Ai-je été colonialiste ( ou néocolonialiste) ?
Eh oui je dois l'avouer j'ai consacré huit ans de ma vie professionnelle, de 1966 à 1974, à la Coopération avec les pays d'Afrique noire, en l'occurrence la République Populaire du Congo - marxiste léniniste à l'époque - ( Congo Brazzaville) et la Côte d'Ivoire. J'ai même enseigné les impôts locaux à l'ENA de Brazzaville ainsi que " La rédaction administrative" en plus de mes taches d'inspecteur des impôts qui visaient essentiellement à contrôler les entreprises détenues par les expatriés appelés " les Européens". Ce qui a pu me conduire à visiter des chantiers jusqu'au fin fond de la forêt équatoriale...En Côte d'Ivoire, j'étais intégré dans l'équipe du budget d'investissement, pour les financements extérieurs - c'étaient les années fastes pour le budget ivoirien - avec de nombreux collègues du cabinet d'études Cegos qui bénéficiait de généreux contrats.
Mon chef était congolais, ou ivoirien, comme l'ensemble du gouvernement. L' indépendance était acquise en douceur depuis 1960, mais il y avait beaucoup de jeunes coopérants français - enseignants, ingénieurs, médecins, chercheurs, cadres administratifs, etc. - encore présents pour faire encadrer un certain nombre de services publics, et former les cadres nationaux. Nous accomplissions notre service national pendant 20 mois en lieu et place du service militaire, avec la possibilité de prolonger par la suite avec un contrat civil. Ce que j'ai fait à deux reprises.
Nous n'étions plus dans la période coloniale, mais post-coloniale ou néo-coloniale pour reprendre une terminologie plus idéologique. On peut sans doute considérer que si nous rendions service honnêtement par nos activités, il y avait aussi de la part de l'Etat français, en contrepartie, une formation pratique et avantageuse de ses cadres. Nous étions sans conteste dans les CSP plus des populations congolaises ou ivoiriennes. C'était l'aboutissement d'un long processus historique que l'on voudrait aujourd'hui condamner d'un bloc. Nous étions de plain pied dans la présence française en Afrique, avec ses incontestables avancées dans le domaine de la santé, de l'éducation ( au Congo 95 % des enfants étaient éduqués), de l'Administration, des infrastructures, notamment ferroviaires, etc. Bref les pays "tournaient". Tournaient-ils à l'envers ? La copie du modèle occidentale conduisait-elle fatalement à une impasse ? La domination économique des Européens avait-elle vocation à perdurer ? Etait-ce un crime, comme vient de le dire un peu vite Emmanuel Macron, ou, comme je pense, on l'enseigne aujourd'hui dans nos collèges et lycées ? Je n'entend pas ces propos dans la bouche des élites africaines qui ont su tirer le meilleur de leur double racine et qui à l'aide de la francophonie occupent pleinement leur place dans le monde. Ils permettent à l'Afrique de connaître aujourd'hui les meilleurs taux de croissance et de développement. Je constate aussi que dans les pays que j'ai bien connu, aucune ville, aucune région n'a changé de nom, comme pour rayer des pages d'histoire ( ce qui a été le cas sur l'autre rive du Congo...)
De mon modeste vécu dans ces années, je me refuse au jugement globalisant qui plait tant aux médias et aux politiques ( Souvenez-vous Georges Marchais et le bilan " globalement positif de l'URSS" !). La lucidité oui, la culpabilisation, non.
Mon chef était congolais, ou ivoirien, comme l'ensemble du gouvernement. L' indépendance était acquise en douceur depuis 1960, mais il y avait beaucoup de jeunes coopérants français - enseignants, ingénieurs, médecins, chercheurs, cadres administratifs, etc. - encore présents pour faire encadrer un certain nombre de services publics, et former les cadres nationaux. Nous accomplissions notre service national pendant 20 mois en lieu et place du service militaire, avec la possibilité de prolonger par la suite avec un contrat civil. Ce que j'ai fait à deux reprises.
Nous n'étions plus dans la période coloniale, mais post-coloniale ou néo-coloniale pour reprendre une terminologie plus idéologique. On peut sans doute considérer que si nous rendions service honnêtement par nos activités, il y avait aussi de la part de l'Etat français, en contrepartie, une formation pratique et avantageuse de ses cadres. Nous étions sans conteste dans les CSP plus des populations congolaises ou ivoiriennes. C'était l'aboutissement d'un long processus historique que l'on voudrait aujourd'hui condamner d'un bloc. Nous étions de plain pied dans la présence française en Afrique, avec ses incontestables avancées dans le domaine de la santé, de l'éducation ( au Congo 95 % des enfants étaient éduqués), de l'Administration, des infrastructures, notamment ferroviaires, etc. Bref les pays "tournaient". Tournaient-ils à l'envers ? La copie du modèle occidentale conduisait-elle fatalement à une impasse ? La domination économique des Européens avait-elle vocation à perdurer ? Etait-ce un crime, comme vient de le dire un peu vite Emmanuel Macron, ou, comme je pense, on l'enseigne aujourd'hui dans nos collèges et lycées ? Je n'entend pas ces propos dans la bouche des élites africaines qui ont su tirer le meilleur de leur double racine et qui à l'aide de la francophonie occupent pleinement leur place dans le monde. Ils permettent à l'Afrique de connaître aujourd'hui les meilleurs taux de croissance et de développement. Je constate aussi que dans les pays que j'ai bien connu, aucune ville, aucune région n'a changé de nom, comme pour rayer des pages d'histoire ( ce qui a été le cas sur l'autre rive du Congo...)
De mon modeste vécu dans ces années, je me refuse au jugement globalisant qui plait tant aux médias et aux politiques ( Souvenez-vous Georges Marchais et le bilan " globalement positif de l'URSS" !). La lucidité oui, la culpabilisation, non.
Libellés : colonisation, Congo Brazzaville, coopération, Côte d'Ivoire, Emmanuel Macron, Georges Marchais, post colonial
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home