Médiacités Nantes et Benjamin Peyrel à l'OMUP
Compte rendu de la conférence débat
de Benjamin PEYREL le 29 mars 2019 :
Médiacités Nantes,
l’investigation locale sur Internet
Benjamin
Peyrel et Jean-Claude Charrier – amphi Kernéis 29 mars 2019
« Renouer avec l’enquête et apporter du
pluralisme »
Benjamin Peyrel est
l’un des journalistes de l’Express qui, en 2016 à l’arrivée de Patrick Drahi à
la tête de l’hebdomadaire, a pris la
décision de faire jouer la clause de conscience. Avec six autres de ses
confrères, ils ont mis en commun leurs indemnités de licenciement pour
lancer Médiacités, hebdomadaire exclusivement sur Internet – pure player - et
sur abonnement. D’abord implanté à Lille, puis à Lyon et Toulouse, il s’est
installé à Nantes en septembre 2017.
« Un contexte de
perte de confiance, de superficialité, de connivence et d’autocensure» sont
quelques unes des raisons qui ont justifié ce départ de l’Express.
Parallèlement « Nous avions une
envie de réinventer, d’être des journalistes utiles, de renouer avec l’enquête
et l’investigation, de répondre à une exigence démocratique au regard de la
décentralisation et des métropoles ». D’où l’objectif de s’implanter
dans les 10 plus grandes villes. Benjamin Peyrel met en avant le besoin « d’apporter du pluralisme » dans un
contexte où les communicants ont pris une place dominante : au nombre de
50 000 aujourd’hui en France pour 35 000 journalistes. Médiacités se
définie volontiers comme un contre pouvoir.
Concernant Nantes quatrième site d’implantation, Benjamin
Peyrel note un certain essoufflement de la presse traditionnelle écrite qui à
des niveaux divers perd régulièrement des lecteurs. Depuis un an et demi trente
journalistes ont signé une enquête pour Médiacités et dix ont une collaboration
très régulière. Une enquête comme celle sur les « Start up nantaise, ton univers impitoyable » peut être étalée
sur trois semaines et représente plusieurs mois de travail avec un très grand
nombre d’entretiens. Tous les domaines peuvent être abordés : de « L’échec très discret du tram train
Nantes Chateaubriant » au « Machines
de l’ile, ingénieuse mécanique à transformer l’argent public » en
passant par « NDDL le risque d’un
réaménagement vite fait, mal fait » ou « Nouveau stade : 4 questions et un enterrement » ou
« Nantes et le vélo : ce qui
grippe dans le pédalier » mais aussi « La carte exclusive des sols pollués de Nantes et de Loire
Atlantique » « Derrière le
muguet, les petites mains du maraîchage nantais » ou « « Les dessous de la grève du périscolaire à Nantes », et
bien d’autres dans tous les domaines, nantais, départementaux ou régionaux. Depuis
cette année une rubrique « Solutions » est apparue, pour l’info
positive.
Une plate forme est à la disposition des lanceurs d’alerte et
150 signalements ont été effectués dans les 4 villes d’implantation. Par
ailleurs pour répondre au souci d’animation de la vie démocratique, des débats
et rencontres sont organisés ou sont en préparation à Lille, Lyon et Nantes.
Le modèle économique de Médiacités est celui de Médiapart (qui a une participation de 5% dans le
capital). Pour avoir accès aux enquêtes complètes, il faut payer 6,9 € par mois
ou 59 € à l’année.
L’objectif fixé est d’abonner environ 2 000 lecteurs par
ville. Avec actuellement 2 500 abonnés au total, l’objectif est ambitieux,
mais le journal est jeune et l’implantation demande du temps. Pour Benjamin Peyrel qui a répondu
avec précision et disponibilité aux nombreuses questions des participants, il y a un public pour une information de
qualité et « L’investigation sans concession » qui est le slogan retenu par Médiacités.
Jean-Claude Charrier
Libellés : Benjamin Peyrel, L'Express, L'investigation, Médiacités Nantes, Médiapart, OMUP ( Observatoire des médias UP)
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