4 février 2008

Quand Jacques Attali voulait être député

C’était quelques mois avant les élections de mars 1978, dans le quartier Plaisance du 14è arrondissement de Paris. Il s’agissait de désigner le candidat socialiste pour affronter le député sortant RPR, Christian de La Malène. Le PS très bien placé pour remporter cette élection – ce qui se réalisa après l’invalidation du premier scrutin - devait désigner son candidat au sein des sections de la circonscription. Deux candidats étaient en lice : Edwige Avice – future ministre des gouvernements de gauche – proche à l’époque de Jean-Pierre Chevènement, et Jacques Attali qui avait déjà des contacts avec François Mitterrand. La bataille entre les deux candidats fût très ouverte et la notoriété de Jacques Attali le plaçait en position de favori.

En assemblée générale, la section PS du 14è Plaisance lui donna une majorité assez nette. Mais il fallait également intégrer les votes des sections d’entreprises, et particulièrement celle des postiers de Paris-Brune. Celle-ci forte d’une vingtaine de membres donna la quasi-totalité de ses voix à la candidate considérée comme la plus à gauche. Si bien qu’au total, Edwige Avice devança de 4 ou 5 voix Jacques Attali. Le talent de cette dernière et le contexte politique favorable lui permirent de gagner, en deux étapes, le siège du 14è, et Jacques Attali retourna à ses études. S’il avait été désigné, son destin aurait certainement été différent. Imaginons Jacques Attali au cœur de l’Assemblée Nationale…

Voilà comment les postiers PS de Paris-Brune ont changé le destin politique de Jacques Attali…

( j'avais soutenu sa candidature ...mais ai soutenu loyalement par la suite Edwige Avice, notamment en étant responsable de ses journaux de campagne ).

Publié dans Ouest-France Loire Atlantique - courrier des lecteurs : 6 février 2008
et AgoraVox 5 février 2008
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