Georges Malbrunot « L’angélisme des médias en France s’oppose au réalisme des reporters de terrain »
Nous avons accueilli ce matin dans le cadre des conférences de l'Observatoire des médias de Nantes (OMUP), Georges Malbrunot, grand reporter, l'un des meilleurs spécialistes de Moyen Orient. Le thème : les médias et l'Orient complexe et effervescent. Un sujet abordé du point de vue du journaliste qui depuis plus de 20 ans, parcourt le Liban, la Syrie, l'Irak ( où il a été plusieurs otages), l'Iran, le Qatar ( cf. dernier livre), les Emirats, l'Arabie Saoudite, etc...
Une analyse sereine, distanciée, loin des emballements des journalistes métropolitains. Et notamment les circonstances de sa récente interview de Bachar el Assad.
Compte rendu plus complet à suivre.
photos JCC
Après avoir relaté son itinéraire de grand reporter commencé au Liban, en Iran et en Irak, et la difficulté parfois à « s’extraire de notre passé chrétien » notant aussi, la difficile neutralité dans le conflit israéo-palestinien, Georges Malbrunot, souligne « L’angélisme des médias en France ». Les points de vue des reporters sur le terrain sont beaucoup plus réalistes. Ils mesurent mieux les difficultés et la complexité des situations, alors que les rédactions parisiennes, évoluent dans une complaisance alternative pour un camp, puis un autre, avec des glissements sémantiques ( du terrorisme aux forces de libération, du romantisme révolutionnaire au djihad). Il y a une bien pensance des médias qui résulte en partie de la réduction des moyens mis en œuvre dans les rédactions: l’Etranger ne fait pas vendre et le service correspondant n’a cessé de se réduire.
Il retient l’année 2003 marquée par l’amende honorable de la presse américaine au regard des « armes de destruction massive » et constate que cette autocritique est moins facilement mise en œuvre dans le presse française. Souligne les inconvénients des journalistes « embarqués ».
Les risques encourus comme par exemple en Syrie, entrainent l’afflux sur place de jeunes journalistes indépendants car les rédactions considèrent que les risques d’enlèvement sont trop élevés. Depuis 2002, on compte 80 prises d’otages. Il faut savoir aussi qu’une protection coûte 2000 € par jour…Et qu’il faut se méfier de tout le monde ( passeurs, fixeurs, etc). Concernant la publicité des enlèvements des otages, Georges Malbrunot estime qu’il faut agir avec précaution « C’est à double tranchant » et « On a écrit beaucoup de conneries sur les otages ».
Il estime indispensable de relayer la parole des responsables ce qui l’a conduit à interviewer récemment Bachar el Assad pendant 45 minutes. Il expose les modalités pratiques et diplomatiques d’une telle interview, la nécessité de tenir les télévisions à l’écart, les exigences de diffusion, et les questions de traduction qui sont tout à fait centrales.
Le souci de traiter l’information de façon équilibrée, le conduit à relever que le « Qatar bashing » dans certains médias français est excessif. Il est vrai que « Les bédouins n’aiment pas communiquer » et « Le Qatar n’achète pas la France, simplement l ‘émirat a des dizaines de milliards d’euros à investir chaque année ! ».
Dans l’effervescence et la complexité orientale et moyen-orientale, il faut constamment rechercher une position neutre et ne pas se situer dans le registre de l’émotion.
Une analyse sereine, distanciée, loin des emballements des journalistes métropolitains. Et notamment les circonstances de sa récente interview de Bachar el Assad.
Compte rendu plus complet à suivre.
photos JCC
Après avoir relaté son itinéraire de grand reporter commencé au Liban, en Iran et en Irak, et la difficulté parfois à « s’extraire de notre passé chrétien » notant aussi, la difficile neutralité dans le conflit israéo-palestinien, Georges Malbrunot, souligne « L’angélisme des médias en France ». Les points de vue des reporters sur le terrain sont beaucoup plus réalistes. Ils mesurent mieux les difficultés et la complexité des situations, alors que les rédactions parisiennes, évoluent dans une complaisance alternative pour un camp, puis un autre, avec des glissements sémantiques ( du terrorisme aux forces de libération, du romantisme révolutionnaire au djihad). Il y a une bien pensance des médias qui résulte en partie de la réduction des moyens mis en œuvre dans les rédactions: l’Etranger ne fait pas vendre et le service correspondant n’a cessé de se réduire.
Il retient l’année 2003 marquée par l’amende honorable de la presse américaine au regard des « armes de destruction massive » et constate que cette autocritique est moins facilement mise en œuvre dans le presse française. Souligne les inconvénients des journalistes « embarqués ».
Les risques encourus comme par exemple en Syrie, entrainent l’afflux sur place de jeunes journalistes indépendants car les rédactions considèrent que les risques d’enlèvement sont trop élevés. Depuis 2002, on compte 80 prises d’otages. Il faut savoir aussi qu’une protection coûte 2000 € par jour…Et qu’il faut se méfier de tout le monde ( passeurs, fixeurs, etc). Concernant la publicité des enlèvements des otages, Georges Malbrunot estime qu’il faut agir avec précaution « C’est à double tranchant » et « On a écrit beaucoup de conneries sur les otages ».
Il estime indispensable de relayer la parole des responsables ce qui l’a conduit à interviewer récemment Bachar el Assad pendant 45 minutes. Il expose les modalités pratiques et diplomatiques d’une telle interview, la nécessité de tenir les télévisions à l’écart, les exigences de diffusion, et les questions de traduction qui sont tout à fait centrales.
Le souci de traiter l’information de façon équilibrée, le conduit à relever que le « Qatar bashing » dans certains médias français est excessif. Il est vrai que « Les bédouins n’aiment pas communiquer » et « Le Qatar n’achète pas la France, simplement l ‘émirat a des dizaines de milliards d’euros à investir chaque année ! ».
Dans l’effervescence et la complexité orientale et moyen-orientale, il faut constamment rechercher une position neutre et ne pas se situer dans le registre de l’émotion.
Libellés : Bachar El Assad, Georges Malbrunot, OMUP ( Observatoire des médias UP), Orient complexe et effervescent, Otages, Qatar
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