3 juin 2022

Stade de France : un regard extérieur sans complaisance ni mensonges

Plusieurs enseignements peuvent être tirés de la gestion pitoyable de la finale de la Ligue des Champions à Paris le 28 mai. 1 - La police française a un grand mépris et une grande ignorance des mouvements de supporters considérés à priori comme des délinquants potentiels. Ils ne sont traités en France qu' à coups d'interdictions : interdictions d'accompagner leur équipe à l'extérieur, interdiction de se déplacer même dans leur propre ville comme à Nantes cette année, bref, pour nos préfets les supporters ne sont pas des citoyens normaux mais des "gilets jaunes" qu'il faut traiter dans un rapport de force. Tout dialogue avec "ces gens là" est exclu. C'est un mépris social insupportable. Tout à fait le contraire de ce qui se passe en Grande Bretagne ou en Espagne où les stades sont pleins de spectateurs qui se déplacent et où les incidents sont aujourd'hui, exceptionnels. le résultat d'une vraie culture du dialogue entre autorités et supporters. 2 - Pourquoi faut-il si longtemps pour savoir ce qui se passe vraiment dans un évènement comme cette finale ? Pourtant les incidents, les problèmes, les agressions, se déroulent à proximité de centaines de journalistes, certes présents pour commenter le match, mais qui sont avant tout des journalistes dont la mission première est de nous informer sur ce qui se passe aussi, alentour du stade. Ce ne sont que des journalistes anglais ou espagnols qui nous ont donné des informations sur ce qui se passait autour du stade de France.Ainsi dans Ouest france, il faut attendre mardi 31 mai pour connaitre un témoignage dit Entre guillemets d'un musicien britannique supporter de Liverpool, sous le titre " Une scène de guerre jusqu'au métro" Extraits " après le match, la zone autour du stade n'était pas sécurisée.le chemin jusqu'au métro de saint Denis a été horrible. C'était une scène de guerre.Il y avait des bandes et des pickpockets.... Alors quand les autorités laissent entendre " Pas plus que d'habitude" ! 3 - Les mensonges par omission d'une partie de la presse française dès qu'il s'agit d'évènement en Seine Saint Denis, sont consternants. Sous prétexte de " ne pas faire le jeu de " on ne parle pas des problèmes de sécurité comme ceux vécus par les Anglais et les Espagnols avant et après cette finale. Le rôle des journalistes est de voir ce qu'ils voient et de rapporter honnêtement ce qu'ils voient. Si ce n'est pas le cas, l'opinion n'est pas dupe et c'est grandement pour cela qu'en France la presse est l'institution qui, avec les politiques, est la plus discréditée aux yeux de l'opinion.

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2 décembre 2013

7 000 ou 100 000 manifestants et que dit le journaliste ?



La première qualité du journaliste, la première exigence du métier, n’est-elle pas de dire ce qu’il voit ? Ce qu’il observe ? Sinon à quoi sert-il ? Pourquoi se déplace-t-il ?
Je me faisais cette réflexion en regardant hier soir, le 19/20 de France 3 à propos de la manifestation parisienne organisée par le Front de gauche pour « La révolution fiscale ». Qui a rassemblé « 7 000 manifestants selon la police, 100 000 manifestants selon les organisateurs » et combien selon le journaliste et la presse en général ? Aucun chiffre même approximatif, aucune tentative d’évaluation, comme si ce n’était pas ça le travail de l’observateur neutre à la recherche de l’information. Est-ce de la paresse ? Est-ce la crainte de se faire « engueuler » par Jean-Luc Mélenchon plutôt coutumier du fait à l’égard des journalistes ? Ou la crainte de contredire le ministre de l’Intérieur ?
Cette démission des journalistes devant « Le plus c’est gros, plus ça passe » est hélas fréquente, et donne le sentiment que la recherche de la vérité factuelle n’est plus une priorité pour la presse. S’il s’agit simplement de donner les versions des uns et des autres, de tendre les micros à ceux du premier rang, il en résulte logiquement un abaissement du débat démocratique.

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8 janvier 2011

Wikileaks

Je ne suis pas de ceux qui défendent la transparence à tout prix qui me paraît dangereuse pour les libertés publiques. Quand j'entends les débats entre journalistes à propos de Wikileaks et ses révélations volées à l'administration américaine, je pense que le vrai test de la sincérité des médias serait un Wikileaks dans les salles de rédaction. Savoir tout ce qui s'y dit, tout ce qui est caché, non révélé, les discussions internes,les rapports entretenus entre les uns et les autres dans les différents milieux, tout cela contituerait un révélateur de la bonne foi éthique de tous ceux qui réclament la transparence absolue. Je ne doute pas que cela passionnerait l'opinion...

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