25 mars 2023

49-3 pourquoi tant de haine ?

 L'article 49-3 de la constitution a été institué pour lutter contre l'instabilité politique " Vous ne voulez pas de mon projet : avez-vous une majorité alternative ?" Il y a des précédents célèbres, la CSG, principale réforme fiscale depuis plus de 30 ans à été proposée par Michel Rocard et adoptée par le 49-3 en 1990. Il a manqué 5 voix pour que son gouvernement soit renversé... Quand je vois l'excitation médiatique sur les 9 voix qui ont manqué pour voter la censure d'Elisabeth Borne, je pense à la IIIè République votée en 1875 avec une voix d'avance, sans  parler de la mort de Louis XVI votée également à une voix près. Si la motion de censure avait été adoptée avec une voix de plus que la majorité nécessaire et renversée le gouvernement, je pense que personne n'aurait remis en cause le  49-3 ! 

Je m'étonne donc de l'acharnement d'éditorialistes en principe modéré comme ceux de Ouest France (22 mars F.X. Lefranc) et de Presse Océan ( Jérôme Glaise) face à l'utilisation du 49-3. Est-ce leur rôle de suivre une partie de l'opinion pour favoriser l'instabilité politique ?

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6 octobre 2021

Bernard Tapie : les pièges de la politique ou comment couler Michel Rocard

 La carrière politique de Bernard Tapie a eu des aspects positifs dans son engagement déterminé contre l'extrême droite et l'impulsion efficace avec Jean-Louis Borloo dans la politique de la ville. En revanche pour un rocardien de mon espèce, il a été celui qui, de fait, a empêché Michel Rocard de participer aux élections présidentielles de 1995. Comment ? En conduisant une liste des radicaux de gauche aux élections européennes de 1994.Habituellement les radicaux se ralliaient à la liste du PS moyennant quelques places. Changement de décor avec ces Européennes : Pas de ralliement, une liste autonome et Bernard Tapie comme tête de liste ( secrètement encouragé par François Mitterrand qui veut torpiller Rocard). Résultat : Tapie fait  plus de 12%, Rocard plafonne à 14,5 %, un échec pour le premier secrétaire contesté du PS. Le piège a fonctionné, Michel Rocard démissionne de son poste et se retire de la course à la présidentielle. En son absence nous aurons Chirac. Ainsi s'écrit ou ne s'écrit pas l'histoire...

A propos de Bernard Tapie, l'hommage surprenant qu'il rendait au service militaire où il avait pris conscience de ses capacités personnelles et de l'égalité des chances. Egalement ses secrets comme le rapport à la foi chrétienne. " Il sera beaucoup pardonné à ceux qui ont beaucoup péché"

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30 octobre 2017

Jacques Sauvageot

Jacques Sauvageot l'un des leaders étudiants de mai 68 ne sera pas là, pour le cinquantième anniversaire qu'Emmanuel Macron envisage de célébrer l'an prochain. Il est décédé samedi dernier à Paris des suites d'un accident de circulation intervenu en septembre.
S'il est quelqu'un qui ne portait pas le titre "d'ancien de..." c'est bien Jacques Sauvageot, qui est resté fondamentalement militant socialiste toute sa vie, proche de Michel Rocard et gardien de la mémoire du PSU. Il a été professeur dans les années 90 à l'école des Beaux-Arts Nantes. Durant cette période nous avons milité et débattu avec lui au plan nantais. Si ma mémoire ne me trahit pas, c'était un groupe qui s'intéressait à l'actualité politique locale et particulièrement à la politique culturelle. Les ambitions  restent flous dans mon esprit, mais la détermination et l'engagement de Jacques Sauvageot faisaient de lui le leader incontestable de ce petit groupe où se retrouvaient des militants ou anciens militants du PS et/ou de Vie Nouvelle.
Je salue sa mémoire et ses grandes qualités humaines.

