25 février 2016

Finki suite et débat

En commentaire à mes papiers récents sur Alain Finkielkraut et les questions liées à l'identité, un  ami franco-suisse de longue date m'a adressé le mail suivant qui illustre un vrai débat.

"J’ai trouvé que le débat Finkielkraut - Cohn Bendit était de bonne qualité, mais je doute que les « tweets » traduisent mieux une réalité statistique que les sondages des instituts spécialisés ( par ailleurs j’ignore systématiquement les appréciations du type « j’aime , j’aime pas », à tous propos ).
Depuis les attentats on sent que l’actualité médiatique se tourne plus vers des questions comme la nation, la sécurité.
On voit davantage de militaires de haut rang s’ exprimer et certains écrivains et philosophes revenir sur le devant de la scène avec ce type de sujet.
Pour être né à cheval sur une frontière et adopté la double nationalité, je suis sensible depuis longtemps à cette question. J’ai toujours considéré cela comme un enrichissement et une ouverture plutôt que l’inverse.
En psychologie sociale, j’ai étudié, avec W. Doise, le phénomène de « renforcement catégoriel » : en gros, l’étranger à un groupe social a tendance à sur-valoriser les caractéristiques du groupe pour s’intégrer et modifier son comportement en conséquence. Serais-ce ce qui a conduit Sarkozy (origine hongroise) à s’investir dans l’opération « identité nationale » avec conviction en 2010? ou l’affirmation patriotique de Finkielkraut (origine polonaise)?
Ose-t-on rappeler aujourd’hui que le général De Gaulle considérait que…
« si le patriotisme est l’amour de son pays, le nationalisme est la haine de celui des autres » - ce que mon père, ancien « poilu », pensait aussi ?
Qui va actuellement proposer que « la Marseillaise », chant guerrier, soit remplacé par un hymne pacifiste ?
Un Suisse laïc osera-il proposer de supprimer la première phrase de la constitution (« au nom du Dieu tout puissant ») dans un climat anti-islam ?
L’écrivain Pascal Bruckner déclarait récemment que l’école… « doit enseigner les faits glorieux de notre histoire pour donner l’envie de la France ».
Que l’école permette le développement des connaissances historiques d’accord, mais l’histoire de France n’est pas faite que de valeureuses Jeanne d’Arc…ou de courageux, mais mythiques Guillaume Tell, pour les Suisses!.


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