Pont sur la Loire : la pire hypothèse
Selon les indications rapportées
dans Ouest-France le 1er mars 2013 sous la plume de Philippe
Gambert, Nantes Métropole envisagerait de désenclaver l’extrême ouest de l’ile
de Nantes par un pont bas fixe, localisé au niveau des anneaux de Buren. Ce
pont, tout en fermant le bras de la
Madeleine à la navigation, serait essentiellement dédié à la circulation
automobile. Pour tous ceux qui croient en la vocation portuaire et maritime de Nantes, c’est un véritable coup
de massue, auquel on a peine à croire !
S’il est une chose qui paraissait
bien établie en ce qui concerne le franchissement du bras de la Madeleine,
c’est bien le rejet d’un pont bas entre l’ile de Nantes et le Bas-Chantenay.
Aussi bien les urbanistes de l’ile, Alexandre Chemetoff et Marcel Smets, que
les responsables politiques, Jean-Marc Ayrault en premier, ont clairement
affirmé, qu’un pont bas, aspirateur à voitures et destructeur du seul espace de
contact entre le cœur de ville et le port, était fermement exclu des hypothèses
de Nantes Métropole. Le choix du Navibus, la construction du quai pour le
Belem, la barge flottante - même si elle est contestée par certains – tout cela
consolidait bien le potentiel d’un espace portuaire et maritime où, pour
reprendre la formule de la dernière plaquette « Nantes, aujourd’hui et
demain » pouvait s’exprimer « L’originalité du territoire :
l’audace, l’imagination, la créativité ».
Sur ces critères, le projet de
Pont Transbordeur du XXIè siècle, s’est progressivement imposé dans le débat
public. Comme un franchissement polyvalent et maritime qui tout en laissant
circuler les bateaux, peut accueillir, voitures, cyclos, piétons, Busway ou
tramway : il est validé pour cela. Comme fantastique belvédère urbain,
avec la rue aérienne à 60 mètres au-dessus du fleuve. Le succès du Nid au
sommet de la tour Bretagne montre clairement l’attractivité d’un tel lieu, pour
apprécier « La forme d’une ville ». Comme signature de Nantes,
vitrine technologique, touristique et
culturelle du savoir faire nantais. Le Monument qui manque à Nantes.
Alors on objecte, selon
l’article, son coût « beaucoup trop cher » (entre 80 et 100 millions
d’euros). C’est oublier que cette somme est le total du franchissement proprement
dit – la fonction pont – qui, de 40 à 60 millions, est en fait moins cher qu’un
pont fixe avec tous les déménagements qu’il entraînera, et beaucoup plus
polyvalent. Et l’ouvrage touristique, de 0 à 40 millions d’euros, selon la
capacité de la rue aérienne. Cette partie de l’ouvrage, dont le financement
peut-être ouvert, générera des retombées économiques substantielles et
plusieurs centaines d’emplois directs ou indirects. Le retour sur
investissement peut se faire sur 15 ou 20 ans.
L’autre objection rapportée,
concerne l’inconvénient de « ne pas s’accorder à la cadence de la
circulation et d’entraîner une rupture des flux ». Là aussi ouvrons le
débat : La nacelle a la même vitesse qu’un tramway et les mêmes temps de
chargement et déchargement des passagers avec 6000 passagers/heure. S’il
s’agit de véhicules, la chaussée
centrale de la nacelle, selon sa taille, peut accueillir de 200 à 500 véhicules
/heure par sens. La nacelle au niveau du quai, absorbe les véhicules beaucoup
plus vite qu’un bac, dès que le feu passe au vert.
Le choix est donc entre un pont
bas comme on peut en construire n’importe où sur la Loire fluviale - équivalent
à un « comblement » de triste mémoire d’une partie du bras de la Madeleine - et un
Pont Transbordeur nouvelle génération, réalisable dans les 5 ans, répondant de
façon souple et évolutive aux besoins de l’ile de Nantes tout en garantissant
l’ouverture maritime et symbolique de la Loire. Que le débat s’engage
enfin !
Libellés : Alexandre Chemetoff, Bras de la Madeleine, Jean-Marc Ayrault, Marcel Smets, Nantes Métropole, Ouest-France, Pol Poirier, Pont transbordeur
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