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10 juin 2017

88-2017 De la France Unie à la France en Marche

Pour avoir vécu comme acteur les élections législatives de 1988 sous la bannière de la majorité présidentielle de la France Unie, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec la situation politique actuelle. Certes la victoire de Mitterrand sur Chirac n'avait pas l'ampleur de celle de Macron sur Marine Le Pen, mais sa victoire à 54 % était néanmoins nette et les législatives s'annonçaient très favorables au camp du président. Sachant qu'une majorité d'électeurs souhaitaient Michel Rocard, Mitterrand avait pris les devants en annonçant qu'il en ferait son premier ministre ( et en lui savonnant la planche par la suite...).
Poussé par Claude Evin, j'ai été le candidat de la France Unie dans la (nouvelle) 10e circonscription dite le Vignoble. Le slogan était très consensuel, très centriste et dans sa Lettre aux Français F. Mitterrand gommait toutes les aspérités et voulait faire oublier la cohabitation très dure avec Jacques Chirac. La campagne avait été passionnante pour le fervent rocardien que j'étais, et l'accueil, l'attente, avec des centaines de participants à certain meeting, était très stimulants. Entourée d'une équipe très sympa j'avais obtenu près de 36 % des voix dans un secteur défini comme nettement conservateur dont le député était Maujouan du Gasset par ailleurs maire de Gorges. Il passait au 1er tour avec 54% des voix. Nous n'étions à l'époque que quatre candidats ( Gautier pour le FN et Gouty pour le PC se partageaient le  reste des voix). Nous n'étions pas dans l'inflation des candidats d'aujourd'hui - 15 sur la 10è - pour la plupart motivés par l'aspect financier des campagnes !
Après le 1er tour, très favorable à la majorité présidentielle, une très forte majorité se dessinait à l'Assemblée nationale. De façon tout à fait inédite, François Mitterrand avait cru nécessaire de dire ( connaissant bien le PS et/ou pour ne pas faciliter la tâche de Michel Rocard) qu'il n'était pas bon "qu'un seul parti ait la majorité absolue des députés". Ce fut le cas et le gouvernement de Michel Rocard a du bagarrer dur pour faire passer certains textes comme la CSG...
Emmanuel Macron est sur une ligne proche de celle de La France Unie et son entente avec Edouard Philippe paraît excellente. La majorité absolue qui se dessine à l'Assemblée Nationale sera-t-elle un cadeau empoisonnée ? On peut le craindre, mais la politique est pleine de risques !

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12 juillet 2016

Rocard , le contre exemple et la frustation

J'extrais de l'édito du Monde du 5 juillet, rendant hommage à Michel Rocard sous le titre " Le contre exemple", le dernier paragraphe qui correspond totalement à ce que je pense. J'ajouterai simplement au chapître de la frustration, celle qu'il a certainement ressentie dans sa vie politique, mais qui lui a donné en contrepartie une énergie fantastique jusqu'aux dernier jours de sa vie.


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9 juillet 2016

Christian Blanc et les cigares

L'hommage  sobre  et émouvant rendu à Michel Rocard aux Invalides, m'a permis de revoir parmi les proches de la famille, Christian Blanc. Brillant haut fonctionnaire, déterminant dans la crise de Nouvelle Calédonie, il était déjà dans les années 70 le  plus proche collaborateur et ami de Michel Rocard.  Il était responsable des rocardiens à la section Javel Grenelle ces mêmes années.
C'était un leader très attachant et pleinement en harmonie avec les choix et la pratique de Michel Rocard. Il s'est illustré   dans de nombreux domaines et a notamment sauvé et modernisé Air France et est à l'origine du service minimum à la RATP qu'il a également dirigé. Il a été aussi responsable du Grand Paris nommé par Sarkozy et contraint de démissionner pour une "fumeuse" histoire de frais de cigares ( dont il était grand amateur, sans doute un souvenir de son stage "révolutionnaire" à Cuba dans sa jeunesse).
Si sa passion des cigares lui ont coûté son poste de secrétaire d'Etat, elle lui a sauvé la vie le 11 septembre 2001. Il travaillait à l'époque pour la banque Merrill Lynch et était au World Trade Center à New York ce jour là. Par chance au moment de l'attentat il était sorti fumer un cigare.
Une bonne raison  pour ne pas s'arrêter de fumer...

