22 mars 2023

Macron, un décor à la Giscard

 Le plan d'ensemble du décor de l'interview ce midi d'Emmanuel Macron m'a sauté au yeux : le décor des adieux grandiloquents de Giscard en 1981 après sa défaite face à Mitterrand. Décor sinistre, presque en noir et blanc, avec les trois intervenants autour d'une petite table style pique nique ! Je ne saisis pas très bien le message que les communicants de l'Elysée ont voulu faire passer : c'est pas la fête ici ? On vit comme si l'huissier était passé saisir tous les meubles et tableaux ?

Heureusement le verbe présidentiel est toujours aussi brillant et clair. Etre convaincant est plus difficile dans le contexte actuel...

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17 janvier 2020

Merci Macron !

Ce n'est pas de l'ironie mais une vraie satisfaction éprouvée en lisant Ouest France ce matin
Voilà des années - 10 ans exactement - que j'ai fait cette proposition dans un article " Pour sauver la presse avec ses lecteurs". 

Si l’on considère que la presse écrite quotidienne est un élément indispensable et même vital, de la vie démocratique -  comme le sont les partis politiques -  il serait logique que l’abonnement à un quotidien, qui est un engagement financier non négligeable, mais si important pour la santé financière des journaux, soit favorisé fiscalement comme l’est l’engagement dans un parti politique. C’est à dire qu’il donne droit à un crédit d’impôt du même ordre que celui accordé aux citoyens qui font vivre la démocratie à travers les partis politiques. L’avantage serait double : pour le lecteur citoyen qui a parfois bien du mérite à payer d’avance un service dont la quotidienneté est souvent décalée et la régularité parfois aléatoire ; pour les journaux qui logiquement préfèrent dépendre de la fidélité de leurs lecteurs, plutôt que de subventions directes de la puissance publique. La mise en œuvre d’un tel dispositif est simple. Il suffit de prévoir cette possibilité dans la Loi de finances. Le parallélisme avec les cotisations aux partis politiques peut être copié à cet égard.

Je l'ai fait connaître à de nombreux invités de l'Observatoire des médias de l'université permanente. Elle a été reprise très positivement par Bruno Frappat dans sa chronique hebdomadaire dans La Croix il y a quelques années, et je l'ai renouvelée à l'occasion du dialogue en cours Citoyens Médias.
Cela vient peut être un peu tard et mettre ça sous conditions de ressources - un travers macronien permanent - va limiter fortement la portée de cette mesure. C'est néanmoins un premier pas dans le bon sens.

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10 juin 2019

La lettre intégrale d'Henri Ferquet

Le 6 juin Emmanuel Macron  à l'occasion du 75 ème anniversaire du débarquement, a lu la lettre extrêmement émouvante d'un jeune résistant de 16 ans, Henri Ferquet fusillé par les Allemands. Il est beaucoup moins connu que Guy Mocquet, mais son sacrifice n'en n'a pas moins été admirable. La lettre n'a pas été lue intégralement. Certains passages omis expliquent pourtant les motivations fortes de son engagement.
https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/06/est-il-vrai-que-macron-n-a-pas-lu-l-integralite-de-la-lettre-d-henri-fertet-jeune-resistant-fusille_1731992?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1559796887

Source : Checknews - Libération

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16 décembre 2018

Toucher à la fiscalité...

Emmanuel Macron fait l'expérience d'une "loi" fiscale à laquelle sont confrontés les gouvernants qui veulent faire bouger les lignes. Elle peut s'énoncer ainsi : si vous accordez une réduction d'impôts ou une réduction de taxes à une catégorie de contribuables, il est vain d'attendre de leur part une certaine reconnaissance ou un soupçon de gratitude. Nenni ! Cette mesure n'est que la réparation normale d'une grande injustice, ou une mesurette sans importance au regard de tout ce qui est prélevé à côté. A contrario, si vous augmentez une taxe pour un motif à priori justifié ou si vous effectuez un prélèvement  exceptionnel en raison de circonstances exceptionnelles, ou diminuer même de quelques euros un avantage "acquis", vous allez devoir affronter une levée de boucliers contre une injustice sans nom qui vous disqualifie définitivement. On peut en déduire que n'importe quelle disposition nouvelle en matière de fiscalité, fait beaucoup plus de mécontents que de contents, et n'est pas payante politiquement. Faut il alors désespérer de toute réforme fiscale ? je suis parfois incité à le penser. Un exemple flagrant : l'impossible réforme de la fiscalité locale depuis sa mise en place dans les années 70. Tous les projets de réformes mis en oeuvre depuis cette date pour avoir un système plus juste, plus équilibré, suivant l'évolution économique,  sur lesquels l'Administration a travaillé parfois très longtemps, ont tous échoués, le pouvoir politique refusant au dernier moment de courir un risque politique disproportionné. D'où ce dicton des fiscalistes chevronnés " Les seuls bons impôts sont les impôts vieux". Désespérant ? En tout cas je ne crois pas qu'on puisse bouleverser le système du jour au lendemain.

