2 avril 2012

Anne Nivat devant l'OMUP





Anne Nivat "je prétends à la légitimité du terrain"


Anne Nivat grand reporter indépendante invitée de L’Observatoire des médias vendredi 2 mars 2012, sur le thème « Grand reporter : quels risques pour quelle information ou l’éloge de la lenteur »


C’est avec beaucoup de dynamisme et de passion qu’Anne Nivat, présentée et interviewée sur le plateau par Madie Magimel et Jean-Claude Salmon, est intervenue devant l’Observatoire des médias.
Interrogée sur son itinéraire, Anne Nivat, a rappelé les principales étapes de sa carrière de journaliste. Elle a débuté à Prague à Radio Liberté pendant la guerre froide. Elle s’est installée en 1998 à Moscou comme correspondante d’Ouest-France, La Croix et les Echos. « Les Russes en ont marre qu’on leur donne des leçons de démocratie » dira-t-elle en réponse à une question. Elle a couvert dès l’origine la guerre en Tchétchénie. Puis en 2003 la guerre en Irak puis l’Afghanistan, objet de ses deux derniers livres qui relatent son immersion au milieu des populations civiles.
Dans cette pratique unique du reportage, Anne Nivat mesure la complexité des situations, l’insécurité de la vie quotidienne et la difficulté des forces de la coalition en Afghanistan (40 pays) à tenir les objectifs qui leur sont assignés, en évitant des risques pour les populations afghanes. Ayant été à la fois intégrée – embarquée – comme journaliste dans une unité canadienne, puis dans un deuxième temps « anonyme » dans la population dans la région de Kandahar où les talibans sont nombreux, elle en tire plusieurs leçons.
D’abord sur le plan pratique « En situation de guerre, le plus difficile c’est de bouger, de pouvoir se déplacer ». Prendre la tenue des femmes afghanes c’est le faire intégralement en particulier avec les chaussures. Sur un plan général « L’absence de protection est la meilleure des protections : j’étais plus en sécurité dans les familles afghanes que dans la colonne militaire canadienne ». Les évènements récents comme ceux de Syrie montrent qu’être identifié comme journaliste, c’est aujourd’hui prendre des risques. « La vie est plus pratique au quotidien du côté militaire, dans une base comme celle à proximité de Kandahar où vivent 35 000 personnes, directement approvisionnées par un pont aérien depuis Dubaï ».
De ces nombreux séjours sur des terrains difficiles, Anne Nivat justifie sa démarche journalistique : « Je prétends à la légitimité du terrain. Je ne suis pas objective mais mon souci c’est d’être honnête, de faire des reportages, de faire le récit de tout ce que je vois, et qui apportent une valeur ajoutée dans le domaine de l’information. Je n’ai pas de réponses à tout ».Anne Nivat conclue sur le fait que cette façon de pratiquer le journalisme peut être mise en œuvre « au bas de chez soi ! ».

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4 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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11 juin, 2013  
Anonymous Anonyme said...

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11 juin, 2013  
Anonymous Anonyme said...

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12 juin, 2013  
Anonymous Anonyme said...

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13 juin, 2013  

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