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5 juillet 2016

Michel Rocard, les médias et les Guignols

Michel Rocard était un adepte du temps long qui engage pour des décennies. Tous ses choix politiques au pouvoir en sont l'illustration : retraites, fiscalité et CSG, Nouvelle Calédonie, enseignement agricole, décentralisation...Pour cette raison il considérait que les grands médias dominés par l'immédiateté et l'émotion étaient à l'opposé des exigences du débat démocratique. Mais d'un autre côté il savait bien que refuser d'y être présent, c'était se condamner à disparaître du champ politique.
Canal + aux mains d'André Rousselet, l'ami et partenaire de golf de François Mitterrand, s'est distingué à travers les Guignols pour ridiculiser à l'extrême Michel Rocard en le présentant comme un être incompréhensible, bafouillant, et se perdant dans des discours " intellectuels" sans fin. Bref profondément ridicule. Evidemment Mitterrand gardait le beau rôle, ainsi d'ailleurs que Chirac qui a toujours été soutenu par les Guignols. Bien sûr Rocard avait ces dernières années, une expression orale qui pouvait parfois dérouter. Mais ce que j'ai toujours regretté - et souvent constaté - c'est qu'aux yeux de beaucoup de jeunes, peu intéressé par la vie politique, Michel Rocard était ce personnage incompréhensible et ridicule. La guignolisation de la politique et la chape de dérision qu'elle entraine participe largement au désenchantement de notre monde pour reprendre l'expression de Marcel Gaucher.

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3 juillet 2016

Merci Michel

Comme beaucoup je dois mon engagement politique à Michel Rocard. Il a représenté la dignité de la gauche au moment de la guerre d'Algérie. j'ai eu la chance, à mon retour en France en 1974/75, de suivre un séminaire à Paris, qu'il animait sur le thème " Choix politiques, choix économiques" absolument passionnant. J'ai milité en section à Paris 15 e et 14 e pour les choix des rocardiens  sur les orientations du PS. En particulier le congrès de Metz de 1979 où la confrontation Mitterrand Rocard n'était pas seulement celle de deux leaders, mais aussi des choix politiques, étatiste et économie dirigée ( " marxiste") d'un côté, décentralisé et économie ouverte de l'autre. Nous avions perdu , mais le changement de cap de 1983 nous a donné totalement raison. En Loire Atlantique nous formions un courant actif mené par Claude Evin très proche de Michel, comme tout le monde l'appelait. C'est Claude Evin qui m'a poussé a être candidat aux législatives en 88 sur la 10e circonscription du vignoble ( près de 36% des voix, seule Sophie Errante a fait mieux en 2012 !) . Plusieurs rocardiens ou rocardiennes du 44 ont pris des responsabilités comme élus ( Marie Françoise Clergeau et son fils Christophe, Alain Robert, Marie-Odile Bouillé, Gérard  Potiron à la Chapelle/Erdre  et beaucoup d'autres). J'ai fait le choix professionnel en 1995, déçu de ne pas voir Michel Rocard candidat de la gauche à la présidentielle. Nous avons manqué une chance historique. Mais son influence et son bilan ne sont pas seulement d'avoir sauvé le début du 2e septennat de Mitterrand ( RMI, CSG, paix en Nelle Calédonie). Ce qui n'a pas empêché qu'il soit "licencié" avec une côte de popularité supérieure à 50 % pour mettre Edith Cresson à sa place !
Ce qui restera de Michel Rocard c'est une passion et un engagement et une production intellectuel qui le situe dans la lignée de Pierre Mendès-France et des grands leaders socialistes du XXe siècle. C'est un ouverture politique, une absence de sectarisme, une déontologie politique, une haute idée de l'engagement, qui nous manqueront.
A Matignon en 1989, photo des rocardiens candidats aux municipales dans les villes de plus de 10 000 habitants

Merci Michel aussi pour cette remarquable simplicité, l'empathie spontanée, l'invitation à prendre un verre après un cours, l'accueil à Matignon, la réponse à toutes les correspondances ( dans ce blog le 9 décembre 2008 http://polemiquevictor.blogspot.fr/2008_12_01_archive.html, ou, il y a juste un an pour t'inviter à notre Observatoire des médias) et ce souvenir récent d'une conférence à Nantes devant 400 étudiants d'Audencia et Centrale. Qui aujourd'hui à plus de 80 ans sait aussi bien parler à la jeunesse ?
Salut Michel,  Merci et Bon Vent !

