4 juin 2013

Impopularité

Il y a dans la politique du gouvernement de François Hollande, une forme de masochisme que je m'explique difficilement. Pourquoi par exemple s'attaquer au statut d'auto-entrepreneur qui selon les Echos des 24 et 25 mai 2013 représente 56% de la création des entreprises en France, 5 milliards d'euros de PIB par an, plus de 1 milliard dans les caisses de l'Etat, sans mettre qui que ce soit en péril. Dans le secteur du bâtiment souvent mis en avant par les artisans, les auto-entrepreneurs représentent moins de 2% du chiffre d'affaires global.
De même pourquoi avoir supprimé d'un trait de plume la défiscalisation des heures supplémentaires qui apportait plusieurs centaines d'euros à des travailleurs modestes. Pour lutter contre le chômage ? Hélas les chiffres de l'emploi montrent bien que les solutions ne sont pas à ce niveau.En revanche, le travail au noir a sans doute augmenté...
Troisième exemple : la réforme des collectivités locales. La loi votée sous le précédent gouvernement supprimait de fait le département* et si j'ai bonne mémoire, divisait par deux le nombre des élus locaux. Cette réforme était donc possible. Cela a été payé par le changement de majorité au Sénat. Là aussi, il a été urgent de rapporter cette loi - qui était pourtant une vraie réforme de structure - pour mettre en chantier une réforme portée par Marilyse Lebranchu, où l'on ne veut mécontenter personne, et qui devient une "usine à gaz" qui n'entraînera aucune économie. Ce sera plutôt l'inverse.
Au total, au lieu de s'attaquer à ce qui marche - ou qui marchait - il vaudrait mieux prendre en charge, sans à priori idéologique, avec pragmatisme, les vrais blocages et situations de rente, si nombreux en France.

*Le département date de la révolution : son chef-lieu pouvait être atteint en une journée à cheval de tout le territoire départemental. Le chef-lieu de canton, de la même époque, c'était une journée à pied ( A/R !). Nous en sommes encore là. N'est-ce pas archaïque ?

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