12 avril 2019

Je ne suis pas allé au Rwanda

Je ne suis pas allé au Rwanda malgré la proposition du ministère de la coopération en 1971 à l'issue de la formation  des experts de la coopération  (CPDCET) et après quatre années au Congo-Brazzaville. Beaucoup d'hésitations à vrai dire : une attirance incontestable pour un pays africain "différent", le pays verdoyant aux mille collines, "La Suisse" de l'Afrique,  un climat plutôt favorable, et un grand potentiel agricole. A contrario, un pays connu pour ses tensions ethniques ( en 1959 il y avait déjà eu des massacres de Tutsis, considérés comme dominateurs et "trop grands" pour les Hutus d'où disait-on, les mutilations des membres inférieurs) qui se sont manifestées également en 1972 et 1973, bien avant le terrible génocide de 1994. Le Rwanda, comme  le Burundi et le Zaïre étaient d'ex colonies belges qui avaient accédé à l'indépendance avec un faible niveau de développement et d'équipement et une formation des élites très limitée. Kigali la capitale, n'était reliée à Paris que par un seul avion par semaine. Le poids de l'Eglise catholique dans la société était - me disait-on - extrêmement prégnant et très traditionaliste. La capitale, peu peuplée, ne comportait à l'époque qu'un seul cinéma. Bref le tableau dressé à l'époque par des collègues qui y vivaient n'était pas idyllique. Débarquer seul dans ce pays à 29 ans; vivre très éloigné de mes bases pendant deux ans, pour un projet qui, en matière professionnelle, ne m'apparaissait pas fortement élaboré. Tout cela m'a incité à décliner la proposition Rwanda et à demander une autre affectation. Résultat : un gros contraste, puisque l'on m'a proposé la Côte d'Ivoire et sa capitale Abidjan, qui dans ces années 70 était en plein boum économique. Les années fastes d'Houphouet- Boigny. J'y suis resté jusqu'en 1974.
J'ai néanmoins toujours gardé dans ma tête un Rwanda rêvé ou redouté, et un suivi attentif de l'évolution de ce pays.


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