11 septembre 2008

Le vignoble nantais : un pays aimable

Le vignoble nantais : un pays aimable
« Où il y a de la vigne, il n’y a pas de barbarie » dit Hubert de Mauvillé, vigneron bourguignon dans le film Mondovino. Et pour reprendre quelques citations de Julien Gracq publiées récemment dans un n° spécial de la revue Place Publique, le célèbre écrivain oppose volontiers, le nord Loire et ses « zones d’atonie » au sud Loire et ses campagnes plus riantes, plus ouvertes, plus chaudes : c’est déjà « l’horizon tout proche d’un Midi timide que les miroirs d’eau, les tuiles romaines, les briques et les arcades de Clisson viennent un moment italianiser ». Il ajoute « Quand on va du nord au sud de la Loire (…) on change en réalité de pays… et même de manière villageoise de vivre et philosopher » (N° mars avril 08 page 46 ). Il suffit de se promener sur les magnifiques coteaux du vignoble comme ceux de Saint Fiacre sur Maine pour s’en convaincre.
Etre né et avoir connu dans son enfance les rituels et le rythme des vendanges, longtemps si festives et joyeuses avec tous ces jeunes travaillant dur, mais si heureux de se retrouver le soir pour rire et s’amuser, est une chance qui ne s’oublie pas. La mécanisation et « l’industrialisation » nous ont fait changer d’époque. Le muscadet aussi a changé : plus rond, fleuri, plus normalisé, moins sec qu’auparavant, si bien que quelques anciens cherchent maintenant dans le Gros-Plant, le goût du muscadet d’autrefois…
Une question pour finir : pourquoi Nantes ignore-t-elle à ce point son vignoble ? Tout orientée vers l’estuaire, pourquoi tourne-t-elle le dos à l’axe Nantes Clisson ? Résultat de l’histoire et/ou complexe vis-à-vis de Bordeaux ?
Contribution à l'émission Transbordeur sur le muscadet

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