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27 avril 2018

Macron, Pleynel, Bourdin, réquisitoire et autocritique

Dans sa chronique hebdomadaire de La Croix (22.04.18), Bruno Frappat qui ne manque pas d'expérience journalistique,  est impitoyable à l'égard de ses deux confrères interwieveurs du Président de la République le dimanche 15 avril. Il en tire aussi une leçon de journalisme adaptée à notre époque. Extraits.



Le journalisme est un métier dévoyé par les maléfices de la télévision. Il ne s’agit plus de mettre en avant le réel mais de se faire voir soi-même, « Voyez mes ailes » dans une compétition de l’ego (« J’ai été bon? ») qui n’épargne que peu de vedettes de l’écran, de ces gens qu’on reconnaît dans la rue et n’en sont pas peu fiers même s’ils affectent d’en être lassés. Montrer sa bobine ne suffit pas, il faut se forger un personnage typé, bien installé dans une posture et campé, à coups de « talk-shows », dans le décorum de la culture audiovisuelle. Bourdin, c’est son métier et même son charisme, il est l’homme intraitable de la petite aube qui met sur le gril ses interlocuteurs sans ménagements avant de partager café et viennoiseries avec eux. Il est du genre qui ne s’en laisse pas conter, de ceux à qui « on ne la fait pas, ah mais! » Il est plutôt courtois à l’ordinaire. Mais, ce soir-là, il s’était mué en agresseur donneur de leçons, bretteur méchant accusant quasiment le chef de l’État de mensonge éhonté. Bourdin sorti de ses gonds était plus grimaçant que nature. Quant à Plenel, plus narquois que jamais derrière ses regards dissimulés, il méditait ses coups tordus avec la gentillesse d’un bolchevik envisageant la présence d’un social-traître dans le studio. Ce« trotskiste culturel », comme il aime à se définir lui-même, se voyait agent de l’histoire en train de se faire et défenseur non pas seulement de la veuve et de l’orphelin mais de l’humanité entière au nom d’une vertu intraitable qui sentait son Robespierre numérique. Il était comme dressé seul face aux atrocités des riches et des puissants.



N’est-ce pas que ces deux-là, ce soir-là, ont joué ensemble à caricaturer tout ce que nous avons, chacun dans notre registre et à notre place, considéré comme le sel de notre activité? N’as-tu pas, éditorialiste, passé ta vie à trancher de tout et de rien, y compris de choses auxquelles tu ne connaissais ni mie ni miette? N’as-tu pas, chroniqueur, répandu sur la terre entière tes présupposés, tes à-peu-près, tes mensonges même, sans te tenir modestement au plus près des vérités des autres? N’as-tu pas été toi aussi imposteur pour d’autres, irrespectueux comme les deux énergumènes qui, dimanche, ont déshonoré le métier? N’as-tu jamais péché par prétention, mauvaise foi ou excroissance de ton ego, vaine gloriole et abus de position?
Si cette émission n’a servi qu’à pousser les journalistes à s’interroger sur le sens de leur métier et les limites de leur potentat, elle n’aura pas été seulement une caricature de démocratie mais une pédagogie utile pour les confrères de demain. On leur souhaite de se faire projeter dans les écoles de journalisme cette funeste séquence pour qu’ils sachent ce qu’il ne faut pas faire si l’on veut s’attirer un minimum de respect et de considération.
Bruno Frappat ( La Croix 22.04.2018)


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16 avril 2018

Démographie Afrique, ce que dit Stephen Smith

Dans son interview fleuve et remarquable de hier soir sur BFM, Emmanuel Macron,  sur les migrations a cité  un  seul journaliste : Stephen Smith, à propos de son livre publié en février chez Grasset La ruée vers l'Europe, La jeune Afrique en route vers le Vieux Continent.
Qui est Stephen Smith ?

