24 février 2008

Franchissement de la Loire entre Nantes et St Nazaire : retour vers le tunnel ?

Les fermetures de plus en fréquentes du pont de Cheviré en vertu du principe de précaution, le projet désormais quasi-certain de l’aéroport N-D. des Landes et la nécessité d’avoir un accès du Sud-Loire fiable, les contraintes environnementales de l’estuaire, incitent à poser la question : Quel est le meilleur franchissement de la Loire en aval de Nantes ?

Cela remet en mémoire comment dans les années 1983-1985, le choix du pont, pour joindre la rocade Nord et la rocade Sud, l’a emporté sur l’option tunnel : Choix étroitement lié à l’époque, aux orientations politiques des élus. La gauche à la mairie de Nantes depuis 1977, conduite par Alain Chenard et son adjoint aux grands équipements Jean-Claude Bonduelle, préférait globalement le franchissement de la Loire par un tunnel, en s’inspirant d’exemples étrangers, alors que la droite, conduite par Michel Chauty, s’exprimait en faveur de la solution plus classique du pont.

Chaque solution avait ses avantages et ses inconvénients : des coûts plus élevés et des incertitudes techniques, pour le tunnel, mais une circulation moins vulnérable, tandis que le pont, largement soutenu par la DDE, moins coûteux et comportant moins d’aléas, pouvait toutefois en s’élevant à 55 mètres au-dessus du fleuve, entraîner des inconvénients que l’on mesure à l’usage.

L’élection aux municipales de 1983 de Michel Chauty entraîna par la même, le choix du pont, qui devînt le pont de Cheviré, inauguré en 1991 par Michel Rocard.

Vingt cinq ans après ce choix très politique, un tunnel pour franchir l’estuaire de la Loire serait peut-être mieux accepté ? C’est une hypothèse qui devra, pour le moins, être étudiée.

Paru dans Presse-Océan le 28 février 08 et dans Ouest-France le 29 février 08

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19 février 2008

Rolland Cayrol à l'Observatoire : des sondages trop confidentiels

Rolland Cayrol président de l’institut de sondage CSA, , invité de l’Observatoire universitaire des médias le 15 février, a largement développé le thème de son dernier livre avec Pascal Delannoy : La revanche de l’opinion, médias, sondage, internet ( Editions Jacob Duvernet ).

En réponse à une question sur l’absence complète de diffusion des sondages d’opinion effectués au plan régional ou local – à la différence des sondages nationaux largement diffusés et commentés – Rolland Cayrol a cité l’exemple des Etats-Unis d’Amérique, où tout sondage d’opinion financé sur des fonds publics, peut rester confidentiel pendant un an. Au-delà, il entre automatiquement dans le domaine public, et peut donc être diffusé sans restriction. L’application de ce principe : financement public, diffusion publique, est logique et conforme aux principes démocratiques. S’il concerne un thème d’intérêt général, cette diffusion est de nature à alimenter le débat politique au sens général et ne peut être que bénéfique. Par exemple, si des sondages ont été effectués – ce qui est vraisemblable – sur les grands équipements comme l’aéroport Notre Dame des Landes, cela éclairerait utilement les débats, sans être, évidemment en soi, décisif.

Demander cette transparence des sondages locaux et régionaux financés sur des fonds publics, paraît légitime. Pourquoi ne pas mettre cette question dans le débat public à l’occasion des élections municipales ?

La conférence ainsi que l'interview de Roland Cayrol est en ligne

sur oasisTV
http://wmaker.net/webtv/index.php?action=article&numero=156


sur va-savoir.net
http://www.va-savoir.net/La-revanche-de-l-opinion-Medias,-sondages,-Internet_a1221.html

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Mourir dans la cour du lycée Clemenceau de Nantes

( Contribution à l'occasion du 200è anniversaire du lycée )


C’était la récréation de midi dans la grande cour côté Jardin des plantes, par une belle journée de printemps 1958 ou 1959. Des travaux d’entretien ou de construction étaient en cours, et plusieurs camions y participaient au milieu des lycéens. Pour ces camions avec moteurs avancés, et il fallait périodiquement maintenir un niveau d’eau suffisant dans le radiateur afin d’éviter la surchauffe. Ce que l’un des chauffeurs était en train de faire, après avoir rempli une bouteille au robinet près du blockhaus. Pour cette opération, il était face au moteur de son camion.

