Médias et présidentielles, un vrai pouvoir
Le comportement des médias a été l'occasion d'un
échange de mails avec un ami qui suit notre actualité au-delà des frontières.
J'avais envie de revenir sur quelques aspects médiatiques de cette
campagne. Le débat entre les deux tours a été déterminant dans le choix de
nombreux électeurs. J'en ai eu des témoignages. C'est une nouveauté
supplémentaire dans cette élection, alors que tous les commentateurs ne
cessaient de nous dire - avant - que ce débat entre les deux finalistes ne
faisait jamais "bouger les lignes" et n'avait pas d'incidence notable
sur le résultat. C'était oublier que les électeurs aiment bien voir
concrètement les candidats et juger non seulement leur programme, mais aussi
leur façon d'être.Marine Le Pen s'y est fourvoyée...
J'ai toujours eu une exigence éthique à l'égard de la presse qui a des
obligations de neutralité et d'objectivité. Je suis de plus en plus agacé par
les journalistes qui nous disent que l'objectivité n'existe pas et que leur
exigence, c'est l'honnêteté. A-t-elle été respectée dans la campagne
présidentielle ? Pour le moins Emmanuel Macron a bénéficié d'un large soutien
médiatique particulièrement dans les grands médias audiovisuels. Certains ont
vu dans ce soutien le poids des grands groupes qui détiennent ces supports.
Mais la télévision et la radio publiques n'ont pas été en reste. Certes,
s'agissant de s'opposer à Marine Le Pen, la tentation pouvait être grande, et
la légitimité évidente pour beaucoup. A tort, l'exigence démocratique doit
s'imposer. Se transformer en instrument de propagande, imiter plus ou moins les
ex démocraties populaires ou la Turquie d'aujourd'hui, est une vraie
régression. Je crains que l'on s'habitue à ses dérives et à des médias
versatiles qui après avoir encensé Macron passeront peut être au Macron Bashing
dans quelques mois ...
On suivra tout ça sur la nouvelle page blanche qui s'ouvre !
Nous sommes abreuvés en permanence de pseudo-analyses qui interprètent tous les faits et gestes des politiques (…même quand il n’y a pas de fait!).
L’image est également sujette à interprétation (un exemple: sur la photo du nouveau gouvernement Edouard Philippe est quelques centimètres en retrait des ministres qui l’entourent; cela à fait l’objet de commentaires). Même les émissions TV "de bonne réputation" (TV5 ou Arte) tombent dans le people.
On peut avoir de l’humour, même dans les sujets sérieux, mais de là à transformer des entretiens de personnalités en séances "foireuses" ?
Libellés : Emmanuel Macron, éthique journalistique, grands médias, Marine Le Pen, neutralité des médias, présidentielles 2017
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