Démocratie "Canada Dry"
Abonné à Médiacités Nantes je partage l'avis de Benjamin Peyrel co-fondateur de Médiacités concernant la démocratie participative locale
Démocratie "Canada Dry"
Bonjour,
Cette semaine, alors que la France s’est lancée dans un « Grand débat national » suite à la crise des gilets jaunes, Mediacités s’est intéressé à la manière dont se pratique la démocratie participative au niveau local. A Nantes, en l’occurrence, ville souvent citée en exemple sur le sujet. Qu’en ressort-il ? Que « ces procédures donnent le change plus qu’elles ne changent la donne », comme le notait la politiste Cécile Blatrix, en 2007. La formule reste d’actualité tant elle pointe avec acuité les limites du dialogue tel qu’on le pratique dans notre pays depuis plusieurs décennies. De "conseils de quartiers" en "ateliers citoyens", de "consultations" en - petits ou grands - "débats", dans l’immense majorité des cas la montagne consultative accouche d’une souris politique.
Pourquoi ? Entre autres multiples raisons, parce que les citoyens sont le plus souvent appelés à dialoguer selon des procédures soigneusement balisées, sur des sujets sans risques ou, en tout cas, jamais susceptibles de remettre en cause le fond des politiques menées. Et ce quelle que soit la couleur politique de la collectivité. En caricaturant à peine, on leur laisse le soin de choisir le nom de la piscine ou la couleur d’un mur, tandis qu’élus et techniciens continuent de définir la politique sportive ou celle en faveur des quartiers.
En demandant, par exemple, aux Français dans quel type de dépenses publiques ils préfèrent tailler (l’Education, l’Environnement, la Défense, etc), sans leur permettre d’exprimer au préalable ce qu’ils pensent de cette politique d’austérité, le volet numérique du Grand débat national ne déroge pas à cette règle. Et participe, à l’échelle nationale, au développement de cette « médiocratie » participative que décrit dans nos colonnes Guy Lorant, ancien directeur de la communication de la ville de Nantes.
Notre pays, nos régions, nos villes méritent mieux que cette démocratie « Canada Dry », qui en a la couleur et l’odeur, mais dissimule très mal son arrière-goût amer de communication. Nous méritons mieux. D’autant que les pistes et propositions pour une véritable participation, un dialogue utile, constructif et efficace, existent. Vous en trouverez de nombreux exemples au fil des pages de notre dossier « Soigner la démocratie ». Bonne lecture et bon week-end.
Cette semaine, alors que la France s’est lancée dans un « Grand débat national » suite à la crise des gilets jaunes, Mediacités s’est intéressé à la manière dont se pratique la démocratie participative au niveau local. A Nantes, en l’occurrence, ville souvent citée en exemple sur le sujet. Qu’en ressort-il ? Que « ces procédures donnent le change plus qu’elles ne changent la donne », comme le notait la politiste Cécile Blatrix, en 2007. La formule reste d’actualité tant elle pointe avec acuité les limites du dialogue tel qu’on le pratique dans notre pays depuis plusieurs décennies. De "conseils de quartiers" en "ateliers citoyens", de "consultations" en - petits ou grands - "débats", dans l’immense majorité des cas la montagne consultative accouche d’une souris politique.
Pourquoi ? Entre autres multiples raisons, parce que les citoyens sont le plus souvent appelés à dialoguer selon des procédures soigneusement balisées, sur des sujets sans risques ou, en tout cas, jamais susceptibles de remettre en cause le fond des politiques menées. Et ce quelle que soit la couleur politique de la collectivité. En caricaturant à peine, on leur laisse le soin de choisir le nom de la piscine ou la couleur d’un mur, tandis qu’élus et techniciens continuent de définir la politique sportive ou celle en faveur des quartiers.
En demandant, par exemple, aux Français dans quel type de dépenses publiques ils préfèrent tailler (l’Education, l’Environnement, la Défense, etc), sans leur permettre d’exprimer au préalable ce qu’ils pensent de cette politique d’austérité, le volet numérique du Grand débat national ne déroge pas à cette règle. Et participe, à l’échelle nationale, au développement de cette « médiocratie » participative que décrit dans nos colonnes Guy Lorant, ancien directeur de la communication de la ville de Nantes.
Notre pays, nos régions, nos villes méritent mieux que cette démocratie « Canada Dry », qui en a la couleur et l’odeur, mais dissimule très mal son arrière-goût amer de communication. Nous méritons mieux. D’autant que les pistes et propositions pour une véritable participation, un dialogue utile, constructif et efficace, existent. Vous en trouverez de nombreux exemples au fil des pages de notre dossier « Soigner la démocratie ». Bonne lecture et bon week-end.
– Benjamin Peyrel, Journaliste,
co-fondateur de Mediacités
Libellés : Démocratie participative, Guy Lorant, Médiacités Nantes, médiocratie participative, Nantes
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