Finki à l'Académie française
J'ai noté ce passage dans le remarquable discours d'Alain Finkielkraut pour son entrée à l'Académie française jeudi dernier. Beaucoup l'attendait au coin du bois. Ils en ont été pour leurs frais.
Publié dans la lettre de Causeur
A noter dans Le Monde du 28 janvier une remarquable enquête de Raphaëlle Bacqué sur la préparation de son entrée à l'Académie sous le titre " De cape et d'épée".
La France s’est
rappelée à mon bon souvenir quand, devenue société post-nationale,
post-littéraire et post-culturelle, elle a semblé glisser doucement dans
l’oubli d’elle-même. Devant ce processus inexorable, j’ai été étreint, à ma
grande surprise, par ce que Simone Weil appelle dans L’Enracinement le
« patriotisme de compassion », non pas donc l’amour de la grandeur ou
la fierté du pacte séculaire que la France aurait noué avec la liberté du
monde, mais la tendresse pour une chose belle, précieuse, fragile et
périssable. J’ai découvert que j’aimais la France le jour où j’ai pris
conscience qu’elle aussi était mortelle, et que son « après » n’avait
rien d’attrayant.
Cet amour, j’ai
essayé de l’exprimer dans plusieurs de mes livres et dans des interventions récentes.
Cela me vaut d’être traité de passéiste, de réactionnaire, voire pire, et même le pire par ceux
qui, débusquant sans relâche nos vieux démons, en viennent à criminaliser la
nostalgie, et ne font plus guère de différence entre Pétain et de Gaulle, ou
entre Pierre Gaxotte et Simone Weil.
Libellés : Académie française, Alain Finkielkraut, Le Monde, Raphaëlle Bacqué, Simone Weil
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