24 janvier 2016

Finkielkraut face à Cohn-Bendit : match nul ?

C'est le titre d'une chronique de la lettre de Causeur sous la plume de Franck Crudo. Il s'interroge sur les éléments chiffrés fournis à la fin de l'émission Des paroles et des actes jeudi soir 21 janvier.
Auparavant j'avais comme beaucoup assisté à un dialogue de très bon niveau, courtois, où j'ai bien apprécié la passion, la préparation et l'argumentation d'Alain Finkielkraut dont je suis un lecteur et auditeur fidèle. J'ai de la sympathie et de l'estime aussi pour Daniel Cohn-Bendit qui a toujours détesté le sectarisme et le refus de la réalité.
L'article de Causeur relève à mon avis de la déontologie journalistique, dont nous avons parlé vendredi 22 janvier avec Yves Agnès, président de l'Association de préfiguration d'un Conseil de Presse ( APCP).

A propos du 50/50  entre les deux intervenants sur les réseaux sociaux selon le journaliste Karim Rissouli, l'analyse et les commentaires de Franck Crudo dans la lettre de Causeur.
"Sur Twitter, je m’amuse à répertorier les tweets concernant l’émission. J’en dénombre 36 : 28 d’entre eux sont favorables à Finkielkraut ou défavorables à Cohn-Bendit contre 8 pour l’opinion inverse. Je me dis que Karim Rissouli est sans doute davantage un littéraire qu’un matheux car 28/8 ce n’est pas, même grosso modo, du 50/50.
Du coup, je vais illico sur la page Facebook « Des paroles et des actes ». Il est minuit et je dénombre pas moins de 417 messages postés durant l’émission. J’hésite quelques secondes. Mais je veux en avoir le cœur net. Je décide de me coltiner tous les messages, histoire de connaître le ressenti des gens. Surtout qu’au-delà de 400, l’échantillon commence à être représentatif. Un hommage à Stakhanov. Histoire de bien faire les choses, je dénombre précisément les messages favorables à Finkielkraut (ou défavorables à Cohn-Bendit) d’un côté, ceux favorables à Cohn-Bendit (ou défavorables à Finkielkraut) de l’autre. Dans une troisième colonne, je répertorie les messages neutres ou hors sujets. Je prends un crayon noir et une gomme. J’ai l’impression de faire une heure de colle à l’école.
Le résultat est édifiant. Pas moins de 190 messages sont en faveur de Finkielkraut contre… 35 pour Cohn-Bendit. Ce qui nous fait un ratio de 85/15 en faveur du philosophe. Par ailleurs, près de 130 personnes s’attaquent plus ou moins vertement à la prof d’Anglais, vous savez celle qui va « droit au but », alors que seulement 9 la soutiennent.
Je referme mon cahier avec plein de questions en tête. Sur quels critères le journaliste s’est-il basé pour balancer son 50/50 ? Au lieu de citer quelques tweets anodins, pourquoi n’a-t-il pas mentionné les critiques massives à l’égard de l’enseignante sur les réseaux sociaux, lui qui était censé décortiquer la tendance ? Qui sont les gens interrogés par l’institut de sondage ? Comment un tel décalage avec les réseaux sociaux est-il possible ?
Monsieur Pujadas a-t-on respecté la vérité des chiffres avec un écart aussi important ?



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