22 novembre 2015

Daech ne vient pas de nulle part, les idées claires

Je reprends la formule de la chronique de Brice Couturier chaque matin à 7 h 55 pour le court texte qui suit. Il ne provient pas de mon chroniqueur préféré, mais de la présentation d'une conférence à Paris début décembre, organisée par le Club citoyen qui regroupe des anciens de Vie Nouvelle ( cathos de gauche).

Daech ne vient pas de nulle part. La guerre américaine contre Saddam Hussein qui a vu la hiérarchie militaire expulsée de l’armée rejoindre cette force sunnite montante est dénoncée comme la cause première. La deuxième serait la guerre civile syrienne, Bachar el Assad ayant contribué à renforcer les rangs de Daech en ouvrant largement les portes de ses prisons. Daech est d’abord une opposition sunnite au gouvernement chiite  de Bagdad mis en place et soutenu par les Américains. Et Daech a été financé à ses débuts par les Etats sunnites de la région, Arabie Saoudite et Qatar en tête, pour renverser Bachar et faire pièce à l’Iran mais aussi pour créer un rempart contre les influences occidentales dans la région. Pourtant ces deux Etats sont des alliés des pays occidentaux.
 Alors comment comprendre cet imbroglio, renforcé par une attitude plus que complexe de la Turquie qui condamne officiellement Daech mais ferme les yeux sur les trafics de pétrole de Daech sur son territoire et  combat prioritairement les Kurdes, principale force terrestre d’opposition à Daech ? Les intérêts immédiats de chaque Etat priment sur une concertation large visant à la pacification et l’équilibre de la région. Et pourtant, hormis les intérêts des grandes puissances (USA et Russie en tête), un équilibre des puissances entre les Etats du Moyen Orient serait le gage d’un développement profitable à tous.


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