A ce moment, l’un de ses collègues qui, avec son véhicule comportant une benne arrière, effectuait une manœuvre de recul, est venu – évidemment sans le voir – percuter le premier camion, et par la même compresser le malheureux chauffeur contre son moteur. ( Je ne fus pas témoin direct de la collision, mais me trouvais à proximité, et constatais immédiatement le déplacement de plusieurs mètres du premier camion sous la violence du choc). Un attroupement se forma autour de la victime à terre – je répugnais à ce voyeurisme - et les secours intervinrent rapidement. Hélas, la masse des véhicules était telle, les lésions thoraciques forcément importantes et les chances de survie ne pouvaient qu’être infimes. Il décéda peu de temps après. La presse locale – La Résistance de l’Ouest – s’en fît l’écho.

Ce qui me choqua à propos de ce drame, c’est que l’institution resta muette vis à vis des lycéens, en dehors d’un appel du surveillant général, pour connaître les témoins directs, sans doute pour les besoins de l’enquête.

Fils d’un chauffeur dans une carrière, je m’étais senti très proche de cet ouvrier, mort au travail, et de sa famille. Seul l’aumônier catholique, présent dans le lycée, invita ceux qui fréquentaient la chapelle à se recueillir à sa mémoire.

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11 février 2008

Contradictions et curiosités de la presse locale

A propos de quelques articles récents dans Ouest-France et Presse-Océan

1 - Impôts locaux

Ouest-France 2-3 février 08 sous le titre « La Ville bride les taux de la fiscalité locale » à propos du vote du budget 2008 de la ville de Nantes, cet extrait plein de pudeur du journaliste Gaspard Norrito :

Ce qui n’empêchera pas une légère hausse de la masse d’ impôts payés parles ménages ( 154 millions, soit + 3.2% ) , du fait de l’effet mécanique de la hausse des bases décidées par l’Etat.

Dans Presse-Océan 2 février 08 sous le compte rendu du conseil municipal de Nantes, ce § au titre des impôts :

Impôts : stabilité des taux

Année électorale oblige, les taux d’imposition resteront inchangés en 2008.

Mais du fait de la revalorisation des bases inscrites dans la loi de Finances, les contribuables nantais verront malgré tout leurs impôts locaux progresser de 1.6% cette année.

3.2% ou 1.6% ? c’est du simple au double !

La contradiction n’est peut être qu’apparente , car Ouest-France parle sans doute du rendement global, avec certes les bases qui augmentent, mais aussi le nombre de contribuables - car la population augmente – ce qui améliore le rendement, alors que Presse-Océan se limite à la réévaluation annuelle des bases ( + 1.6%) sur la feuille d’imposition. Comme l’indique ce dernier journal, cette réévaluation est inscrite chaque année dans la loi de Finances, et donc votée parle Parlement : ce n’est pas une décision unilatérale et mécanique de l’Etat, comme l’écrit OF, et que l’on entend toujours à ce propos.

Une suggestion d’enquête sur la fiscalité locale, qui est souvent incompréhensible pour l’opinion : Contacter des personnes qui n’ont pas changé, ni amélioré leur logement entre 2001 et 2007, et dont la situation familiale est identique sur la même période, et comparer l’augmentation de leur taxes d’habitation, et éventuellement de leurs taxes foncières. On constaterait sans doute que les chiffres sont différents de ceux publiés dans la presse…

Sur le même thème de la fiscalité locale, Presse-Océan a fait un article sur le « réquisitoire » du dernier n° de Capital sur les finances nantaises, en demandant l’avis d’ Albert Mahé adjoint aux finances. Rien dans Ouest-France.

