22 décembre 2010

Sentiment d'inégalité

Dimanche Ouest-France du 19 décembre propose un excellent article sur les Français et l'argent, leurs revenus, leurs patrimoine, qui contrecarre sur plusieurs points, ce que l'on entend le plus souvent c'est à dire " le sentiment d'inégalité" qui serait de plus en plus exacerbé. Il est significatif que l'on parle de "sentiment" car quelle est la réalité ?
1 - Les Français ont aujourd'hui un pouvoir d'achat quatre fois plus élevé qu'après la guerre : 56 % sont propriétaires de leur résidence principale, 80 % possèdent au moins une voiture, quasiment 100% possèdent tout l'équipement électroménager moderne.
2 - Le taux de pauvreté est en baisse et les écarts de salaires se sont réduits. "En 1960 le salaire moyen des cadres supérieurs était 4,5 fois supérieur à celui des ouvrier de l'industrie. Depuis les années 90, ce ratio se situe entre 2,5 et 3 pour un emploi à temps plein"
3 - Le rapport entre les 10 % des Français les plus riches et les 10 % les plus pauvres est de 3,4 ( soit moins de 10520€ d'un côté et plus de 35550€ de l'autre.
Voilà pour la réalité des chiffres. Alors pourquoi ce "sentiment d'inégalité exacerbé" ?
Essentiellement en raison des 1% voire des 0,1 % des Français les plus riches qui ont vu leurs revenus et leur patrimoine fortement augmenter au cours des dernières années. Ainsi, entre 2004 et 2007 les contribuables ayant un revenu annuel supérieur à 500 000 € a augmenté de 70 %. " Pendant la même période les revenus d'activité ont progressé de 11%; les revenus du patrimoine de 46% et les revenus exceptionnels de 55%". C'est ce sommet de la pyramide qui ne cesse d'augmenter qui aujourd'hui est au coeur du débat.
L'étude de Ouest-France est intéressante car elle donne le détail par commune de l'Ouest, des contribuables taxés dans la tranche la plus élevée et leur impôt moyen ( ce qui n'est quasiment jamais cité ). Par exemple Vertou, se trouve au 7ème rang de la Loire Atlantique avec 295 "hauts contribuables" qui paient en moyenne un impôt sur le revenu de 28 363 € annuel. Cela permet de juger aussi de la concentration de l'impôt sur le revenu en terme de rendement fiscal.
Cela ne veut pas dire non plus qu'il n'y a pas de problèmes de pauvreté, mais c'est beaucoup plus en termes de précarité ( emploi, instabilité du lien social ) que les difficultés sont les plus lourdes, plutôt que sur le plan des revenus.

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