1 avril 2020

Bonne heure volée


Je partage volontiers ce sympathique poème reçu ce jour 

Le Voleur de «  bonne heure  »

                Furtivement, il se serait introduit,
                Chez moi sans bruit, durant la nuit.
                Nulle part il n’y a trace de  forfaiture,
                Ni bris de volets, carreaux ou serrures.

                C’est ainsi que depuis des années durant,
                De la sorte, il procède dès le printemps.
                L’objet du délit est, bien, immatériel :
                Il manque une heure à mon réveil !

                Le temps de réaliser et puis de m’adapter.
                Dès lors, très tôt le matin, je me bouscule
                Mais à quoi bon sans cesse râler ou pester
                Alors, je vaque et chante jusqu’au crépuscule.

                Dès l’automne, mon voleur est rongé par le remords.
                Avant la chute des feuilles, passant ainsi inaperçu
                Il restitue une heure d’horloge presque à mon insu :
                Petit supplément, ô combien délicieux quand je dors !...

                L’heure d’été, permet dit-on, tant d’économies !
                Les matutinaux démarrent pleins d’énergie
                A l instar des plantes, profitent de photosynthèse 
                Tandis que,  les lève-tard  estiment que c’est  foutaise.

                Notre horloge biologique se dit : nom d’un chien
                La rentabilité bouscule mon rythme circadien.
               
                Pierre Giraud 
                   mars 2002 

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