17 novembre 2012

Hollande, les arrière-pensées

La dernière conférence de presse de François Hollande me fait penser à une citation du général de Gaulle qui disait : " Il faut parfois se mettre en accord avec ses arrière-pensées."
Car quoi que l'on dise, c'est bien, comme l'indique Le billet d'Arnaud Parmentier dans Le Monde, un virage social libéral qu'a choisi le président, en faisant prévaloir une économie de l'offre, alors que la gauche traditionnelle opte plutôt - sous la pression de l'extrème gauche - pour une économie de la demande. Comme le disait Tony Blair et qui a bien fonctionné en Grande Bretagne : passer du " Plus d'impôts pour plus de redistribution" à " Plus d'économies pour plus d'investissement"
Je m'en réjouis et pense aux quelques adhérents du PS qui dans la préparation du congrès du Mans en 2005, soutenaient avec Jean-Marie Bockel, une motion sociale libérale. Je me souviens même avoir joué les kamikazes à la Cité des congrès de Nantes, en défendant, en présence de Vincent Peillon et Jean-Marc Ayrault, cette motion en AG départementale. Et récolté pas mal de sifflets ! Notre score avaient été sans appel 0,7 % au niveau national. Désespérant ! Certains, dont J.M.Bockel, en avaient tiré les leçons en regardant du côté de la droite et de Sarkozy. Mais d'autres comme Manuel Valls ( je ne sais pas s'il accepte le qualificatif ) ont maintenu à gauche, ce choix du réalisme, comme l'avait fait Rocard en d'autres temps. Une fois de plus comme en 1983, les faits - toujours têtus - leur donnent raison.

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16 novembre 2008

Congrès PS : Sans François c'est la pagaille !

Il a tellement été reproché à François Hollande de vouloir des synthèses à tout prix, qu''on ne va pas tarder à le réévaluer dans l'opinion, quand on constate la grande confusion du congrès du PS. L'habileté de François Hollande - que l'on reverra bientôt - a été de masquer quelques évidences : le PS est avant tout une machine électorale qui tient grace à ses succès aux élections locales (20 régions sur 22, la moitié des départements, la plupart des grandes villes ). Aussi longtemps que cette assise perdurera les responsables socialistes ne casseront pas ce formidable outil. Et ne seront pas obsédé par le pouvoir nationale où il y a tellement de coups à prendre et de dégats colatéraux lors des élections intermédiaires. De ce point de vue je pense que beaucoup de leaders bien assis sur leur pouvoir local ne sont pas mécontents de laisser à Nicolas Sarkosy le sale boulot...C'est la meilleur assurance pour conserver leur siège.
Il faut également être lucide sur la composition militante du PS. Comme le dit Michel Rocard " 1/3 de conseillers municipaux, 1/3 qui aspire à devenir élus municipaux, et 1/3 de passage qui viennent pour voir et qui ne restent pas". Il faut également voir la composition sociologique : forte domination du secteur public, notamment des agents des collectivités locales, moyenne d'age élevée, autant d'éléments qui ne stimulent pas l'innovation et l'ouverture.
Enfin sur la doctrine, le programme, la réécriture modernisée de la déclaration de principe intervenue cette année, n'a guère résisté à la crise financière. Les vieux réflexes marxisants sont ressortis, et la condamnation de l'économie libérale, sans appel. Tony Blair avait renové le Labour en 1995 en disant qu'il fallait passer d'une doctrine du "plus d'impôts, plus de dépenses " au " plus d'économies, plus d'investissements", grace à quoi les travaillistes, ont gagné trois élections nationales de suite. En France, celui qui à gauche tient ce discours, est vite écarté.

Curiosité médiatique du jour:

Au journal de 20 h de TF1, l'ouverture se fait sur la réunion du G20 et le congrès du PS, alors que sur France 2 l'ouverture se fait sur des faits divers,et le congrès du PS ne vient qu'après, à 20.07. Etonnant non ?

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24 mai 2007

L'adieu de Tony Blair

J'ai manqué l'interview de Tony Blair par Arlette Chabot , à l'occasion de son prochain départ. Le chroniqueur TV de La Croix, Pierre Marie Le Priol, en dit le plus grand bien, et j'avoue être très souvent d'accord avec l'un et avec l'autre.
Défendre le blairisme en France n'est pas aisé, surtout à gauche : les quelques kamikazes qui ont défendu la motion "blairiste" de J.M.Bockel à l'occasion d'un récent congrès du PS en savent quelque chose : le premier qui dit la vérité, comme dit la chanson, doit être exécuté...
Rappelons quand même quelques idées simples qui ont guidé Tony Blair pendant ces dix ans avec succès.
" mettre en oeuvre ses convictions, sans préjuger de l'avis des autres ou de la sanction de l'histoire"
"Prendre les décisions qui vous paraissent bonnes et vous y tenir" même si elle sont difficiles. Sans nier la césure politique entre la droite et la gauche, il lui oppose " ce qui est bon ou mauvais pour le peuple".
Un grand pays doit être ouvert sur le monde qui change vite. Or "si vous n'effectuez pas de réformes, vous restez derrière!". Par exemple " si le marché du travail rest trop rigide, et génère du chomage, ou est la justice sociale ?".
Un dessin récent du Monde montrait une carte à jouer, avec d'un côté Chirac, la mine triste disant " j'ai tout échoué, sauf l'Irak" et de l'autre côté Blair, plutôt souriant " j'ai tout réussi, sauf l'Irak". Encore que, l'histoire jugera : si les américains s'étaient comportés à Bagdad, comme les britanniques se sont comportés à Faloudja, les choses auraient sans doute évolué différemment. Mais on ne réécrit pas l'histoire...

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