16 décembre 2018

Toucher à la fiscalité...

Emmanuel Macron fait l'expérience d'une "loi" fiscale à laquelle sont confrontés les gouvernants qui veulent faire bouger les lignes. Elle peut s'énoncer ainsi : si vous accordez une réduction d'impôts ou une réduction de taxes à une catégorie de contribuables, il est vain d'attendre de leur part une certaine reconnaissance ou un soupçon de gratitude. Nenni ! Cette mesure n'est que la réparation normale d'une grande injustice, ou une mesurette sans importance au regard de tout ce qui est prélevé à côté. A contrario, si vous augmentez une taxe pour un motif à priori justifié ou si vous effectuez un prélèvement  exceptionnel en raison de circonstances exceptionnelles, ou diminuer même de quelques euros un avantage "acquis", vous allez devoir affronter une levée de boucliers contre une injustice sans nom qui vous disqualifie définitivement. On peut en déduire que n'importe quelle disposition nouvelle en matière de fiscalité, fait beaucoup plus de mécontents que de contents, et n'est pas payante politiquement. Faut il alors désespérer de toute réforme fiscale ? je suis parfois incité à le penser. Un exemple flagrant : l'impossible réforme de la fiscalité locale depuis sa mise en place dans les années 70. Tous les projets de réformes mis en oeuvre depuis cette date pour avoir un système plus juste, plus équilibré, suivant l'évolution économique,  sur lesquels l'Administration a travaillé parfois très longtemps, ont tous échoués, le pouvoir politique refusant au dernier moment de courir un risque politique disproportionné. D'où ce dicton des fiscalistes chevronnés " Les seuls bons impôts sont les impôts vieux". Désespérant ? En tout cas je ne crois pas qu'on puisse bouleverser le système du jour au lendemain.

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2 Comments:

Anonymous Gérard said...

D'accord avec toi , cependant il faudra bien qu'un jour un "POLITIQUE" soit assez courageux pour lancer une réforme de notre fiscalité,il est vrai que "dans chaque niche fiscale il y a un français qui grogne" si on y touche, l'exemple frappant concerne les journalistes, lesquels ne se privent pas de dénoncer les niches fiscales profitant aux autres, mais ils n'évoquent jamais la leur (autour de 7500€, déductibles du revenu déclaré), juste après la guerre, elle ne se justifie plus de nos jours.
J'avais espéré que l'étude du prélèvement à la source allait donner jour à une réforme du CGI , mais non , comme d'habitude on a mis la charrue...etc etc

17 décembre, 2018  
Blogger jean-claude charrier said...

Tout à fait d'accord Gérard. Un revenu diminué de 7500 € si la taxation marginale est à 20% cela représente une économie d'impôt de 1500 € ( ca paie la taxe d'habitation !).
Le prélèvement à la source rendra les revenus réels ( nets d'impôt) mieux comparables. C'est pas négligeable dans un pays si attaché à l'égalité. A contrario, au moins deux inconvénients.l'intervention de l'Etat en amont de la perception des revenus, n'est pas un progrès démocratique. Par ailleurs, l'idée de départ était ( cf. JMA) de rapprocher l'IR de la CSG et de faire évoluer celle-ci ( fusion et progressivité). Une idée qui n'est certainement abandonnée par certains.
A bientôt
JCC

17 décembre, 2018  

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