Stephen Smith est journaliste-écrivain et universitaire. Il a été journaliste Afrique à Libération de 1988 à 2000 et au Monde de 2000 à 2005. Il est professeur à l'université de Duke aux Etats-Unis où il enseigne les études africaines. Il a publié une quinzaine d'ouvrages en France comme le passionnant reportage de terrain, Voyage en Postcolonie . le Nouveau Monde Franco-Africain (Grasset 2010) ou Comment la France a perdu l'Afrique (avec Antoine Glaser) Edit. Hachette pluriel 2006. Depuis longtemps, au regard de mes huit ans de coopération sur ce continent, je le considère comme l'un des meilleurs spécialistes de l'Afrique contemporaine.

Que dit Stephen Smith ?
1 - L'union européenne compte aujourd'hui 510 millions d'habitants vieillissants; l'Afrique 1,25 milliard, dont 40% ont moins de quinze ans. En 2050, 450 millions d'Européens feront face à 2,5 milliards d'Africains. D'ici à 2100, trois personnes sur quatre venant au monde naîtront au sud du Sahara.
2 - L'Afrique "émerge". En sortant de la pauvreté absolue, elle se met en marche. Dans un premier temps, le développement déracine : il donne à un plus grand nombre les moyens de partir. Si les Africains suivent l'exemple d'autres parties du monde en développement, l'Europe comptera dans 30 ans entre 150 et 200 millions d'Afro-Européens, contre 9 millions à l'heure actuelle.
3 - Une pression migratoire de cette ampleur va soumettre l'Europe à une épreuve sans précédent, au risque de consommer la déchirure entre ses élites cosmopolites et ses populistes nativistes. L'Etat providence sans frontières est une illusion ruineuse. Vouloir faire de la Méditerranée la douve d'une "forteresse Europe" en érigeant autour du continent de l'opulence et de la sécurité sociale, des remparts -des grillages, un mur d'argent, une rançon versée aux  Etats policiers en première ligne pour endiguer le flot - corrompt les valeurs européennes.
4 - L'égoïsme nationaliste et l'angélisme humaniste sont unanimement dangereux. Guidé par la rationalité des faits, l'essai de géographie humaine de Stephen Smith, assume la nécessité d'arbitrer entre intérêts et idéaux.

Stephen Smith ne donne pas de solutions toutes faites. Il aborde plusieurs hypothèses antagonistes ou complémentaires, et attire l'attention sur la politique espagnole dans ce domaine. Un essai nécessaire pour un grand débat.
A signaler le livre de son épouse Géraldine Smith paru en 2016 ( Stock) Rue Jean-Pierre Timbaud Une vie de famille entre barbus et bobos. Une sorte de concentré des fractures françaises.

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23 janvier 2018

NDDL, sondages contradictoires ?

Mercredi17 janvier, quelques heures après l'annonce d'abandon du transfert de l'aéroport de Nantes, l'institut ELABE pour BFM publiait un sondage annonçant l'approbation massive de cette décision par l'opinion française. 74 % l'approuverait contre 26 %. Première surprise : sur les 1 000 personnes interrogées ( par internet) aucune personne sans opinion...dans les heures qui suivent la décision c'est à dire en plein après-midi ?
Ayant suivi cette actualité sur divers médias, j'ai pu constater que les commentateurs - parisiens pour la plupart et émettant un certain nombre de "bobards" pour reprendre l'expression" facknews" d'Emmanuel Macron - les commentateurs,  disais-je, dans leur grande majorité se sont emparés de ce sondage pour saluer positivement la décision d'Edouard Philippe, son habileté politique ou le courage manifesté à cette occasion.
Le sondage mensuel de popularité publié aujourd'hui par ODAXA, apporte un sérieux bémol à ce concert de louanges. La popularité d'Emmanuel Macron, qui avait fortement augmentée en décembre, chute de - 5 points à 49 % ce mois-ci, et celle d'Edouard Philippe de - 7 points. Quant à  Nicolas Hulot c'est - 11 points à 34 %...Pour un exécutif qui volerait de succès en succès, c'est "ballot" pour reprendre l'expression d'un ami.

