23 juin 2020

Convention citoyenne climat, une neutralité bien orientée

La consultation citoyenne est un art difficile dans un pays comme la France où par nature les "élites" ont une grande défiance à l'égard des citoyens. Il faut donc bien encadrer toutes les initiatives de cette nature.
La Convention citoyenne pour le climat - le groupe des 150 - n'a pas échappé à la règle. D'abord dans la sélection des participants : seuls ont été retenus les volontaires motivés par les questions climatiques. On peut penser que ceux qui ont des réserves sur ces questions voire les climato-sceptiques étaient écartés de cette convention.
Pour ne pas s'égarer, les conventionnels ont été bien encadrés pat un " Comité de gouvernance de la convention" comprenant deux coprésidents Thierry Pech président du think tank de gauche Terra Nova et Laurence Tubiana présidente de la Fondation européenne pour le climat qui, si j'ai bonne mémoire, était déjà présente dans l'état major de la Cop 21 de Paris en 2015. S'ajoutait une douzaine de membres la plupart membres du comité économique, social et environnemental dont Jean Jouzel, climatologue habitué des médias.
A ce "gouvernement" de la convention, s'est rapidement ajouté un " Groupe d'appui " composé de 14 experts, la technostructure si l'on peut dire, pour élaborer les propositions et un comité de 6 juristes pour assurer la transcription législative. Le Monde  du 29 juin titre un article sur le sujet Le rôle des experts dans la formation de l'opinion. Il note dans la bouche de chercheurs qui ont suivi l'ensemble des travaux que "Ces experts ont joué un rôle majeur et que sans eux la convention n'aurait pu aboutir" . Par ailleurs peu de débats contradictoires  ont été organisés. Des universitaires étrangers n'ont pas manqué de relever cet absence de pluralisme  conduisant à la conclusion rapide " l'expert l'a dit".
Cela me rappelle le Comité citoyen  de 25 membres qui avait été mis en place lors du Grand Débat sur la Loire à Nantes en 2017. Il était serré de près par la technostructure de Nantes métropole. En exemple lors de la présentation de leurs travaux, le Comité soutenait fermement la solution du Transbordeur pour franchir la Loire et relier le quai de la Fosse aux Hangars à bananes. Dans les documents définitifs du grand débat, je ne suis même pas sûr qu'une ligne ai été consacrée à cette proposition, évidemment non retenue par la présidente de Nantes métropole.

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1 Comments:

Blogger PSA said...

Bon, tes remarques sont justifiées, mais la Convention a le mérite d'exister et les propositions sont là. Qu'en restera t-il par la suite ? Il nous faudra attendre pour juger de la démarche. Restons cependant positifs pour ces tentatives d'associer les citoyens aux décisions, dans une démocratie qui cherche un nouveau souffle.

28 juin, 2020  

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