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3 septembre 2014

Des sociaux libéraux au PS déjà en 2005

Mais nous étions peu nombreux. La motion sociale-libérale qui était conduite par Jean-Marie Bockel au Congrès du Mans en 2005, avait fait 0,65 % des voix. Je me souviens d'avoir essuyé des sifflets en soutenant cette motion " blairiste" en Assemblée Générale départementale. Beaucoup de ceux qui l'avait fait, ont par la suite quitté le PS et en premier lieu JM.Bockel. Mais on peut relire avec intérêt ce texte qui détonnait par rapport à la motion tiédasse majoritaire ( Hollande). Je suis sûr qu'on y retrouverait les éléments de discours de Manuel Valls. Dix ans après...
Au moins Valls a le mérite de la constance dans ses idées. Il n'avait pas voté cette motion ( ce qui aurait été un suicide politique) mais son engagement dans cette optique a toujours été très clair. Très "parler vrai" à l'image de son maître Michel Rocard. Si le PS lui laisse un peu les coudées franches, je pense qu'il peut réussir ( à condition de ne pas se laisser entraîner par les bobo-libertaires). Les Français ont besoin d'une personnalité comme lui.
La période me fait penser à 89/92 quand Rocard était premier ministre avec Mitterrand président, nettement moins populaire que son chef de gouvernement, et qui n'avait eu de cesse de lui rendre la vie impossible. Ce peut être une tentation pour Hollande s'il faisait une croix sur 2017. Mais je crois qu'il est idéologiquement proche de Valls, et qu'il a absolument besoin du "remorqueur" Valls pour avoir une chance de remonter - un peu  - la pente.

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29 octobre 2013

Rocard et les médias : assassinat de civilisation en cours


Passionnante prestation de Michel Rocard à Audencia dans le cadre des conférences ISEGORIA devant un amphi de 4 à 500 étudiants captivés. Le thème était « La gauche à l’épreuve du pouvoir, des épines et des roses » une magistrale et plutôt pessimiste fresque historique, que notre Michel de 83 ans, a déroulé avec une grande maîtrise pendant plus d’une heure.
A l’occasion des questions, des propos sans concession sur le monde médiatique qui participe de son point de vue à un déclin de la démocratie : « Nous nous amusons à en crever ! » « Un assassinat de civilisation est en cours ». Il met en cause, l’ironie et dérision généralisées, sans qu’à aucun moment le respect des institutions puisse être entendu : « Autrefois le bouffon du roi - qui avait une totale liberté de parodie – n’était jamais admis dans la cathédrale, lors du couronnement du roi ». Ce temps de respect n’existe plus, et à bien des égards, comme le souligne Jacques Pilhan « Le système est totalitaire ». Avec toutefois la possibilité qu’Internet brise cette uniformité.

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10 octobre 2013

Légèreté fiscale

En matière fiscale, tous les spécialistes s'accordent sur quelques principes établis et vérifiés depuis longtemps :
" Trop d'impôts tuent l'impôt" c'est à dire qu'à partir d'un certain niveau de prélèvement, les contribuables développent des stratégies - légales ou non - qui entraînent des rendements décroissants et une fuite de la matière imposable.
" Il vaut mieux un impôt ou une taxe à taux faible, qui touche beaucoup de monde, qu'un impôt ou une taxe à taux élevé qui touche un nombre très limité de contributeurs" Cela peut mettre à mal les grandes idées redistributrices en matières de revenus, mais la fonction première de l'impôt est de fournir des ressources.Les autres objectifs ne peuvent venir qu'ensuite.
" Les bons impôts sont les impôts vieux" C'est un constat d'expérience, qui ne favorise peut-être pas l'imagination fiscale, mais qui facilite grandement l'établissement des budgets. Il faut du temps pour qu'une nouvelle taxe ou contribution s'installe dans le paysage.Il suffit de se rappeler dans quelles conditions Michel Rocard a fait voter en 1990 la CSG ( qui rapporte aujourd'hui plus que l'impôt sur le revenu) pour mesurer combien les bricolages des dernières années sont voués à l'échec et alimentent le sentiment de ras-le-bol fiscal.
Les illustrations sont nombreuses dans la presse dans cette période.
Ouest France 1/10/13 " Sa taxe foncière grimpe de ...912%" en passant de 490 € à 4 007 €. Les élus locaux ayant voté ces changements de tarifs sans vérifier vraiment les incidences, se rétractent et parlent d'"une erreur d'appréciation" !
Ouest-France 7/10/13 " 15 millions de Français ont téléphoné ou se sont rendus aux impôts pour faire part de leur mécontentement ou de leurs interrogations" Evidemment s'ils avaient pris pour argent comptant les discours ministériels qui promettaient que seuls 10 % des contribuables les plus riches seraient concernés par les hausses...Sauf que le contribuable lambda est le fournisseur de ressources de l'Etat, de la commune, de la communauté de communes, du département, de la région , du budget social, pour ne citer que les plus universelles. A chacun de ces échelons, les prescripteurs disent toujours " Je n'ai augmenté que de ..." mais tout cela se cumule, jusqu'à faire de la France l'un des deux ou trois pays au monde où le % des prélèvements obligatoires est le plus élevé.
Personnellement je suis convaincu que nous avons atteint un seuil, qu'il est urgent d'essayer de faire aussi bien , voir mieux, avec des ressources contenus, tant il est vrai que les contraintes sont un puissant levier pour l'imagination et la recherche de solutions efficaces. Par ailleurs, je fais partie des contribuables qui paient volontiers leurs impôts et qui aimeraient bien que de temps en temps les élus, qui vivent souvent bien grâce à nous et sans toujours être assujettis aux mêmes règles, expriment un peu de gratitude pour ce qu'on leur permet de réaliser. Ca fait partie des conditions pour l'acceptation de l'impôt.