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2 janvier 2018

Pourquoi Macron va dire Oui (suite)

Dans le discours des voeux 2018 d'Emmanuel Macron, cet extrait :



Mes chers concitoyens européens, 2018 est une année toute particulière et j'aurai besoin cette année de vous. Je souhaite en effet que par ces consultations citoyennes, vous puissiez vous exprimer, dire ce que vous voulez pour l'Europe quelques mois avant nos élections européennes et permettre à vos gouvernants de dessiner un grand projet ; 

Ce qui est proposé pour l'Europe ne peut qu'être valable pour les consultations citoyennes qui ont déjà eu lieu, et pour lesquelles une décision doit être prise (NDDL).

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19 décembre 2017

Aéroport, pourquoi Macron va dire Oui

Macron va dire Oui en janvier au transfert de l'aéroport Nantes Atlantique à NDDL. Pour au moins quatre raisons.
1 - Pendant la campagne électorale, il a pris position dans ce sens notamment en raison du vote exprimé par les électeurs de Loire Atlantique " je suis pour respecter cette décision" disait-il, il y a dix mois sur France Inter. Opinion confirmée, semble-t-il dans des conversations "Off" avec des journalistes.
2 - Ses choix politiques vont dans le sens d'une restauration de l'autorité de l'Etat, bien mise à mal depuis des années dans ce dossier. Sur le plan du droit, sur le plan politique, nous arrivons au bout d'un processus pour lequel une majorité de Français souhaite une décision claire. Il faut en finir avec les tergiversations, les ambiguïtés.
3 - Le rapport des médiateurs a fait le maximum pour explorer les hypothèses défendues par les opposants. C'est une satisfaction qui leur a été donnée, et il fallait passez par là, pour équilibrer les choses et ne pas créer de bombes à retardement. Mais concrètement,  et en creux, le rapport montre que la solution " aménagement de l'aéroport" n'est pas décisive, qu'elle n'est qu'une solution à moyen terme, globalement aussi coûteuse que le transfert, et source de délais, de contentieux et de difficultés mal évaluées et mal maîtrisées.
4 - Un argument conjoncturel, enfin, qui est un signe : La décision devait intervenir avant la fin de l'année. Elle a été reportée en janvier. Pourquoi ? Parce que Emmanuel Macron va confirmer son Oui, et qu'il était impossible de l'annoncer juste avant les fêtes de fin d'année, sans livrer le centre de Nantes et ses commerces en pleine activité, au vandalisme et à la casse. Un effet médiatique désastreux pendant " La trêve des confiseurs" .  Il aurait fallu mobiliser des forces de l'ordre - si fortement sollicitées cette année - à une période où l'aspiration à la vie familiale et festive est le plus largement partagée.
Voilà pourquoi les forces de l'ordre seront mobilisées à NDDL en janvier, quand Macron annoncera sa décision positive.

