Finki suite et débat
En commentaire à mes papiers récents sur Alain Finkielkraut et les questions liées à l'identité, un ami franco-suisse de longue date m'a adressé le mail suivant qui illustre un vrai débat.
"J’ai trouvé que le
débat Finkielkraut - Cohn Bendit était de bonne qualité, mais je doute que les
« tweets » traduisent mieux une réalité statistique que les sondages des
instituts spécialisés ( par ailleurs j’ignore systématiquement les appréciations
du type « j’aime , j’aime pas », à tous propos ).
Depuis les attentats
on sent que l’actualité médiatique se tourne plus vers des questions comme la
nation, la sécurité.
On voit davantage de
militaires de haut rang s’ exprimer et certains écrivains et philosophes
revenir sur le devant de la scène avec ce type de sujet.
Pour être né à
cheval sur une frontière et adopté la double nationalité, je suis sensible
depuis longtemps à cette question. J’ai toujours considéré cela comme un
enrichissement et une ouverture plutôt que l’inverse.
En psychologie
sociale, j’ai étudié, avec W. Doise, le phénomène de « renforcement catégoriel
» : en gros, l’étranger à un groupe social a tendance à sur-valoriser les
caractéristiques du groupe pour s’intégrer et modifier son comportement en
conséquence. Serais-ce ce qui a conduit Sarkozy (origine hongroise) à
s’investir dans l’opération « identité nationale » avec conviction en 2010? ou
l’affirmation patriotique de Finkielkraut (origine polonaise)?
Ose-t-on rappeler aujourd’hui
que le général De Gaulle considérait que…
« si le
patriotisme est l’amour de son pays, le nationalisme est la haine de celui des
autres » - ce que mon père, ancien « poilu », pensait aussi ?
Qui va actuellement
proposer que « la Marseillaise », chant guerrier, soit remplacé par un hymne
pacifiste ?
Un Suisse laïc
osera-il proposer de supprimer la première phrase de la constitution (« au nom
du Dieu tout puissant ») dans un climat anti-islam ?
L’écrivain Pascal
Bruckner déclarait récemment que l’école… « doit enseigner les faits
glorieux de notre histoire pour donner l’envie de la France ».
Que l’école permette
le développement des connaissances historiques d’accord, mais l’histoire de
France n’est pas faite que de valeureuses Jeanne d’Arc…ou de courageux, mais
mythiques Guillaume Tell, pour les Suisses!.
Libellés : Alain Finkielkraut, Daniel Cohn-Bendit, De Gaulle, débat sur identité, Pascal Bruckner, W.Doise
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