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17 novembre 2012

Hollande, les arrière-pensées

La dernière conférence de presse de François Hollande me fait penser à une citation du général de Gaulle qui disait : " Il faut parfois se mettre en accord avec ses arrière-pensées."
Car quoi que l'on dise, c'est bien, comme l'indique Le billet d'Arnaud Parmentier dans Le Monde, un virage social libéral qu'a choisi le président, en faisant prévaloir une économie de l'offre, alors que la gauche traditionnelle opte plutôt - sous la pression de l'extrème gauche - pour une économie de la demande. Comme le disait Tony Blair et qui a bien fonctionné en Grande Bretagne : passer du " Plus d'impôts pour plus de redistribution" à " Plus d'économies pour plus d'investissement"
Je m'en réjouis et pense aux quelques adhérents du PS qui dans la préparation du congrès du Mans en 2005, soutenaient avec Jean-Marie Bockel, une motion sociale libérale. Je me souviens même avoir joué les kamikazes à la Cité des congrès de Nantes, en défendant, en présence de Vincent Peillon et Jean-Marc Ayrault, cette motion en AG départementale. Et récolté pas mal de sifflets ! Notre score avaient été sans appel 0,7 % au niveau national. Désespérant ! Certains, dont J.M.Bockel, en avaient tiré les leçons en regardant du côté de la droite et de Sarkozy. Mais d'autres comme Manuel Valls ( je ne sais pas s'il accepte le qualificatif ) ont maintenu à gauche, ce choix du réalisme, comme l'avait fait Rocard en d'autres temps. Une fois de plus comme en 1983, les faits - toujours têtus - leur donnent raison.

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8 juin 2012

Photo Hollande, gazon et champignons

Beaucoup de choses dites à propos de la photo de François Hollande, qui à l'évidence situe le président dans une triple filiation : Chirac pour le même cadre et la Corrèze, Mitterrand( et Rocard pour le côté un peu emprunté comme Michel avec Tonton à Latche) et le côté " J'aime bien l'herbe et les oiseaux" et Pompidou pour la simplicité.
Mitterrand qui était un fervent pratiquant du golf, aurait trouver que la pelouse de l'Elysée est bien mal entretenue avec une herbe aussi haute ! Un panier à la main et notre président est aux champignons, même si c'est un peutôt pour la saison.

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28 septembre 2011

Hollande 2012, Valls 2017

Le deuxième débat des primaires citoyennes conforte pleinement mes impressions d'après meeting à Nantes mercredi dernier. François Hollande a bien intégré la dimension présidentielle, le dialogue avec les Français, et va nous faire la stratégie de François Mitterrand en 1988 avec "La lettre aux Français" et le thème de la France Unie. J'ai fait campagne sur ce thème pour les législatives qui ont suivies les présidentielles, et je peux dire que ça marchait formidablement: J'y croyais et Michel Rocard était à Matignon. La suite a été moins glorieuse...
J'aime bien la pugnacité et la franchise de Manuel Valls. Avoir un discours social libéral au PS n'est pas facile, mais je suis convaincu que le PS dans 5 ans aura totalement intégré ses positions et qu'il sera au centre de gravité de la gauche de gouvernement.

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20 février 2011

Michel Rocard : Quel punch !