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14 décembre 2017

Aéroport , un choix très lourd pour Macron et pour l'Ouest

Comme prévu, les médiateurs désignés par le gouvernement ont rendu un rapport conforme à l'appréciation qu'ils avaient initialement sur le projet de transfert de l'aéroport Nantes Atlantique : deux sur trois étaient hostiles. En reprenant les arguments des opposants au transfert, en augmentant certains chiffres, en minorant d'autres, en ignorant l'indemnisation de Vinci, ils veulent faire apparaître la rénovation de Nantes Atlantique comme une alternative crédible. L'avantage de ce rapport est de mettre en avant un certain nombre des objections des opposants. Peut être de rééquilibrer le débat, si cela était nécessaire. J'en doute, en raison du forcing des médias qui dans leur grande majorité - comme à l'habitude - ont pris le parti "des petits contre les grands".
Emmanuel Macron a les éléments pour décider. Pour moi qui je dois le préciser, aura beaucoup plus d'inconvénients avec le nouvel aéroport qu'avec l'actuel ( passer de 20 minutes de trajet, à 1 h 30), le transfert doit s'imposer. Il en va de l'avenir économique de notre région. L'aéroport n'est pas seulement une question d'emprise*, de coût comparatifs, de respect de la consultation publique votée à 55,17 % par la majorité des habitants de Loire Atlantique. C'est un grand équipement structurant pour l'Ouest. Déjà Nantes est à l'écart des nouvelles lignes LGV qui mettent Bordeaux à deux heures de Paris, Rennes à une heure trente, alors que la capitale de région en est toujours à deux heures (au mieux !) comme en 1989. Si tous les élus locaux se sont retrouvés pour soutenir le transfert, les carences de certains - je pense au département 44 - dans l'équipement routier et les franchissements de Loire, font que nous accumulons les retards par rapport aux autres capitales régionales de l'Ouest. Ce n'est quand même pas un hasard si tous les responsables d'exécutifs politiques et économiques se prononcent pour le transfert. Le choix présidentiel doit être dans la ligne politique qui l'a conduit au pouvoir. La restauration de l'autorité de l'Etat, un choix assumé et explicité pour un équipement du XXIè siècle, et le respect de la démocratie.

* La comparaison de NDDL (DUP à 1650 ha, 537 ha à l'ouverture, dont 147 bitumés) au Larzac ( La zone militaire passait de 3 000 à 17 000 ha) est une des aberrations entendues dans des débats télévisés...Faut-il rappeler que ces emprises sont inférieures à l'étalement urbains chaque année dans le département 44 ?

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28 novembre 2017

Macron : conflit de génération ?

Emmanuel Macron entre-t-il, consciemment ou non, dans un conflit de génération  ? la question me vient à l'esprit avec son discours aujourd'hui à Ouagadougou devant les jeunes étudiants. J'ai le sentiment d'être dans la cible.
Il y a bien sûr, les mesures fiscales ou sociales visant les retraités et l'augmentation de 25% du taux de la  CSG sur les pensions à partir du 1er janvier. Mesure complétée pour les membres des classes moyennes supérieures par le maintien de la taxe d'habitation. Je suis dans les 20% des contribuables non exonérés (et la TH est exorbitante dans beaucoup de régions !) Après 2018 la TH ne va pas manquer d'augmenter rapidement puisqu'elle touchera uniquement des contribuables "aisés"...Les choix politiques sont respectables, encore faudra-t-il que les modalités pratiques soient validées par le conseil constitutionnel, car pour cette dernière mesure, "l'élastique" semble bien tendue au regard de l'égalité devant l'impôt.
Son discours du jour au Burkina Faso " Pays des hommes intègres" où il dénonce les crimes de la colonisation commis par les européens résonne bizarrement à mes oreilles. Ils ont eu lieu c'est certain, mais pour reprendre une formule macronienne, " en même temps" grâce à la colonisation et à la Françafrique,  Emmanuel Macron a pu faire un discours compris par des millions d'africains. Il fait son voyage dans des pays, qui à l'image de la zone euro, sont dans une zone de monnaie unique avec le franc CFA. Ce franc CFA, qui  assure la stabilité monétaire indispensable pour le développement. Sans parler de toutes les infrastructures médicales, d'éducation, d'urbanisme et d'équipements publics.
La façon dont E.Macron renvoie ceux qui ne sont pas de sa génération, "aux ténèbres" de l'obscurantisme est tout à fait choquante, (à l'image de Jack Lang en 1981 parlant " Du passage de l'ombre à la lumière" à propos de l'arrivée de la Gauche au pouvoir).
A l'âge où j'étais plus jeune que Macron, à partir de 1966, j'ai passé huit ans en Afrique francophone au titre de la coopération. Plutôt que de m'ennuyer dans une caserne, je suis parti faire mon service national au Congo Brazza puis ai travailler en coopération dans ce même pays et en Côte d'Ivoire. Avec des jeunes enseignants, ingénieurs, cadres de la fonction publique, nous avons fait le job, formé des cadres locaux, préparé sérieusement le passage de relai, et appris à mieux connaître et aimer ces pays. Un vécu qui vaut bien les 6 mois de stage passés par le jeune énarque Macron dans une ambassade !
Alors Monsieur le Président "ne jeter pas le bébé avec l'eau du bain", ne méprisez pas les anciens, cessez de ne voir qu'une couleur, ne soyez pas arrogant et donneur de leçons, comme vous l'avez été parfois aujourd'hui.