2 – A propos de la grève des taxis

Dans Ouest-France du 7 février sous le titre « Les « bons côtés » de la grande manif des taxis » le chapo

600 taxis mobilisés… On annonçait un grand bazar. Finalement, pour la circulation, ce mercredi n’a as été si noir. Et vive le système D !

Un article de Thomas Heng un peu surréaliste, en prenant comme angle, de mettre en avant tous les avantages que peut présenter un blocage quasi-complet de la circulation ( découverte des transports en commun, co-voiturage, calme du centre-ville…) A la fin de l’article, l’auteur enlève ses lunettes roses, pour parler de la galère : il fallait quand même oser !

3 – Le général nantais en guerre contre les « rangers charentaises »

Presse-Océan 30 janvier 08 Pris sur internet www.adefdromil.com la lettre du général Bonnemaison à ses officiers pour mettre fin au laisser aller dans la tenue des troupes . Extraits :

Un militaire gros, avec bajoues attenantes et aucune visibilité sous son ceinturon enfoui sous des lipides abondants, n’est ni dissuasif ni crédible…

Vous êtes intelligents, vous commandez des types qui le sont et sauront comprendre ce que vous leur dites. Pour les cons, je m’en occupe.

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4 février 2008

Quand Jacques Attali voulait être député

C’était quelques mois avant les élections de mars 1978, dans le quartier Plaisance du 14è arrondissement de Paris. Il s’agissait de désigner le candidat socialiste pour affronter le député sortant RPR, Christian de La Malène. Le PS très bien placé pour remporter cette élection – ce qui se réalisa après l’invalidation du premier scrutin - devait désigner son candidat au sein des sections de la circonscription. Deux candidats étaient en lice : Edwige Avice – future ministre des gouvernements de gauche – proche à l’époque de Jean-Pierre Chevènement, et Jacques Attali qui avait déjà des contacts avec François Mitterrand. La bataille entre les deux candidats fût très ouverte et la notoriété de Jacques Attali le plaçait en position de favori.

En assemblée générale, la section PS du 14è Plaisance lui donna une majorité assez nette. Mais il fallait également intégrer les votes des sections d’entreprises, et particulièrement celle des postiers de Paris-Brune. Celle-ci forte d’une vingtaine de membres donna la quasi-totalité de ses voix à la candidate considérée comme la plus à gauche. Si bien qu’au total, Edwige Avice devança de 4 ou 5 voix Jacques Attali. Le talent de cette dernière et le contexte politique favorable lui permirent de gagner, en deux étapes, le siège du 14è, et Jacques Attali retourna à ses études. S’il avait été désigné, son destin aurait certainement été différent. Imaginons Jacques Attali au cœur de l’Assemblée Nationale…

Voilà comment les postiers PS de Paris-Brune ont changé le destin politique de Jacques Attali…

( j'avais soutenu sa candidature ...mais ai soutenu loyalement par la suite Edwige Avice, notamment en étant responsable de ses journaux de campagne ).

Publié dans Ouest-France Loire Atlantique - courrier des lecteurs : 6 février 2008
et AgoraVox 5 février 2008
( réactions d'internautes ).

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François Ernenwein à L'Observatoire universitaire des médias




L'avenir de la presse quotidienne : tel était le titre de la conférence débat de François Ernenwein, rédacteur en chef de la Croix, chargé des Forums et du site lacroix.com. L'interview de l'invité de l'Observatoire universitaire des médias de Nantes est en ligne :
sur va-savoir.net



http://www.va-savoir.net/L-avenir-de-la-presse-quotidienne_a1162.html

sur oasis-tv.net
http://www.wmaker.net/webtv/index.php?action=article&numero=154

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