Elus, le patrimoine, les revenus et les dérogations fiscales
Dans la grande opération
médiatique en cours, tout le monde se focalise sur le patrimoine des élus dans
un grand concours d’hypocrisie : immobilier sous-évalué (personne ne dira
qu’il – ou elle - est locataire de la ville de Paris ou ailleurs, soit en
logement de fonction soit en loyer favorisé !) et une grande
« misère » en matière de comptes et valeurs mobilières, sans parler
du parc automobile qui ne va pas redresser nos marques françaises ! C’est
le concours des mal-lotis, qui serait un gage de probité morale et politique…
Consternant.
Il serait plus efficace et
vérifiable de s’intéresser aux revenus des élus et aux impôts qu’ils paient
effectivement. Autour de quelques principes.
1 – Etre soumis aux mêmes
règles que les autres citoyens. En mettant fin aux régimes dérogatoires,
comme par exemple, le système de retenue à la source appliqué – sur option –
aux présidents de Conseils Généraux et d’autres élus, qui pour citer un exemple
connu, a permis à François Hollande en 2011 de diviser par deux son impôt sur
le revenu. Ce n’est pas de la fraude, c’est de l’évasion légale. Dans les
paradis fiscaux c’est de « L’optimisation fiscale ».
2 – Mettre fin au scandale des
frais de mandat des parlementaires – 6 à 7000 € par mois – qui n’ont pas
être justifiés et qui ne sont toujours pas imposables. Quel employeur
doublerait le salaire de ses collaborateurs, d’une indemnité non imposable et
qu’ils n’auraient pas à justifier ? Le fisc et l’URSAFF lui tomberaient vite
sur le dos ! La baisse de 10 % proposé par le président de l’Assemblée
Nationale est ridicule. Là aussi appliquons le droit commun : les frais
réellement justifiés ne sont pas imposables, l’indemnité non justifiée s’ajoute
au revenu imposable.
3 – Le cumul des mandats
est « L’Arlésienne » de la vie politique française. Promis, juré pour
2017 ! Le scepticisme s’impose. Il serait au moins possible de commencer
par l’interdiction du cumul des indemnités qui est pour une grande part
dans le carriérisme politique français. On ne cherche pas à faire autre chose
que la politique, quand en toutes hypothèses on peut vivre confortablement du
cumul des rémunérations, reversements et indemnités liés à la multiplicité des
structures publiques et parapubliques. C’est l’iceberg des revenus des élus. Le
choix possible de l’indemnité la plus élevé et l’abandon obligatoire de toutes
les autres indemnités qui resteraient dans le budget source, serait une mesure
qui clarifierait grandement les vraies vocations de service public des élus.
4 – Publier chaque année sa
déclaration de revenus : revenus effectivement perçus d’un côté, impôt
effectivement payé de l’autre. Le code des impôts interdit de faire la
publicité des avis d’imposition. Mais chacun peut faire connaître les informations qui le concernent. Ce que
font déjà quelques parlementaires vertueux. Tout cela bien entendu soumis aux
contrôles de droit commun, et non le contrôle « des pairs ».
Ces mesures ne nécessitent pas des lois ou des règlements complexes. En priorité il faut appliquer le droit commun à tous les élus. La
mise en œuvre ne dépend que d’une volonté de clarté et de progrès démocratique.
Libellés : cumul des indemnités, cumul des mandats, frais de mandat des députés, François Hollande, patrimoine des élus
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home