PS 1. En complément de mon billet récent sur le  départ de Mugabe ex-président du Zimbadwe, j'apprends dans La Croix ( 28.11.2017) que son ex-bras droit qui lui a succédé au pouvoir, vient de lui attribuer "huit millions d'euros d'indemnités de départ, un salaire annuel de 125 000 € et une totale immunité" . Dans un pays qu'ils ont conduit à la ruine...
PS 2. Dans les médias beaucoup de référence - en général une petite phrase - pour enfoncer le discours de Sarkozy à Dakar.Mais quelques mois plus tard, Obama au Ghana avait tenu pratiquement le même discours, stimulant pour les Africains. Dans les médias, OK pour Obama, KO pour Sarkozy !


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16 octobre 2017

Macron et les journalistes

Selon les gazettes, Emmanuel Macron aurait assez peu de considération pour les journalistes qui, pour la plupart, ne seraient pas en mesure de le suivre sur des développement politiques et philosophiques. Les 75 minutes passées hier soir sur TF1 avec Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray et David Pujadas l'ont sans doute renforcé dans cet opinion, même si les trois journalistes n'ont pas démérité.
Pour relever quelques travers, le début de l'entretien a montré que parler des "gros mots" et autres "bordels" était absolument prioritaire, alors que d'un autre côté la langue de bois est vivement fustigée. Le sujet passionne les médias mais pas les Français davantage soucieux d'économique et social. Sur ces questions les journalistes ont vite été largué sur certaines questions techniques pour lesquelles Emmanuel Macron - sans aucune note pendant tout l'entretien -  relève " Attentez pour être précis, il faut dire...". Dans ces développements, le fait de ne pas accepter de se laisser interrompre par un (e) journaliste est vivement critiqué par certains confrères aujourd'hui. Pourtant les Français veulent écouter le président en priorité. Quand les questions sociales ou fiscales sont abordées, les trois journalistes deviennent " les délégués du comité de quartier" scandalisés par toutes les inégalités surtout de revenu. Indignation de personnes riches,ce que ne manque pas de relever le président, qui s'inclue dans cette population. Vient alors un silence... Autre exemple du dialogue à deux niveaux différents, quand la question Trump a été abordée. Tout frétillant, les trois interviewers, parlant en même temps s'attendaient à je ne sais quel scoop ou formule pour être du côté des rieurs, au détriment de cet incompréhensible président des Etats-Unis. Emmanuel Macron a très justement recadré les choses au niveau de deux pays amis et alliés dont les relations dépassent les petites chroniques dont les médias nous abreuvent.
Malgré tout, beaucoup de sujets ont été abordés et l'objectif pédagogique a sans doute été atteint. C'est bien là l'essentiel qui justifie pleinement l'exercice.

