29 octobre 2007

"Transbordeur " de Télénantes : coup de griffe !

Télénantes consacrait ce WE son émission débat "Transbordeur" à la fiscalité locale.
D'abord un effort méritoire de présentation de la feuille d'imposition de la taxe d'habitation (TH), mais avec une lacune énorme : pratiquement rien sur le plafonnement de la TH qui en faisant le lien avec l'impôt sur le revenu du contribuable, fait que, dans l'exemple cité pour l'émission, la TH passe d'environ 800 euros à 400 euros ! Seul Camille Durand qui, lui, connaît bien la fiscalité locale, a illustré cela en disant que dans sa commune de St Jean-de-Boiseau, seuls 25 % des contribuables payaient la TH réellement dûe. Globalement au niveau national, c'est environ 33%. Ce qui veut dire que pour 2/3 des contribuables, l'Etat - premier contribuable des collectivités locales - paient une partie plus ou moins importante de leur impôt locale, car la compensation des plafonnements est faîte par l'Etat. J'avais envoyé un mel à ce sujet avant l'émission, mais ça n'a pas servi...
Autre lacune dans la constitution du plateau, où l'usager était totalement absent. Certes il est regrettable que mes ex-collègues des impôts n'aient pas répondu à l'invitation, mais les impôts c'est aussi des usagers, citoyens qui peuvent avoir un avis. Ne serait-ce que dans la présentation, il aurait été parlant de rencontrer un "vrai contribuable" avec sa feuille d'impôt en 2007 comparée avec sa feuille d'impôt, pour un même logement, en 2001. Les associations de consommateurs savent très bien faire cela. Et dire un mot des taxes indirectes qui sont toutes au maximum de leur rendement ( droits de mutation suivant le boum de l'immobilier; TIPP - essence et gas-oil - au taux maximal... ).
Enfin un climat de connivence, complaisance (?), légèrement agaçant pour le téléspectateur !

15 octobre 2007

Un Luxe Royal !

La compagnie Royal de Luxe, en contrat avec la ville de Nantes depuis 1990 - avec le succès que l'on sait - vient de voir son bail renouvelé jusqu'en 2010, avec une subvention d'environ 300 000 euros par an. S'y ajoute une allocation exceptionnelle du même montant pour la réalisation d'un spectacle pendant cette période.
J'y vois au moins deux enseignements : primo, les spectacles de rue gratuits ont un coût, ce qui est une évidence; secundo, ce type de bail, systématiquement prolongé tend à " institutionnaliser" les artistes dans la cité, ce qui n'est peut-être pas la meilleure garantie de créativité et de renouvellement. En corollaire on peut aussi se poser la question de la mise en concurrence des événements culturels. Comment donner une chance à de nouveaux talents dans un système qui paraît bien fermé ? On ne peut s'empêcher de penser en parallèle au "monopole" de Jean Blaise sur la culture vivante nantaise.

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Vélivélo

La ville de Nantes a paraît-il des difficultés à trouver un nom pour les vélos publics - modèles lyonnais ou parisien - qui doivent bientôt faire leur apparition dans notre métropole. Vu les difficultés d'accouchement de ce projet, entre la Ville, Decaux et la boîte américaine concurrente - un vrai méli-mélo - je propose de l'appeler Vélivélo, qui me semble assez ludique.

Sud'Afs. ?

J'ai entendu à plusieurs reprises, Thierry Gilardi commentant le match Argentine-Afrique du Sud, parler des Sud-Africains en employant l'expression" Les Sud'Afs". J'y trouve une certaine forme péjorative, comme lorsqu'à l'autre extrémité du continent, on utilisait l'expression " Les Nord Afs ". Sans doute s'agît-il d'une expression familière comme les " pumas" argentins, mais il faut se méfier des sonorités ...

9 octobre 2007

Dégueulasse !

C'est le mot du jour, abondamment commenté par les médias. Propos extrait d'une interview de la Secrétaire d'Etat à la ville ( est-ce le bon titre ? ) Fadela Amara, réputée pour son franc parler, à propos des tests ADN.
Il y a une dizaine d'années, on parlait de petites phrases. Je me souviens du propos de Stéphane Paoli, l'an dernier, nous disant " Les petites phrases sont d'abord petites ! " Elles étaient d'ailleurs souvent tronquées et déformées, hors de leur contexte. On cite souvent Michel Rocard qui a dit effectivement " La France ne peut accueillir toute la misère du monde " petite phase souvent citée, sauf qu'il ajoutait " mais elle doit en prendre sa part légitime" ce qui n'a pas le même sens !
Aujourd'hui, foin petite phrase, tronquée ou non, c'est le mot qui fait l'info : tout va plus vite!
Dans l'actu récente ou présidentielle avant dégeulasse, ADN, détail, ouverture, identité nationale, sans papier, drapeau, marseillaise, bravitude, etc... Tous ne tiennent pas l'actualité aussi longtemps. Il y aurait une étude à faire sur ce thème.

Notables donc coupables

Débat passionnant sous l'animation d'Yves Calvi, à la suite du téléfilm de France 2 sur l'affaire Alègre à Toulouse, qui avait notamment mis en cause dans des accusations extravagantes, Dominique Baudis. Cette affaire, comme Outreau, a été un vrai fiasco judiciaire et médiatique. Les invités avaient eu à connaitre de cette affaire, soit en journalistes sur le terrain, soit en observateurs : Florence Aubenas ( N.Obs) auteure de La méprise , à propos d'Outreau, Mathieu Aron responsable des grandes enquêtes à France Info, auteur du livre Le bûcher de Toulouse, Frédéric Ploquin grand reporter à Marianne ( journal qui le 1er avait titré: notables donc coupables ? ), Dominique Verdheilan chroniqueur judiciaire à France 2, Louis Marie Horeau journaliste au Canard enchaîné - le vrai portait du reporter à l'ancienne, entre Maigret et Boudart - Gérald Bronner prof de sociologie à Strasbourg ( Vie et mort des croyances collectives ), Philip Turle, journaliste anglais à RFI, professeur de journalisme à la Sorbonne. Très beau plateau qui a bien analysé les dérives de la presse, mais aussi de la justice et des enquêteurs dans cette affaire.
En vrac, quelques constats :
Dans toutes ces affaires la parole de la victime est omniprésente dans les médias au détriment de l'enquête ( qui peut se permettre de mettre en doute la parole de la victime en larmes ? )
L'urgence liée à la concurrence, fait que de petits dérapages en petits dérapages, on abouti à des aberrations auto-entretenues qui alimentent les fantasmes de l'opinion
La manipulation des professionnels - avocats, magistrats, enquêteurs - existe. Sur des grosses affaires, il y a un "marché noir de l'information"qui n'est pas désintéressé
Beaucoup de journalistes, portent une croyance, ils ne vont pas à la recherche de fais divers, mais de faits de société : il y a sans doute dans les écoles de journalisme, un formatage professionnel qui n'incite pas à être modeste et qui répugne à l'aridité de l'enquête de terrain.