2 décembre 2013

7 000 ou 100 000 manifestants et que dit le journaliste ?



La première qualité du journaliste, la première exigence du métier, n’est-elle pas de dire ce qu’il voit ? Ce qu’il observe ? Sinon à quoi sert-il ? Pourquoi se déplace-t-il ?
Je me faisais cette réflexion en regardant hier soir, le 19/20 de France 3 à propos de la manifestation parisienne organisée par le Front de gauche pour « La révolution fiscale ». Qui a rassemblé « 7 000 manifestants selon la police, 100 000 manifestants selon les organisateurs » et combien selon le journaliste et la presse en général ? Aucun chiffre même approximatif, aucune tentative d’évaluation, comme si ce n’était pas ça le travail de l’observateur neutre à la recherche de l’information. Est-ce de la paresse ? Est-ce la crainte de se faire « engueuler » par Jean-Luc Mélenchon plutôt coutumier du fait à l’égard des journalistes ? Ou la crainte de contredire le ministre de l’Intérieur ?
Cette démission des journalistes devant « Le plus c’est gros, plus ça passe » est hélas fréquente, et donne le sentiment que la recherche de la vérité factuelle n’est plus une priorité pour la presse. S’il s’agit simplement de donner les versions des uns et des autres, de tendre les micros à ceux du premier rang, il en résulte logiquement un abaissement du débat démocratique.

Libellés : , , , ,