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10 juin 2017

88-2017 De la France Unie à la France en Marche

Pour avoir vécu comme acteur les élections législatives de 1988 sous la bannière de la majorité présidentielle de la France Unie, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec la situation politique actuelle. Certes la victoire de Mitterrand sur Chirac n'avait pas l'ampleur de celle de Macron sur Marine Le Pen, mais sa victoire à 54 % était néanmoins nette et les législatives s'annonçaient très favorables au camp du président. Sachant qu'une majorité d'électeurs souhaitaient Michel Rocard, Mitterrand avait pris les devants en annonçant qu'il en ferait son premier ministre ( et en lui savonnant la planche par la suite...).
Poussé par Claude Evin, j'ai été le candidat de la France Unie dans la (nouvelle) 10e circonscription dite le Vignoble. Le slogan était très consensuel, très centriste et dans sa Lettre aux Français F. Mitterrand gommait toutes les aspérités et voulait faire oublier la cohabitation très dure avec Jacques Chirac. La campagne avait été passionnante pour le fervent rocardien que j'étais, et l'accueil, l'attente, avec des centaines de participants à certain meeting, était très stimulants. Entourée d'une équipe très sympa j'avais obtenu près de 36 % des voix dans un secteur défini comme nettement conservateur dont le député était Maujouan du Gasset par ailleurs maire de Gorges. Il passait au 1er tour avec 54% des voix. Nous n'étions à l'époque que quatre candidats ( Gautier pour le FN et Gouty pour le PC se partageaient le  reste des voix). Nous n'étions pas dans l'inflation des candidats d'aujourd'hui - 15 sur la 10è - pour la plupart motivés par l'aspect financier des campagnes !
Après le 1er tour, très favorable à la majorité présidentielle, une très forte majorité se dessinait à l'Assemblée nationale. De façon tout à fait inédite, François Mitterrand avait cru nécessaire de dire ( connaissant bien le PS et/ou pour ne pas faciliter la tâche de Michel Rocard) qu'il n'était pas bon "qu'un seul parti ait la majorité absolue des députés". Ce fut le cas et le gouvernement de Michel Rocard a du bagarrer dur pour faire passer certains textes comme la CSG...
Emmanuel Macron est sur une ligne proche de celle de La France Unie et son entente avec Edouard Philippe paraît excellente. La majorité absolue qui se dessine à l'Assemblée Nationale sera-t-elle un cadeau empoisonnée ? On peut le craindre, mais la politique est pleine de risques !

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22 mai 2017

Médias et présidentielles, un vrai pouvoir

Le comportement des médias a été l'occasion d'un échange de mails avec un ami qui suit notre actualité au-delà des frontières.
J'avais envie de revenir sur quelques aspects médiatiques de cette campagne. Le débat entre les deux tours a été déterminant dans le choix de nombreux électeurs. J'en ai eu des témoignages. C'est une nouveauté supplémentaire dans cette élection, alors que tous les commentateurs ne cessaient de nous dire - avant - que ce débat entre les deux finalistes ne faisait jamais "bouger les lignes" et n'avait pas d'incidence notable sur le résultat. C'était oublier que les électeurs aiment bien voir concrètement les candidats et juger non seulement leur programme, mais aussi leur façon d'être.Marine Le Pen s'y est fourvoyée...
J'ai toujours eu une exigence éthique à l'égard de la presse qui a des obligations de neutralité et d'objectivité. Je suis de plus en plus agacé par les journalistes qui nous disent que l'objectivité n'existe pas et que leur exigence, c'est l'honnêteté. A-t-elle été respectée dans la campagne présidentielle ? Pour le moins Emmanuel Macron a bénéficié d'un large soutien médiatique particulièrement dans les grands médias audiovisuels. Certains ont vu dans ce soutien le poids des grands groupes qui détiennent ces supports. Mais la télévision et la radio publiques n'ont pas été en reste. Certes, s'agissant de s'opposer à Marine Le Pen, la tentation pouvait être grande, et la légitimité évidente pour beaucoup. A tort, l'exigence démocratique doit s'imposer. Se transformer en instrument de propagande, imiter plus ou moins les ex démocraties populaires ou la Turquie d'aujourd'hui, est une vraie régression. Je crains que l'on s'habitue à ses dérives et à des médias versatiles qui après avoir encensé Macron passeront peut être au Macron Bashing dans quelques mois ...
On suivra tout ça sur la nouvelle page blanche qui s'ouvre !

 

Merci pour ta réponse pertinente, surtout en ce qui concerne la versatilité des médias. je ne doute pas, également, du prochain "Macron bashing".
Nous sommes abreuvés en permanence de pseudo-analyses qui interprètent tous les faits et gestes des politiques (…même quand il n’y a pas de fait!).
L’image est également sujette à interprétation (un exemple: sur la photo du nouveau gouvernement Edouard Philippe est quelques centimètres en retrait des ministres qui l’entourent; cela à fait l’objet de commentaires). Même les émissions TV "de bonne réputation" (TV5 ou Arte) tombent dans le people.
On peut avoir de l’humour, même dans les sujets sérieux, mais de là à transformer des entretiens de personnalités en séances "foireuses" ?

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