Général Royal : L'armée est l'assurance vie du pays
Le 8 janvier nous avons reçu à l'Observatoire des médias, le général Benoît Royal, sur le thème La guerre pour l'opinion publique.
Le général Royal a structuré son propos autour de trois
axes :
1 – Comprendre l’opinion publique
2 – Les enjeux de la conquête de l’opinion publique dans la
guerre
3 – Les moyens pour lutter et pour gagner
Sur le premier point,
il s’interroge sur le mode de fonctionnement de l’opinion, autour des notions
de sentiments, pulsions et envie, avec la question « Comment
fonctionnons-nous ? ». La place prise par les photos
« émotives » comme celle du petit Aylan est spectaculaire à cet
égard. On peut parler de dérives émotionnelles. Il souligne la désagrégation
des anciennes solidarités, locales et universelles qui entraine un « étiolement »
du sentiment collectif. Nous sommes dans une société du « moi, je ».
Pour le général Royal en matière de conquête de l’opinion en
situation de guerre, « La légitimité
se construit ». Elle peut aussi
se défaire très vite comme au Vietnam où les Américains ont donné la libre
circulation aux journalistes. En quelques semaines, l’opinion a pris conscience
de la violence parfois insupportable du conflit (la petite fille nue brûlée au
napalm). L’engagement américain a rapidement perdu le soutien de l’opinion. Les
militaires en ont tiré les conséquences au regard de la place des journalistes
sur les zones de conflits. Nos adversaires visent la fragilité et la
perméabilité des opinions publiques. Daech par exemple produit des revues de
vulgarisation très professionnelle dans la forme. Dans cette optique, les morts
dans le camp de l’Etat islamique sont des héros, alors que nos soldats sont des
victimes.
Quels sont les moyens pour lutter et
pour gagner ? Il faut, dit le
général Royal « Gagner la bataille du temps » c'est-à-dire être a
l’initiative pour ne pas se laisser imposer le calendrier médiatique. Attaquer
l’adversaire sur son propre terrain où sa grande faiblesse est l’immoralité des
actes et des comportements. Peut-on combattre le mensonge par le
mensonge ? Il est clair que les services secrets ont parfois besoin de
zones d’ombre pour être efficace. Il cite l’exemple d’une cellule terroriste fictive – et efficace – en
1985.
Il faut aussi renforcer la
résistance des opinions publiques. Le contexte des attentats – et sans doute,
la communication ouverte des militaires – font que l’image l’armée dans la
population a cessé de se dégrader. Une prise de conscience est apparue :
on peut mourir à la guerre. Les jeunes militaires sont de plain pied dans leur
époque et apprenne à communiquer. Par ailleurs, « Il faut engager le
combat de la moralité », cultiver la transparence « Ne pas tout dire
mais ce qui est dit doit être vrai et vérifiable », appliquer avec rigueur
les règles éthiques du soldat au combat.
Pour conclure Le général Royal constate que
Daech a perdu la guerre en France : il n’y a pas eu de basculement de
l’opinion publique suite aux attentats. Au contraire la résistance s’est
manifestement renforcée. Logiquement il considère que « L’armée est
l’assurance-vie du pays" Libellés : Daech, Général Royal, La guerre pour l'opinion publique, OMUP ( Observatoire des médias UP)
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