29 mars 2010

Brèves revue de presse

* Agacé par les médias au sujet de la sanction affligée à un officier de gendarmerie qui aurait outrepassé son devoir de réserve : ce n'est pas le devoir de réserve qui s'impose à tous les hauts fonctionnaires, mais une obligation de réserve. Ce n'est pas tout à fait la même chose d'avoir une obligation, qu'un devoir : l'obligation me paraît plus contraignante, et c'est le terme exact.

* Superbe soirée samedi soir au théatre Graslin avec la projection en avant première du film de Carlos Saura dans le cadre de la quinzaine du cinéma espagnol : Io, don Giovanni
Film superbe qui retrace la genèse du célèbre opéra de Mozart, en s'intéressant à la vie de Lorenzo da Ponte - jeune prêtre libertin - qui a préparé le livret de Don Giovanni, avec des personnages comme Casanova qui y fait des apparitions remarquées. Le parallèle entre la vie des principaux protagonistes et le contenu de l'opéra est passionnant. Carlos Saura a été justement ovationné. Le film sortira en mai.

* La rubrique télé du Monde qui dresse des lauriers à "Michel Rocard, l'Hyper pédagogue" ! avec cette chute " on se disait hier qu'il était dommage de n'avoir jamais vu à l'oeuvre le président Rocard "L'ancien rocardien que je suis rêve.Il est vrai que c'est pour critiquer vivement l'abandon de la taxe carbone : le pauvre Michel n'a vraiment pas de chance.

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28 mars 2010

Zemmour/Guillon et Bilger

Extrait d'un article de Brice Couturier à propos des polémiques très sélectives concernant Eric Zemmour ( qui sera au printemps du Livre à Montaigu le 9 avril ) et Stéphane Guillon sur France Inter pour sa chronique sur Eric Besson. Notre invité du mois de décembre Philippe Bilger apparait comme une victime colatérale de la " chasse" au Zemmour !
Zemmour/Guillon: Orwell reviens, ils sont devenus fous

Par Brice Couturier...

A quoi reconnaît-on une société totalitaire, d’après Orwell ? A sa novlangue. Au fait qu’un interdit social pèse sur le simple constat de réalités que chacun a sous les yeux. A ce que des institutions spécialisées font la chasse aux “mots interdits” et punissent ceux qui les profèrent. A ce qu’il devient prohibé de prononcer de simples évidences, dans le but de créer, chez les sujets, l’accoutumance à des phénomènes de double-conscience : je sais que c’est mauve, mais c’est vert qu’il faut dire. Il faut n’avoir jamais acheté de drogue de sa vie pour ignorer encore que la grande majorité des dealers de drogue sont noirs et maghrébins. Comme les marchands de charbon, autrefois, étaient auvergnats. Comme les Corses dominaient le milieu dans les années 1940-1960.

Pour avoir relevé ce fait, que beaucoup de non-consommateurs peuvent, eux aussi, constater de la fenêtre de leur immeuble, Eric Zemmour, dont je ne partage pas toutes les idées, risque son job de chroniqueur au Figaro. On rêve. L’un des rares à relever l’incongruité de cette situation, l’avocat général de la Cour d’Appel de Paris, Philippe Bilger écrit sur son blog : “je propose à un citoyen de bonne foi de venir assister aux audiences correctionnelles et parfois criminelles à Paris et il ne pourra que constater la validité de ce fait. […] Tous les Noirs ou les Arabes ne sont pas des trafiquants, mais beaucoup de ceux-ci sont Noirs et Arabes.” Mais le paradoxe de la situation que nous traversons veut que, la même semaine, un autre humoriste, bizarrement classé à gauche, lui, dérape de manière autrement plus grave en accusant Eric Besson d’être un sous-marin du Front National, infiltré d’abord au PS, puis à l’UMP.
Et voilà que les mêmes bonnes âmes qui accablent Zemmour, courent au secours de Guillon. Parfaite illustration de ce que Raymond Aron appelait un double standard moral. Voyons pourquoi.
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Stéphane Guillon s’en prend au “physique antipathique” de Besson, à “ses yeux de fouine, son menton fuyant, un vrai profil à la Iago, idéal pour trahir.” Ayant travaillé sur ce sujet pour une très ancienne maîtrise, je peux assurer que la polémique de gauche, par tradition, ne recourt jamais à ce genre de stylistique. Elle peut être très violente dans le combat d’idées, menacer de mort l’adversaire, mais jamais, par principe, elle ne s’en prend à son apparence physique. Et je trouve dramatique qu’un tel tabou soit tombé.

