Le désenchantement de l'internet - Romain Badouard
Passionnante, convaincante et d'une grand clarté, telle a été la conférence débat de Romain Badouard vendredi dernier devant l'OMUP et environ 300 personnes. Maitre de conférence à l'université de Cergy Pontoise, il est, dans la nouvelle génération avec Gérald Bronner et Dominique Cardon, un des meilleurs observateurs des évolutions d'internet. Son dernier livre Le désenchantement de l'internet, Désinformation, rumeur et propagande ( Ed. FYP Limoges) est un excellent outil pour comprendre ce qui se joue sur internet.
Romain Badouard retient sept points pour expliquer comment internet transforme et met en péril la démocratie.
1 - Nous vivons la fin des gatekeepers c'est à dire des gardiens de l'information qu'étaient les journalistes qui contrôlaient le droit de s'exprimer. Aujourd'hui le filtrage se fait par les algorithmes. C'est un contrôle éditorial à postériori.
2 - La parole d'autorité liée au statut, à l'expertise, est mise en cause. Ce qui compte c'est la "popularité" , le nombre de liens sur les réseaux sociaux. Les discussions doivent se faire d'égal à égal.
3 - La frontière entre vie publique et vie privée disparaît. C'est une constatation que nous pouvons faire chaque jour dans la société et les médias cf " Balance ton porc".
4 - La dimension identitaire. Ce que nous partageons, nous donne une identité numérique qui nous intègre dans un groupe qui nous ressemble. La dimension identitaire est particulièrement grande dans la diffusion des fakes news ( fausses nouvelles).
5 - La démocratie " push button" . "La démocratie des paresseux" où de son fauteuil par un clic, on signe des pétitions. C'est aussi un moyen politique pour ceux qui ne maitrisent pas l'écrit ou la parole. A l'exemple du printemps en Tunisie, où le push button a été un outil central de mobilisation.
6 - L'enfermement idéologique de l'internet. Internet incite à " se conforter dans son opinion plutôt que se confronter". Google met en place des bulles de filtrage qui renforcent les points de vue de l'internaute et ignorent d'autres aspects. Les algorithmes proposent en fonction des recherches antérieures. Exemples : les aveux de cécité de grands éditorialistes anglo-saxons face au Brexit et à la montée de Trump. C'est le règne de la post vérité où il est donné plus d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits.
7 - La privatisation de l'internet. La censure ou le contrôle sont plus compliqués s'agissant de contrôle à postériori. Les grands opérateurs sont dans une idéologie LiLi ( libérale libertaire) qui va à l'encontre des contraintes d'ordre public. Toutefois face à la désinformation, aux fake news, aux rumeurs envahissantes, et à la crise démocratique, une prise de conscience des GAFAN ( google, amazon, facebook, apple, netfix) est en cours. Mais les méthodes et objectifs restent opaques.
Romain Badouard propose de reprendre possession de l'internet. L'éducation doit y occuper une grande place.
Romain Badouard retient sept points pour expliquer comment internet transforme et met en péril la démocratie.
1 - Nous vivons la fin des gatekeepers c'est à dire des gardiens de l'information qu'étaient les journalistes qui contrôlaient le droit de s'exprimer. Aujourd'hui le filtrage se fait par les algorithmes. C'est un contrôle éditorial à postériori.
2 - La parole d'autorité liée au statut, à l'expertise, est mise en cause. Ce qui compte c'est la "popularité" , le nombre de liens sur les réseaux sociaux. Les discussions doivent se faire d'égal à égal.
3 - La frontière entre vie publique et vie privée disparaît. C'est une constatation que nous pouvons faire chaque jour dans la société et les médias cf " Balance ton porc".
4 - La dimension identitaire. Ce que nous partageons, nous donne une identité numérique qui nous intègre dans un groupe qui nous ressemble. La dimension identitaire est particulièrement grande dans la diffusion des fakes news ( fausses nouvelles).
5 - La démocratie " push button" . "La démocratie des paresseux" où de son fauteuil par un clic, on signe des pétitions. C'est aussi un moyen politique pour ceux qui ne maitrisent pas l'écrit ou la parole. A l'exemple du printemps en Tunisie, où le push button a été un outil central de mobilisation.
6 - L'enfermement idéologique de l'internet. Internet incite à " se conforter dans son opinion plutôt que se confronter". Google met en place des bulles de filtrage qui renforcent les points de vue de l'internaute et ignorent d'autres aspects. Les algorithmes proposent en fonction des recherches antérieures. Exemples : les aveux de cécité de grands éditorialistes anglo-saxons face au Brexit et à la montée de Trump. C'est le règne de la post vérité où il est donné plus d'importance aux émotions et aux opinions qu'à la réalité des faits.
7 - La privatisation de l'internet. La censure ou le contrôle sont plus compliqués s'agissant de contrôle à postériori. Les grands opérateurs sont dans une idéologie LiLi ( libérale libertaire) qui va à l'encontre des contraintes d'ordre public. Toutefois face à la désinformation, aux fake news, aux rumeurs envahissantes, et à la crise démocratique, une prise de conscience des GAFAN ( google, amazon, facebook, apple, netfix) est en cours. Mais les méthodes et objectifs restent opaques.
Romain Badouard propose de reprendre possession de l'internet. L'éducation doit y occuper une grande place.
Libellés : désenchantement de l'internet, fake new, GAFAN, gatekeepers, OMUP ( Observatoire des médias UP), post vérité, push button, Romain Badouard
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