Conférence débat de Michel Rocard mercredi dernier à l'invitation de Terra éco et devant un amphi des Beaux Arts archi-comble.
Toujours aussi tonique notre Michel, toujours plein d'idées, ayant un plaisir visible à prendre son temps pour exposer une question - la taxe carbone par exemple - ou un point de vue.Tout ce que les médias refusent aujourd'hui.
Un vaste panorama sur un sujet qui lui tient à coeur : Le contrat ou La contrainte. Michel Rocard reste un orphelin inconsolable d'une sociale démocratie à la française avec des syndicats forts et une prépondérance de la négociation.Une explication intéressante du commandement centralisé en France lié au fait que la France soit venu au commerce par les voies de terre et non par les fleuves à la différence de pays comme l'Allemagne ou les Pays Bas. Le centralisme va à l'encontre de la négociation. L'importance aussi de la Commune sévèrement réprimée et qui a engendré un syndicalisme français révolutionnaire et anti politique. En France 70% du statut du salarié dépend de l'Etat. Il y a 8,5 % de syndiqués contre 75 % en Suède.
Autres chiffres : nous vivons 140 fois mieux que nos arrières grands parents; nous avons gagné 18 ans de vie depuis 1945.Un petit complet aussi sur " La capacité colérique de la France" citation de Lénine.
Il reste un farouche partisan de la réduction du temps de travail estimant que l'arrêt de la réduction du temps de travail à partir de la 1ère crise pétrolière, après 50 ans d'un mouvement parallèle de croissance et de réduction du temps de travail, a été un facteur déterminant de la croissance du chômage depuis cette date. Les 35 h n'ont pas été inutiles mais mis en place par la loi ils ont été beaucoup moins efficaces que s'ils l'avaient été par la négociation.
Après une profession de foi écologiste au secours de la planète - je trouve qu'il a vite fait de trouver des crimes contre l'humanité et beaucoup d'excès avec la terre comme " poëlle à frire" - il termine sur la necessité de réformer le capitalisme en définissant par la loi les modalités de gouvernance des entreprises ( des salariés dans les Conseils d'Administration).
Un ami me disait à l'issue de la conférence " C'est le retour à l'autogestion !" Sacré Michel Rocard !

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26 novembre 2010

Claude Allègre à L'Observatoire universitaire des médias



En dépit d'un état grippal certainement fatigant, Claude Allègre a tenu devant l'amphi Kernéïs plein, un exposé clair, structuré, et convaincant sur les rapports entre la science et les médias. A la lumière d'une grande culture, de nombreux exemples historiques et de nombreuses anecdotes( le mammouth à dégraisser et la responsabilité de Plantu!), mais surtout une grande hauteur de vue sans polémiques inutiles, il a souligné plusieurs points essentiels:
La bombe atomique a mis la science en débat dans la presse
Pendant plusieurs décennies les rapports sciences médias ont été équilibrés avec de journalistes chercheurs d'information.
La vulgarisation scientifique est difficile et par sa nature même la science ne peut être d'actualité.
Nous sommes aujourd'hui dans une phase de manipulation des médias en raison d'intenses lobbyings des chercheurs ( budgets cf. NASA, ITER etc)
Une piste pourrait être la vulgarisation scientifique par internet où l'on peut mettre les documents sources à disposition
" je crois au métier de journaliste , écrire pour le grand public cela s'apprend "

En vrac:
" je ne lis pas ce que l'on écrit sur moi"
Ombres et lumières du bilan de N. Sarkozy était le titre de la chronique pour Le Point la semaine dernière : c'est devenu en titre " Le plaidoyer de C.Allègre pour Sarkozy"
A propos des universités permanentes : L'égyptologie a été sauvée par les retraités
" La science n'est pas la démocratie"
"65 % des membres du gouvernement chinois sont des ingénieurs ou des scientifiques "
La science fait peur"
Le mammouth à dégraisser n'a jamais été dit sous cette forme et ne concernait que l'Administration centrale ( c'est comme pour Rocard avec " La France ne peut accueillir..."

Interview sur tvreze, reprise par lePost.fr

href="http://http://www.lepost.fr/article/2010/11/26/2319076_claude-allegre-si-les-medias-sont-contre-le-progres-alors-on-deviendra-un-pays-sous-developpe.html">

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15 juillet 2010

Halte au feu !

