Les bateaus ivres de la Méditerranée
Echos de la
conférence débat du 13 novembre 2015
avec Jean-Paul MARI, écrivain grand
reporter au Nouvel Obs jusqu’en 2014
Grand reportage dans la presse écrite : une
vision du monde.
Pour Jean-Paul Mari, le grand
reportage dans un hebdomadaire, en l’occurrence le Nouvel Obs, c’est une vision
du monde.
Son propos est illustré dans
son dernier livre, « Les bateaux ivres, l’odyssée des migrants en Méditerranée »
(JC Lattès – oct. 2015), par le « récit choral » qui
retrace la vie, l’itinéraire et parfois la mort de migrants. C’est le
cas de Robiel jeune Erythréen – un sur cinq fuit son pays - venu mourir dans le
port de Calais à quelques centaines de mètres du ferry vers l’Angleterre ;
Zachiel, l’iman pacifiste d’Afghanistan chassé par les talibans, ou Fassi le
guinéen, qui se rêve un avenir de footballeur en France. « Ce ne sont pas des faibles qui viennent nous
voir » dit Jean-Paul Mari. Il faut une incroyable ténacité et une
indomptable audace, pour traverser la Libye « On les tabasse, on les viole ! » où traverser le Sinaï
qui voit renaître avec les bédouins une véritable traite négrière ou un migrant
sur cinq meurt torturé après que sa famille ait été racketté. Ces crimes auraient déjà
rapporté 600 millions d’euros. « Chaque destin est une épopée ! ».
Ce n’est pas non plus un monde de bisounours. Sur un bateau, 140 migrants ont
été assassinés par leurs compagnons d’infortune.
La belle
méditerranée d’Homère et de Camus, est devenue un cimetière pour 25 à
30 000 personnes.
C’est aussi Athènes piégé par
700 000 migrants venus de l’Est et du Sud. A côté d’exemples étonnants
comme ce village de Calabre qui revit grâce à une grande ouverture à cette
population étrangère. Jean-Paul Mari
souligne la vision « saine » de nombreuses villes italiennes
comme Lampedusa, une des premières iles d’accueil.
Jean-Paul Mari au terme de
plusieurs années d’enquêtes livre des vérités désagréables. Il sait que les
solutions ne sont pas simples « il
faut ouvrir le champ des possibles » pour faire évoluer les choses. Il
n’exclue pas qu’à terme dans les conflits en Syrie et Irak, il soit nécessaire
de parler avec tout le monde.*
*C’était l’après-midi, avant
les évènements du 13 novembre à Paris
Libellés : Jean-Paul Mari, Méditerranée, Migrants, Nouvel Obs, OMUP ( Observatoire des médias UP)
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