30 octobre 2013

La culture n'a pas de prix à Nantes

Ce n'est pas forcément la collectivité qui est en cause, car, Etat, réglementations, principe de précaution, se conjuguent pour alourdir la barque. Résultat : Nantes est pratiquement sans musée pour plusieurs années, avec une facture énorme. 82 millions pour la modernisation du musée des Beaux Arts, c'est à dire un budget qui a déjà doublé et une réouverture complète qui n'interviendra qu'en 2018 ! Quant au musée d'histoire et d'archéologie Dobrée, c'est déjà une facture de 35 millions pour le département, et un imbroglio judiciaire qui fait que le chantier de rénovation est en panne sèche...

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Fiscalité, l'occasion manquée par Hollande

C'est la panique fiscale en ce moment, avec la suspension - pour longtemps - de l'écotaxe. Je m'étais déjà interrogé sur ce portique tout neuf, impressionnant, sur le périphérique au niveau de St Sébastien. Comme symbole des fourches caudines, de l'octroi ou du péage, on ne peut faire mieux. Bref, c'est bien mal engagé et surtout c'est un étage supplémentaire dans un édifice fiscal chancelant.
Alors qu'en arrivant au pouvoir en mai 2012, François Hollande avait une bonne opportunité de résoudre une grande partie de ses soucis budgétaires. La TVA devait passer de 19,6 à 21,2% au 1er octobre 2012 avec +2 pts de CSG, un "cadeau" de Sarkosy. Il suffisait de réduire d'1/2 point ce nouveau taux et d'accuser "l'héritage" ! A l'automne 2012 tout serait passé, certes avec un peu de tiraillement, mais par rapport au pataquès actuel ! Et surtout seraient en place des impôts et taxes qui rapportent de fortes ressources, et non les recettes de poche des rustines fiscales actuelles. Cela aurait aussi donné une bonne marge pour réfléchir à une réforme fiscale largement promise.

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29 octobre 2013

Rocard et les médias : assassinat de civilisation en cours


Passionnante prestation de Michel Rocard à Audencia dans le cadre des conférences ISEGORIA devant un amphi de 4 à 500 étudiants captivés. Le thème était « La gauche à l’épreuve du pouvoir, des épines et des roses » une magistrale et plutôt pessimiste fresque historique, que notre Michel de 83 ans, a déroulé avec une grande maîtrise pendant plus d’une heure.
A l’occasion des questions, des propos sans concession sur le monde médiatique qui participe de son point de vue à un déclin de la démocratie : « Nous nous amusons à en crever ! » « Un assassinat de civilisation est en cours ». Il met en cause, l’ironie et dérision généralisées, sans qu’à aucun moment le respect des institutions puisse être entendu : « Autrefois le bouffon du roi - qui avait une totale liberté de parodie – n’était jamais admis dans la cathédrale, lors du couronnement du roi ». Ce temps de respect n’existe plus, et à bien des égards, comme le souligne Jacques Pilhan « Le système est totalitaire ». Avec toutefois la possibilité qu’Internet brise cette uniformité.

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20 octobre 2013

La vie d'Adèle : un long fleuve trouble - Bilger

Je reprend à suivre, un extrait de la critique de Philippe Bilger sur son blog " La justice au singulier" Ah si tous les journalistes avaient so talent !

Et un Kechiche absurdement adulé.
Le film, paraît-il, a obtenu la Palme d'or à Cannes en toute dernière extrémité parce que, malgré la présidence de Spielberg, je suis persuadé que le plus grand festival mondial se serait senti déshonoré s'il n'avait pas donné une prime à cette audace, une sorte de mélodrame lesbien à coeur et à ciel ouvert.
Mais les dithyrambes des médias, les quotidiens extasiés, Le Monde lui consacrant l'éditorial de première page et une critique où le ravissement le disputait à la ferveur - ce n'était plus un film mais le Saint-Sacrement -, Libération empli d'aise parce qu'au moins Kechiche ne lésinait pas sur le réalisme sexuel, une multitude de compliments, d'éloges, sauf, évidemment, de la part de l'impeccable Jean-Christophe Buisson qui, tout en appréciant le film, l'estimait longuet et osait discuter la durée des scènes torrides (France Inter) !
Je suis persuadé qu'il était hors de question, pour quelque critique que ce soit, de se faire passer pour un conservateur même éclairé en portant sur cette Vie d'Adèle et son réalisateur un regard à la fois admiratif, ironique et lucide. Il fallait que tout fût exceptionnel puisque la provocation était au rendez-vous. Pourtant, comme Kechiche aurait mérité d'entendre des objections qui n'auraient pas flatté son contentement de soi mais sans doute rendu exceptionnelle sa prochaine oeuvre !
La vie d'Adèle : un long fleuve trouble.
Philippe Bilger

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Grands principes et grands sentiments - Valls infréquentable ?