Il est plus facile de s’indigner à bon compte que de s’informer. Bimi, disais-je, bien intentionné, mal informé. Accuser Eric Besson d’être un sous-marin du FN et un raciste est d’une grande injustice et manifeste une absence complète d’information. Il suffirait à Stéphane Guillon d’avoir, par exemple, pris la peine de lire le livre de réglement de comptes de Sylvie Brunel, l’ex-épouse de Besson, pour savoir à quoi s’en tenir à ce sujet.

Citations : “Nous vivons dans une ville connue pour son importante population d’origine maghrébine, ce qui lui a valu longtemps d’avoir d’avoir mauvaise réputation - Comment avez-vous pu choisir de de vous installer à Donzère ? C’est le Bronx ! nous a-t-on dit lorsque nous y avons acheté notre maison en 1989.” “Les immigrés avaient été parqués dans une cité HLM assez glauque, baptisée de façon suggestive “l’Enclos”. Eric [Besson, devenu maire] a mis un point d’honneur à le réhabiliter, refaire la crèche, créer des espaces verts et un terrain de sport tellement beau que pas un jeune n’a osé le dégrader depuis. ” “Mon Mari [Eric Besson] est considéré comme celui qui a réconcilié les communautés et pacifié la ville. Personne n’oublie qu’il est né à Marrakech et qu’il a vécu dix-huit ans au Maroc. Peu savent, en revanche, que sa grand-mère maternelle ne parlait pas français.” (Manuel de Guérilla à l’usage des femmes, p. 144, 145) A Donzère, Eric Beson a attaqué politiquement un FN qui y réalisait des scores extravagants. Et il a obtenu, lui, des résultats en ce domaine que les billets d’humoristes quotidiens sont bien incapables de produire. Quand ils n’ont pas l’effet inverse à celui qui est recherché : l’exaspération d’une population - qui ne vit pas dans les beaux quartiers, mais peut-être dans ceux où l’on vend de la drogue aux enfants - envers les humoristes matinaux ignorant les fins de mois difficiles.

L’humoriste de droite Eric Zemmour est attaqué de toutes parts pour avoir osé dire à un micro ce que tout le monde sait pour vrai et que confirme l’une des personnalités les mieux informées dans le domaine. Ceux qui s’en scandalisent devraient plutôt travailler à expliquer un phénomène qui a des causes objectives dans la réalité sociale de nos quartiers : lorsque l’accès à l’emploi est rendu impossible, il ne reste que le “bizness”. La même semaine, l’on court au secours de l’humoriste de gauche Stéphane Guillon, menacé d’une éventuelle réprimande, pour avoir lancé une accusation mensongère à un autre micro. Double standard moral. Aron parlait aussi, à propos de Sartre, d’un “moralisme à sens unique” (Polémiques, 1955), qui fait qu’on se scandalise ou s’émerveille des mêmes actes, selon qu’ils sont commis par l’adversaire ou par l’allié politiques. Et dans l’Opium des intellectuels, il explique le “double jeu de la rigueur et de l’indulgence” auquel parvient l’intellectuel aveuglé par l’esprit partisan. Qu’on en soit encore là dans ce pays 20 ans après la fin de la guerre froide est affligeant.


