations autour de la flamme olympique à Paris, Jean-Luc Mélanchon - que j'apprécie peu par
ailleurs - sur France Culture, a été le seul homme politique à critiquer l'activisme de Robert Ménard et les manifestations d'hostilité à la Chine. Je trouve plutôt sain, pour le pluralisme
de l'info, qu'une voix dissonante, mais argumentée, s'exprime sur cette
question.

Une nouvelle fois les grands médias audiovisuels, dominés par
l'émotion, ont tous dit la même chose ( "les mauvais chinois ", "les bons
tibétains", "la France patrie des droits de l'homme" - et nos prisons ?) et
montré en boucle, en s'indignant, le policier arrachant le drapeau tibétain
d'un manifestant. En revanche, je n'ai vu nulle part, ce jour là, l'image du
manifestant agressant la jeune chinoise unijambiste, porteuse de la flamme,
que la télé chinoise a largement diffusé. Au total, il y a eu dans cette
affaire un grand mépris et une grande ignorance à l'égard de la Chine.
Bien sûr, La Chine reste un régime très autoritaire, où beaucoup de droits
de l'homme ne sont pas respectés, mais il faut savoir reconnaître les
évolutions. Pour reprendre le titre de La Croix du 9 avril sur cette
question " Depuis l'attribution des JO à Pékin en 2001, le bilan de la Chine
en matière de droits humains n'est pas resté figé mais l'autoritarisme
demeure ".
Personnellement, étant à Paris ce week-end, je suis allé à la fois par curiosité
et par sympathie à la manifestation organisée place de la République par les
chinois de France sur le thème " GO OLYMPICS ! NO POLITICS ! OPEN YOUR
HEART".
Manifestation jeune, colorée ( Cf photos ) sans geste d'hostilité à
l'égard de la France, mais un souci d'expliquer et présenter la Chine, les
rapports avec le Tibet et son histoire. Un souci de pédagogie, orienté
certes, mais réel. De quoi alimenter le débat plutôt que les anathèmes.

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