La Loire et nous dans Place Publique
Le n° 55 de Place Publique qui revient sur le Grand
débat de la Loire vient de sortir. J'ai apporté ma contribution critique sur la
méthode adoptée - extrait à suivre.
On apprends dans la contribution de Paul Cloutour,
responsable du Grand débat côté Nantes Métropole, que la directive de Johanna Rolland
pour l'élargissement du thème, a eu comme conséquence de faire quasiment
disparaître la problématique des franchissements de ce débat. Il aurait été
honnête de le dire explicitement...
Intéressante contribution également de Franck
Meynial journaliste à La Provence, sur l'historique et le cheminement du projet
à Marseille, superbement illustréehttp://us9.campaign-archive2.com/?u=cbe290353b42de95cd5529cad&id=5aed0b1d7a&e=a2ad2aee3a
Extrait de ma contribution avec la conclusion :
http://polemiquevictor.blogspot.fr/2015/10/le-grand-debat-la-loire-et-nous-vu-de.html
...Je ne peux m’empêcher toutefois de penser que la Métropole a gardé la main dans toutes les phases des travaux, que l’équipe du projet n’était pas neutre, qu’elle a soigneusement bordé toutes les étapes, et qu’à bien des égards, les préconisations avancées ne sont pas susceptibles de proposer des alternatives fortes. Les élus, peuvent également se poser la question du résultat au regard de l’ampleur des moyens déployés (plus de 500 000 €).
Pour
élargir le champ, j’ajouterai une interrogation sur les modalités de désignation des membres
de la commission du débat. Il ne s’agit pas en l’occurrence de mettre en cause
l’honnêteté, la sincérité et le souci du bien commun des personnes qui ont été
sollicitées par les organisations politiques de Nantes métropole. En particulier,
la présidence de la commission attribuée
au président du conseil de développement me paraît à tout point de vue
incontestable, et a été reconnue comme telle, par tous. Mais la place prise par
les organisations politiques dans la désignation des autres membres est-elle
légitime ? Etre choisi comme membre de la commission du débat par un parti
politique n’entraine-t-il pas un biais, conscient ou non, qui incite à favoriser
les choix ou les orientations préconisés par cette organisation
politique ?
Le poids politique est accentué
par la désignation dans cette instance, de vice-présidents de Nantes métropole
au nombre de trois, représentants de la majorité. Je n’ai pas d’éléments pour
apprécier objectivement leurs contributions aux débats au sein de la
commission. Je note simplement que le
rapport mentionne leur faible participation aux travaux de la commission, et
qu’ils n’ont pas voulu être signataires du rapport final pour des raisons
déontologiques évidentes.
Mais cette présence d’élus qui
sont en quelque sorte les « contrôleurs » ou pour le moins les
rapporteurs de l’exécutif au sein de la commission du débat, n’est-elle pas en
contradiction avec le souci de donner l’indépendance la plus large possible à
cette instance de concertation ? N’est-elle pas une survivance du «
monde ancien » où le politique, fort de sa légitimité élective, voulait
tout contrôler afin que son pouvoir soit le plus sécurisé possible ?
Dans le bilan qui
devra être fait, à froid, après les décisions attendues, il restera, de mon
point de vue, la nécessité d’instaurer
un vrai contrat de confiance avec tous les participants. Cela implique une totale indépendance de la commission du
débat sur le plan des moyens afin de ne pas être « à la remorque » de
la métropole. Il reste donc des progrès à accomplir pour ajuster les
outils d’un débat ouvert et pluraliste,
aux intentions affichées et voulues par l’exécutif. Dans l’immédiat, Il faudra
aussi observer si le rendre compte et
le suivi préconisés par la
commission, seront effectivement mis en œuvre sans restriction.
Si l’on veut
rechercher les améliorations possibles, les orientations proposées en avril
2014 par le Conseil de développement de Nantes métropole gardent leur
pertinence. La question était clairement posée « Le pilotage du débat : pourquoi le confier obligatoirement
à Nantes métropole ? » Et de préconiser, à la lumière de la
Commission Nationale du Débat public (CNDP*) que la question « du pilotage direct du débat par le maître
d’ouvrage soit débattue dans le sens de l’autonomie de l’organisation ».
De même en ce qui concerne la « commission
locale du débat public autonome » la préoccupation de l’autonomie et
la souplesse faisait partie des préoccupations majeures incluant la question de
la présence des élus. Le souhait exprimé à cet égard, que Nantes métropole
marque « son originalité et sa volonté de
franchir une étape démocratique en proposant une commission vraiment autonome»,
n’a pas été, de mon point de vue, satisfait. Il faudra y revenir pour les
prochains débats.
Il reste qu’au
terme de ce grand débat, la marque de l’ouverture réelle à la société civile exprimée
dans les intentions, serait qu’au terme des différentes étapes de propositions
et décisions, soit retenu un projet fort, emblématique, largement soutenu, qui
trouverait son origine dans la société civile, et non uniquement dans la
technostructure métropolitaine. Mes engagements étant connus, Il est clair,
qu’à mes yeux, c’est en matière de franchissements que cette décision est
attendue. Un tel choix serait une véritable révolution dans le mode de
gouvernance, parfaitement en phase avec les attentes du monde d’aujourd’hui.
Une façon aussi pour Nantes d’innover et de reprendre l’initiative.
- http://www.debatpublic.fr
- Une conclusion qui restera dans les voeux de l'année 2016 et suivantes...
Libellés : Franck Meynial, Grand débat Loire, Johanna Rolland, La Provence, Paul Cloutour, Place Publique
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