La France vote des lois au nom des grands principes
qu'elle refuse d'appliquer
au nom des grands sentiments

Citation reprise dans une chanson de Guy Béart " toujours en vertu des grands principes..." qui est bien d'actualité ce week end avec l'expulsion de la famille Dibrani et le retour " à la carte" de Léonarda proposé par François Hollande pour la jeune ardemment soutenue par de nombreux lycéens. C'est une synthèse comme on les aime dans les congrès du PS. Qui évidemment ne satisfait personne, ni les légalistes qui considère que la loi doit être appliquée ( souvenons-nous du Mariage pour Tous), ni les partisans de la morale de conviction qui doit tout supplanter ( il faut changer la loi). Si la décision est bien dans le caractère du Président, avec même " le coup de pied de l'âne" à l'égard des services de police qui ne savent pas faire preuve de "discernement"..., cette décision illustre aussi, l'ignorance du Président de ce qu'est une famille. Comment imaginer qu'une jeune fille de 15 ans parte durablement à de milliers de kms de ses frères et soeurs et de ses parents ?

Quant à la popularité de Manuels Valls, je ne peux m'empêcher de penser à sa participation à la primaire présidentielle PS en 2011. Comme candidat, il devait avoir un ou des représentants dans chaque département. Or il ne s'est pas trouvé un seul militant du PS en Loire Atlantique pour représenter Manuel Valls. " Infréquentable" !
Etre à la droite du PS - j'en ai fait l'expérience - est la situation la plus inconfortable qui soit. Le complexe à l'égard des champions de la surenchère révolutionnaire subsiste toujours, d'où ce grand écart permanent quand le PS accède au pouvoir.

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13 octobre 2013

Un prix Nobel de la paix décevant

Que l'on n'est pas désigné le docteur Denis Mukwege lauréat du prix Nobel de la paix est une grande injustice pour une personne qui réalise un travail exceptionnel auprès des femmes et enfants violés dans l'est du Congo, dans le Kivu ( cf. blog du 2.12.2013). Au prix de sa vie, car il vient encore de subir en octobre un attentat qui a coûté la vie à l'un de ses collaborateurs. Faudra-t-il le couronner à titre posthume ?
http://www.youtube.com/watch?v=UWtTjLH5c3U
http://polemiquevictor.blogspot.fr/2012/12/congo-trop-plein-de-malheur.html


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10 octobre 2013

Légèreté fiscale

En matière fiscale, tous les spécialistes s'accordent sur quelques principes établis et vérifiés depuis longtemps :
" Trop d'impôts tuent l'impôt" c'est à dire qu'à partir d'un certain niveau de prélèvement, les contribuables développent des stratégies - légales ou non - qui entraînent des rendements décroissants et une fuite de la matière imposable.
" Il vaut mieux un impôt ou une taxe à taux faible, qui touche beaucoup de monde, qu'un impôt ou une taxe à taux élevé qui touche un nombre très limité de contributeurs" Cela peut mettre à mal les grandes idées redistributrices en matières de revenus, mais la fonction première de l'impôt est de fournir des ressources.Les autres objectifs ne peuvent venir qu'ensuite.
" Les bons impôts sont les impôts vieux" C'est un constat d'expérience, qui ne favorise peut-être pas l'imagination fiscale, mais qui facilite grandement l'établissement des budgets. Il faut du temps pour qu'une nouvelle taxe ou contribution s'installe dans le paysage.Il suffit de se rappeler dans quelles conditions Michel Rocard a fait voter en 1990 la CSG ( qui rapporte aujourd'hui plus que l'impôt sur le revenu) pour mesurer combien les bricolages des dernières années sont voués à l'échec et alimentent le sentiment de ras-le-bol fiscal.
Les illustrations sont nombreuses dans la presse dans cette période.
Ouest France 1/10/13 " Sa taxe foncière grimpe de ...912%" en passant de 490 € à 4 007 €. Les élus locaux ayant voté ces changements de tarifs sans vérifier vraiment les incidences, se rétractent et parlent d'"une erreur d'appréciation" !
Ouest-France 7/10/13 " 15 millions de Français ont téléphoné ou se sont rendus aux impôts pour faire part de leur mécontentement ou de leurs interrogations" Evidemment s'ils avaient pris pour argent comptant les discours ministériels qui promettaient que seuls 10 % des contribuables les plus riches seraient concernés par les hausses...Sauf que le contribuable lambda est le fournisseur de ressources de l'Etat, de la commune, de la communauté de communes, du département, de la région , du budget social, pour ne citer que les plus universelles. A chacun de ces échelons, les prescripteurs disent toujours " Je n'ai augmenté que de ..." mais tout cela se cumule, jusqu'à faire de la France l'un des deux ou trois pays au monde où le % des prélèvements obligatoires est le plus élevé.
Personnellement je suis convaincu que nous avons atteint un seuil, qu'il est urgent d'essayer de faire aussi bien , voir mieux, avec des ressources contenus, tant il est vrai que les contraintes sont un puissant levier pour l'imagination et la recherche de solutions efficaces. Par ailleurs, je fais partie des contribuables qui paient volontiers leurs impôts et qui aimeraient bien que de temps en temps les élus, qui vivent souvent bien grâce à nous et sans toujours être assujettis aux mêmes règles, expriment un peu de gratitude pour ce qu'on leur permet de réaliser. Ca fait partie des conditions pour l'acceptation de l'impôt.

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