2 mars 2011

Pascal Josèphe et la télévision demain : « Le public a compris son pouvoir »


La nouvelle étape de la révolution numérique , c’est le développement des nanotechnologies ( à l’échelle infiniment petite ) et des neurosciences ( études du système nerveux) qui placeront le cerveau comme centre de commande de l’univers médiatique domestique. Déjà des expériences montrent le cerveau allumant ou éteignant l’électricité par la seule intervention de la pensée, ou conduisant une voiture sans toucher le volant.
La révolution numérique depuis 20 ans, c’est d’abord une fantastique accélération de la miniaturisation des « transistors » avec la loi du doublement des capacités mémoire tous les deux ans, qui fait que les iphones 4 G d’aujourd’hui seront obsolètes dans deux ans. C’est aussi l’incapacité d’imaginer les nouvelles étapes : Internet n’a que 16 ans, ebay est né la recherche d’une vente d’un meuble, Google de l’idée de deux jeunes étudiants, Facebook ( 2007) de la recherche de copains de scolarité et concerne aujourd’hui 30 millions d’abonnés… Le numérique est un champ de divertissement considérable offert à tous les individus et qui – à la différence de la révolution équivalente qu’a été l’imprimerie – n’est pas contrôlée par les élites.
La promesse magique du numérique, c’est la liberté. Les révolutions 2.0 du Maghreb en sont une illustration éclatante. Elles non plus n’avaient pas été anticipées ( si ce n’est dans des livres comme celui de Pascal Josèphe « La société immédiate » Calmann Levy 2008, qui plantait le cadre de ce qui se passe actuellement ). Il y a dans cette révolution numérique « une nouvelle manière d’activer le vivre ensemble », un monde où « le public a compris son pouvoir » et qui ouvre des perspectives passionnantes pour tout ce qui touche à l’interactivité. Sur ce plan, les médias et les collectivités locales ont une responsabilité énorme dans la mise en œuvre d’une nouvelle façon d’administrer la cité et ses habitants. De l’homme des années 60-80 qui était « saucissonné » dans ses différentes activités personnelles, professionnelles, ludiques, sportives, caritatives, etc ; avec le numérique , c’est une réunification de l’individu qui est à l’œuvre « De l’individu éclaté dans ses fonctions, à l’individu numérique réunifié » . Les effets ou télescopages peuvent être surprenants : en Arabie Saoudite la Star Academy a été interrompue car les femmes votaient comme les hommes. De même en Chine, les votes des téléspectateurs ont été considérés comme susceptibles d’inspirer de mauvaises habitudes…
Sur le plan de la télévision cette révolution entraine le rapprochement du Broadcast ( TV) et du Broadband ( Internet) et le téléviseur connecté offrant de nouveaux outils. L’amateur « Des chiffres et des lettres » deviendra s’il le souhaite acteur de son émission préférée. En regardant Thalassa, il sera possible d’avoir – et d’activer le cas échéant – un grand nombre d’informations touristiques ou culturelles autour des reportages présentés. L’offre télévisuelle va se développer 24 h / 24 et les émissions ou séries (« Plus belle la vie ! ») se déclineront de plus en plus comme des marques qui auront une vie autonome à côté de la production classique.
La démocratie traditionnelle et ses corps intermédiaires est fortement impactée par cette révolution qui élimine tous les intermédiaires et libère la parole de façon très spectaculaire. La responsabilité des médias et des élus est de mettre de la raison dans ce processus tout en acceptant ces nouveaux pouvoirs des citoyens.

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