Message adressé au journal Le Monde
"Halte au feu" ! je rejoins le point de vue de bon sens de Simone Veil et Michel Rocard dans vos colonnes, et m'interroge sur votre acharnement dans cette campagne de lynchage médiatique à l'égard d'Eric Woerth : combien de colonnes à la une depuis un mois, sur des soupçons, des proximités, mais pas vraiment de fait précis !
Faut-il voir dans cette campagne la nouvelle proximité - je me mets aussi au soupçon - avec Médiapart qui a désormais en commun avec le Monde, deux financeurs communs, messieurs Bergé et Niel, auxquels on pense certainement plaire, avec cette forme d'information.
Personnellement ma fidélité au Monde depuis 50 ans, et les 35 euros d'abonnement mensuel, sont mises à rude épreuve. Heureusement je suis aussi abonné à Ouest-France et à La Croix, qui sans négliger cette actualité, me donne une hiérarchie de l'information, plus proche de la conception que j'ai d'un journalisme responsable.
Bien à vous.

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11 juillet 2010

Christian Blanc

Je garde toute ma considération à Christian Blanc que j'ai cotoyé et avec qui nous avons milité - avec également Jacques Maillot - chez les rocardiens de la section 14è Plaisance du PS dans les années 75 - 80. Bien sûr cette histoire de cigares est lamentable et condamnable, mais s'il faut nettoyer les écuries d'Augias, il faut le faire pour tout le monde, car les 1200 € reprochés à Christian Blanc et remboursés, c'est bien peu de choses à côté des 70 millions d'euros dépensés - ou mis de côté ! - chaque année, par nos parlementaires sans aucun contrôle ( cf.mon papier du 29 juin )...
Christian Blanc avait en charge le chantier du Grand Paris, qui vaut bien quelques cigares : il y manquera. Faut-il rappeler que comme bras droit de Michel Rocard, avec Edgar Pisani, il est le principal acteur des accords de paix en Nouvelle Calédonie en 1988, après les sinistre tueries d'Ovéa. Qu'il a sauvé Air France de la faillite et en a fait une des premières compagnies aériennes au monde, qu'il aussi révolutionné la culture d'entreprise à la RATP, son engagement à Action contre la faim, etc. De tout cela une grande partie de la presse montonnière, pressée et paresseuse, ne dit pas un mot, tout à la satisfaction de faire plaisir à l'opinion en disant avec elle " tous pourris ! Coupons les têtes qui dépassent !".

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15 janvier 2009

Salut à Michel Rocard




J'avais écrit ce texte en février 2004 - publié dans OF - alors que le PS voulait écarter Michel Rocard d'un mandat européen. Il y a réalisé depuis cette date et aussi antérieurement, un travail considérable et unanimement salué.
En ce jour où il met fin à son mandat de député européen, je salue son itinéraire, la constance de ses engagements, sa grande probité et son apport intellectuel considérable.
Rappeler ce modeste soutien, c'est ma façon de lui rendre hommage.




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9 décembre 2008

Petite correspondance avec Michel Rocard

Bonjour,

Merci pour votre passionnante intervention hier matin sur France Culture, et l'exposé - avec le temps nécessaire - des causes essentielles de la crise. Deux remarques quand même.
A propos du RMI et l'augmentation de la précarité, comment peut-on parler que des aspects monétaires et ne pas évoquer la dimension de précarité affective, le délitement du lien sociale, la multiplication des situations monoparentales ?
J'ai été choqué de votre mépris à l'égard de Jean-Marie Bockel et le lancement de la Gauche Moderne " quelques dizaines de militants !" Je n'en suis pas membre mais j'avais soutenu lors du précédent congrès du PS la motion 4 Sociale Libérale, qui avais fait un score ridicule, c'est vrai, mais quand on croit au libéralisme économique classique, faut-il avoir honte de l'affirmer ? Au PS depuis 1974, élu local pendant 12 ans, je ne me reconnais plus dans ce parti où personne " ne parle vrai "
Bien à vous avec mon meilleur souvenir.
Réponse de Michel Rocard :
Cher Jean-Claude,
Merci de votre message. Mais quelle erreur de "traduction". J'ai de l'amitié et aucun mépris pour Jean-Marie Bockel. Lui même sait comme moi qu'il faut au moins 30 ans pour faire un grand parti. Le reconnaître est de la lucidité. Certainement pas du mépris.

Bien à vous
Michel Rocard

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