Daech ne vient pas de nulle part, les idées claires
Je reprends la formule de la chronique de Brice Couturier chaque matin à 7 h 55 pour le court texte qui suit. Il ne provient pas de mon chroniqueur préféré, mais de la présentation d'une conférence à Paris début décembre, organisée par le Club citoyen qui regroupe des anciens de Vie Nouvelle ( cathos de gauche).
Daech ne vient pas
de nulle part. La guerre américaine contre Saddam Hussein qui a vu la
hiérarchie militaire expulsée de l’armée rejoindre cette force sunnite montante
est dénoncée comme la cause première. La deuxième serait la guerre civile
syrienne, Bachar el Assad ayant contribué à renforcer les rangs de Daech en
ouvrant largement les portes de ses prisons. Daech est d’abord une opposition
sunnite au gouvernement chiite de Bagdad
mis en place et soutenu par les Américains. Et Daech a été financé à ses débuts
par les Etats sunnites de la région, Arabie Saoudite et Qatar en tête, pour
renverser Bachar et faire pièce à l’Iran mais aussi pour créer un rempart
contre les influences occidentales dans la région. Pourtant ces deux Etats sont
des alliés des pays occidentaux.
Alors comment comprendre cet imbroglio,
renforcé par une attitude plus que complexe de la Turquie qui condamne
officiellement Daech mais ferme les yeux sur les trafics de pétrole de Daech
sur son territoire et combat prioritairement les Kurdes, principale force
terrestre d’opposition à Daech ? Les intérêts immédiats de chaque Etat priment
sur une concertation large visant à la pacification et l’équilibre de la
région. Et pourtant, hormis les intérêts des grandes puissances (USA et Russie
en tête), un équilibre des puissances entre les Etats du Moyen Orient serait
le gage d’un développement profitable à tous.
Libellés : Bachar El Assad, Club citoyen, Daech, sunnites, Vie Nouvelle
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