Brice Couturier

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27 mars 2010

Jean Bothorel invité de l'OUM

18 mars 2010

Votes blancs ou nuls : les limbes des élections

Les commentaires du premier tour des élections régionales soulignent à juste titre le niveau très élevé des abstentions - 53,64 % - et ne manquent pas de lui donner une signification politique. Mais si l'on veut bien regarder les choses de près, il conviendrait d'ajouter aux abstentions, les votes nuls ou blancs qui , n'étant pas comptés dans les suffrages exprimés, se trouvent dans des sortes de limbes où ils sont en déshérence, abandonnés. Représentant 3,74 % des votants ( 756 738 voix, ce qui n'est pas négligeable), il pourrait par exemple, au moins dans les commentaires, être ajoutés aux abstentionnistes, qui passeraient alors à 55,37 % dans la mesure où la plupart de ces votes signifient un rejet de l'offre politique présentée. Certes il y a dans les votes nuls - expérience de scrutateurs - des erreurs factuelles de manipulation. Elles sont toutefois très limitées. En revanche le vote blanc qui est un acte civique, puisque l'électeur se déplace et s'exprime, mérite un meilleur sort. Au cas particulier il pourrait être qualifié "d'abstentionniste civique"!
Si le vote était obligatoire, il est certain que cette mise à l’écart serait rapidement modifiée, car les votes blancs ou nuls seraient considérables dans des élections comme les Régionales ou les Européennes...

Limbes : terme biblique désignant le lieu d'accueil des enfants morts sans baptème; état vague, incertain

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14 mars 2010

Elections : près de 65% de participation !

En Irak, malgré les menaces de mort d'Al Qaïda, malgré les attentats, près de 65 %des Irakiens sont allés voter aux élections législatives. Je salue le courage de ces électeurs. Leur participation, en particulier la forte participation des sunnites qui avaient boycottés les législatives de 2005, montre que l'aspiration à la démocratie est forte, et fait de l'Irak la première démocratie du Moyen Orient. Tout n'est pas parfait, mais ce pays attachant est sur une voie positive que nous devrions davantage saluer après tant d'épreuves. Comme le disait Churchill " Les Américains trouvent toujours la bonne solution, après avoir essayé toutes les autres !"

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11 mars 2010

Roger Gicquel : une petite phrase et puis s'en va ...

S’il fallait trouver des preuves du conformisme, voire d’une certaine forme de paresse intellectuelle d’une majorité de journalistes des grands médias, une nouvelle illustration nous a été donnée avec le décès ces derniers jours, de Roger Gicquel. Combien de fois a-t-on entendu la « nécro » de Roger Gicquel, limitée à une petite phrase prononcée à propos d’un meurtre crapuleux d’enfant, en ouverture du JT de 20h de TF1 le 18 février 1976 « La France a peur. » Fermer le ban !
Pourtant si l’on veut « mettre en perspective » comme l’on dit souvent à propos de la valeur ajoutée apportée par les journalistes, il aurait fallu, au minimum, ajouter que Roger Gicquel a marqué de son passage la présentation du 20 h par l’importance donnée au commentaire, l’apparition d’un mini éditorial en démarrage du JT. En ce sens la petite phrase devenue célèbre, n’avait pas pour but d’affoler les auditeurs mais de mettre en garde contre les risques de justice expéditive liée à la peur suscitée par les meurtres d’enfants. Nuance !

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7 mars 2010

René Pétillon, un après-midi sympa



Imperméable au modernisme, le Canard enchaîné, ses dessinateurs et ses journalistes - les mieux payés de la presse écrite dit-on - montrent que la presse papier n'est pas forcément condamnée.
Une conférence débat dans la simplicité, la sincérité et la bonne humeur, avec René Pétillon dessinateur au Canard et auteur de BD d'actualité qui connaissent un grand succès.
Très bon compte rendu et interview vidéo sur www.citiZen-nantes.com
http://www.citizen-nantes.com/article-le-canard-enchaine-et-le-dessin-de-presse-avec-rene-petillon-46286932.html

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Mareval, jamais là !

Dans les prestations médiocres du FCNA - même si le dernier match montre que tout n'est peut-être pas perdu - il y a un joueur qui marque une belle constance dans la médiocrité, c'est le latéral gauche, Maréval. Dans les commentaires d'après match, il a toujours une note qui évolue entre 2 et 4, pratiquement jamais plus. Souvent il est impliqué dans la défaillance de la défense nantaise qui est l'une des plus perméables du championnat de ligue 2. Pourtant il est systématiquement titulaire dans un club qui comprend plus de 30 joueurs professionnelles ! Pour moi, c'est un mystère...