Jean Rozat invité de l' OUM
Commentaires et échos de la conférence de Jean Rozat Directeur général d'Arte à Nantes le 4 février devant l'Observatoire des médias.
Arte chaîne européenne mais surtout franco-allemande : il a fallu deux ans de négociations pour démarrer Arte. En Allemagne, la télévision est de la compétence des landers, et le mode de fonctionnement est le consensus.Il faut discuter, convaincre pour arriver à une position commune. Mais lorsqu'elle est acquise, toutes les parties prenantes se sentent engagées.Alors qu'en France, le Chef consulte - éventuellement - puis prend sa décision sans rechercher un accord. Résultat,beaucoup trainent les pieds, préparent unplan B, et "savonnent la planche"...
Pour faire l'Europe de la télévision il faut prendre les gens, c'est à dire toutes les populations européennes, tels qu'ils sont. " Les autres, c'est différent et évidemment à 27 c'est très dur". Beaucoup de questions pratiques se greffent là-dessus : les horaires par exemple : entre les pays scandinaves et l'Espagne il n'est pas possible de diffuser à la même heure le même programme : les uns ont fini de diner, les autres sont encore au bureau ! Arte s'oriente vers des systèmes de type franchise, pour s'étendre au sein de l'Europe.Sa vocation est toujours de rassembler les peuples.
Il faut être bilingue, franco-allemand pour travailler à Strasbourg où 400 personnes font le mixage dans les deux langues. A Paris 230 personnes travaillent à Arte France à Issy les Moulineaux, mais il n'y a pas de studio. La production c'est Strasbourg et surtout les maisons de production.
La culture est aussi la marque de fabrique d'Arte. " Ce n'est une télé pour se vider la tête, mais pour se remplir la tête" " Etre le Louvre de la télé". Traduction concrète avec la co-production d'environ 20 films par an. Faisant parfois l'objet d'une diffusion en première sur le petit écran " La journée de la jupe" avec Isabelle Adjani ). Se développent actuellement les séries à la demande de l'Etat, afin de limiter la domination américaine, ainsi que 13 à 15 téléfilms par an. Les programmes s'organisent autour de cinq pôles : l'Europe, la Culture, le Cinéma, les Documentaires, et la musique Classique ( cf. la forte présence à la Folle journée de Nantes ce dernier week-end :un investissement de 400 000€ ).
Arte n'est pas contrôlée par le CSA " Nous sommes un clou dans sa chaussure !"
L'audience moyenne est entre 2 et 3 %, avec des pointes à 5 - 6% voire plus pour certains films, mais la concurrence de la TNT se fait sentir. Cela fait quand même 13 millions de téléspectateurs par semaine en France et en Allemagne
Tout ce qui touche Internet se développe très bien et touche un public plus jeune. La formule Arte + 7 qui permet pendant 7 jours de voir ou revoir 2/3 des programmes connait un grand succès. Arte est en très bonne place sur ce creneau.
Pourquoi Arte ne "casse pas les oreilles" de ses téléspectateurs ? le son d'Arte n'est pas compressé, le niveau de départ est 0, alors que sur les autres chaînes françaises le niveau de départ est 2, voire davantage ( pub ).
Libellés : Arte, Jean Rozat, Observatoire universitaire de médias de Nantes
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