Jean-François KAHN à l'Observatoire des médias
Venant de Bordeaux où la veille il avait parlé de La civilisation des Lumières devant 1 100 personnes, Jean François Kahn était notre invité vendredi 15 novembre sur le thème Médias : peut-on tout dire aujourd'hui ?
L'amphi de 500 places de la fac de médecine était quasiment plein et les collègues à l'entrée ont du gérer les files d'attente comme jamais.
Patrice Saint André et Jean-François Kahn
Vue partielle de l'amphi 9
Photos JCC
Peut-on tout dire aujourd'hui ? est d'emblée complété par Doit-on tout dire ? JFK constate un rétrécissement de ce qui peut être dit aujourd'hui. Les phénomènes de mode jouent leur rôle. Il cite le génial Mozart qui a quand même produit La clémence de Titus contesté par notre invité. De même certaines oeuvres de Baudelaire ou de Mallarmé.
Tout dire en fonction des publics est un élément de la réponse dans un contexte où "La bombe atomique des réseaux sociaux" dessine un nouveau cadre. il y a également des choses que l'on ne veut pas entendre.
Il rappelle son expérience des rédactions où la critique des livres était cadrée par "C'est un auteur ami" ( Jean Daniel ) ou " Il est de notre camp !" et la place considérable occupée à gauche par Foucault pour qui la délinquance était une dissidence légitime. A la droite extrême, le dernier livre d' Eric Zemour permet à JFK d'illustrer et de douter de l'attachement républicain de l'auteur.
Interrogé sur l'engagement ou la neutralité du journaliste il est très clair " La neutralité n'existe pas"
et cite Emmanuel Kant " Ce que vous êtes contribue à ce que vous percevez". Et de rappeler sa vie d'éditorialiste du matin à Europe 1 où il fallait choisir entre douze sujets et les hiérarchiser. Il préconise une règle d'honnêteté en la matière : " Avouer ses à-priori".
Il resitue le mouvement des gilets jaunes, où il perçoit "quelque chose de pervers", dans une double perspective: la réduction du pluralisme dans la presse quotidienne où seulement deux titres nationaux ont du poids, et le référendum de 2005, clairement opposé au Traité européen mais qui est néanmoins passé "en douce" ultérieurement.
Répondant aux questions du public, il relative les défaillances journalistiques dans la " récente arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès" dans laquelle les sources à priori sûres ont été les premières défaillantes.
Des applaudissements spontanées saluent son refus de boycotter le dernier film de Roman Polanski. Il rappelle Louis Ferdinand Céline l'un des meilleurs écrivains du XXè siècle et ses écrits lourdement antisémites.
Au regard de l'évolution du vocabulaire médiatique ou politique de plus en plus transgressif, il préconise de rejeter toute critique qui animalise les adversaires ( " Balance ton porc!"). C'est une pratique caractéristique des dictatures.
L'amphi de 500 places de la fac de médecine était quasiment plein et les collègues à l'entrée ont du gérer les files d'attente comme jamais.
Patrice Saint André et Jean-François Kahn
Vue partielle de l'amphi 9
Photos JCC
Peut-on tout dire aujourd'hui ? est d'emblée complété par Doit-on tout dire ? JFK constate un rétrécissement de ce qui peut être dit aujourd'hui. Les phénomènes de mode jouent leur rôle. Il cite le génial Mozart qui a quand même produit La clémence de Titus contesté par notre invité. De même certaines oeuvres de Baudelaire ou de Mallarmé.
Tout dire en fonction des publics est un élément de la réponse dans un contexte où "La bombe atomique des réseaux sociaux" dessine un nouveau cadre. il y a également des choses que l'on ne veut pas entendre.
Il rappelle son expérience des rédactions où la critique des livres était cadrée par "C'est un auteur ami" ( Jean Daniel ) ou " Il est de notre camp !" et la place considérable occupée à gauche par Foucault pour qui la délinquance était une dissidence légitime. A la droite extrême, le dernier livre d' Eric Zemour permet à JFK d'illustrer et de douter de l'attachement républicain de l'auteur.
Interrogé sur l'engagement ou la neutralité du journaliste il est très clair " La neutralité n'existe pas"
et cite Emmanuel Kant " Ce que vous êtes contribue à ce que vous percevez". Et de rappeler sa vie d'éditorialiste du matin à Europe 1 où il fallait choisir entre douze sujets et les hiérarchiser. Il préconise une règle d'honnêteté en la matière : " Avouer ses à-priori".
Il resitue le mouvement des gilets jaunes, où il perçoit "quelque chose de pervers", dans une double perspective: la réduction du pluralisme dans la presse quotidienne où seulement deux titres nationaux ont du poids, et le référendum de 2005, clairement opposé au Traité européen mais qui est néanmoins passé "en douce" ultérieurement.
Répondant aux questions du public, il relative les défaillances journalistiques dans la " récente arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès" dans laquelle les sources à priori sûres ont été les premières défaillantes.
Des applaudissements spontanées saluent son refus de boycotter le dernier film de Roman Polanski. Il rappelle Louis Ferdinand Céline l'un des meilleurs écrivains du XXè siècle et ses écrits lourdement antisémites.
Au regard de l'évolution du vocabulaire médiatique ou politique de plus en plus transgressif, il préconise de rejeter toute critique qui animalise les adversaires ( " Balance ton porc!"). C'est une pratique caractéristique des dictatures.
Libellés : Céline, Foucault, Jean-François Kahn, Mozart, OMUP ( Observatoire des médias UP), Polanski, Xavier Dupont de Ligonnès ( XDDL), Zémour
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home