La vie d'Adèle : un long fleuve trouble - Bilger
Je reprend à suivre, un extrait de la critique de Philippe Bilger sur son blog " La justice au singulier" Ah si tous les journalistes avaient so talent !
Et un Kechiche absurdement adulé.
Le film, paraît-il, a obtenu la Palme d'or à Cannes en toute dernière extrémité parce que, malgré la présidence de Spielberg, je suis persuadé que le plus grand festival mondial se serait senti déshonoré s'il n'avait pas donné une prime à cette audace, une sorte de mélodrame lesbien à coeur et à ciel ouvert.
Mais les dithyrambes des médias, les quotidiens extasiés, Le Monde lui consacrant l'éditorial de première page et une critique où le ravissement le disputait à la ferveur - ce n'était plus un film mais le Saint-Sacrement -, Libération empli d'aise parce qu'au moins Kechiche ne lésinait pas sur le réalisme sexuel, une multitude de compliments, d'éloges, sauf, évidemment, de la part de l'impeccable Jean-Christophe Buisson qui, tout en appréciant le film, l'estimait longuet et osait discuter la durée des scènes torrides (France Inter) !
Je suis persuadé qu'il était hors de question, pour quelque critique que ce soit, de se faire passer pour un conservateur même éclairé en portant sur cette Vie d'Adèle et son réalisateur un regard à la fois admiratif, ironique et lucide. Il fallait que tout fût exceptionnel puisque la provocation était au rendez-vous. Pourtant, comme Kechiche aurait mérité d'entendre des objections qui n'auraient pas flatté son contentement de soi mais sans doute rendu exceptionnelle sa prochaine oeuvre !
La vie d'Adèle : un long fleuve trouble.
Philippe Bilger
Et un Kechiche absurdement adulé.
Le film, paraît-il, a obtenu la Palme d'or à Cannes en toute dernière extrémité parce que, malgré la présidence de Spielberg, je suis persuadé que le plus grand festival mondial se serait senti déshonoré s'il n'avait pas donné une prime à cette audace, une sorte de mélodrame lesbien à coeur et à ciel ouvert.
Mais les dithyrambes des médias, les quotidiens extasiés, Le Monde lui consacrant l'éditorial de première page et une critique où le ravissement le disputait à la ferveur - ce n'était plus un film mais le Saint-Sacrement -, Libération empli d'aise parce qu'au moins Kechiche ne lésinait pas sur le réalisme sexuel, une multitude de compliments, d'éloges, sauf, évidemment, de la part de l'impeccable Jean-Christophe Buisson qui, tout en appréciant le film, l'estimait longuet et osait discuter la durée des scènes torrides (France Inter) !
Je suis persuadé qu'il était hors de question, pour quelque critique que ce soit, de se faire passer pour un conservateur même éclairé en portant sur cette Vie d'Adèle et son réalisateur un regard à la fois admiratif, ironique et lucide. Il fallait que tout fût exceptionnel puisque la provocation était au rendez-vous. Pourtant, comme Kechiche aurait mérité d'entendre des objections qui n'auraient pas flatté son contentement de soi mais sans doute rendu exceptionnelle sa prochaine oeuvre !
La vie d'Adèle : un long fleuve trouble.
Philippe Bilger
Libellés : Jean-Christophe Buisson, Kechiche, La vie d'Adèle, Palme d'or Cannes, Philippe Bilger
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home